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Chela’h lekha, perspective

par: Jaqui Ackermann

Publié le 25 Juin 2024

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La colère de D. s’enflamme après la fameuse « faute des explorateurs » et menace le peuple. L’intervention de Moché auprès de D., d’après les commentateurs, est la suivante. Il ne s’agit pas de faire disparaître complètement la décision divine mais de l’atténuer. Pratiquement, le peuple n’est pas condamné à la destruction immédiate. La disparition de la génération est maintenue, mais cela prendra 38 ans, en plus des deux ans écoulés depuis la sortie d’Egypte. La sanction sera donc de 40 ans d’errance dans le désert en tout. Moché invoque la « grandeur » divine. La « grandeur » est traditionnellement rattachée à la notion de « hésséd », de générosité. Le « hésséd » est le don gratuit, la générosité qui n’appelle pas à un retour. Est littéralement « ‘hassid », celui qui va au-delà de ce qui lui est demandé, sans aucun calcul, sans recherche de rémunération.

Voilà le résultat, donc, de la générosité divine : 40 ans dans le désert.

Celui qui considère le résultat de la décision divine, sans observer tout le contexte s’étonnera, trouvera scandaleux, le fait de passer 40 ans à « tourner dans le désert ». Mais celui qui sait ce qui s’est passé entre D. et le peuple, celui qui a entendu et cru les prophètes, comprend que cela est d’une générosité exceptionnelle.

A l’inverse, lorsque le peuple fait marche arrière, et finalement veut partir pour la terre, Moché les arrête. Il leur dit que c’est trop tard. D. s’est engagé à les maintenir dans le désert. D. ne les aidera plus, il ne faut pas aller guerroyer. Cela ne fonctionnera pas. Et c’est ce qui se passe : ils se font battre par les ennemis.

Le lecteur croyant de la bible, apprend à regarder en permanence la réalité dans une perspective : ce qui se passe, ce qui aurait dû se passer, ce qui se passe en bas, ce qui se passe en -haut, ce qui s’est passé hier, ce qui se passera demain, etc. Il est impossible pour un prophète de regarder la réalité sans le prisme d’une réalité qui dépasse le visible. Cela semble simple, mais cela est très exigeant.

C’est un des messages du tsitsith à la fin de la paracha. Le voir rappelle les commandements. Nous ne savons pas exactement comment cela fonctionne, c’est un cadeau divin. Celui qui regarde ces fils, qui respecte cet ordre, est aidé par la vision de ces fils, et en particulier de ce fameux fil bleu. Cela crée rappel. Cela permet de ne pas voir ce qui se présente sans penser à autre chose, sans avoir une autre vision de la réalité.

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