Quelques notions-bases pour s’en sortir dans un premier temps en Casherout.
I. L’organisation de la cuisine : l’interdit de mélanger la viande avec le lait.
La Torah nous interdit de mélanger la viande et le lait, et de consommer la viande avec ce qui est lacté. Traditionnellement on appelle ce qui est viande Bassari et ce qui est lacté ‘Halavi, ou en Yiddish : Fleisshik et Milshik.
Si l’on mange de la viande ou un plat où il y a de la viande il faudra attendre six heures avant de manger quelque chose de lacté. Les communautés de rite allemand attendent trois heures, mais aujourd’hui le gros des communautés attend six heures.
Traditionnellement on doit avoir deux vaisselles : une vaisselle viande et une vaisselle lait. On ne nettoie pas les ustensiles viandes avec les ustensiles laits. On doit choisir si le lave-vaisselle sera viande ou sera lait. De même pour l’évier. Il est conseillé d’avoir un four à pyrolyse, de cette manière il est possible d’y cuire un plat lacté, de cachériser par pyrolyse le four en éliminant ainsi toute trace de lacté et ensuite y cuire un plat de viande. Mais on ne peut pas cuire un plat lacté dans le four et ensuite y cuire un plat de viande sans cachérisation du four, ou l’inverse. Il y a une différence fondamentale entre un four à pyrolyse et un four à catalyse qui ne donne pas la possibilité de se cachériser entre les aliments viande et les aliments lactés, ou vice-versa.
Il faut deux nappes, une pour les repas viandes et une pour les repas lactés. De même les assiettes, les plats, doivent être distincts.
Si le service de quelqu’un a servi à des aliments non-cachères, il est possible d’effectuer ce que l’on appelle une cachérisation. On peut de cette manière récupérer beaucoup d’ustensiles. Demander alors à quelqu’un qui a l’habitude de le faire.
II. Tevilat Kélim, tremper la vaisselle au bain rituel.
Si l’on achète des ustensiles de cuisine et de la vaisselle à un non-juif il faut effectuer la Tevila de cette vaisselle. Cette nécessité touche les ustensiles qui sont en contact avec les aliments : par exemple même les boites à gâteaux, couteaux, éplucheurs, etc…
N’est visé par cette obligation que ce qui est en métal ou en verre. Ce qui est en porcelaine ou en faience ne nécessite pas de Tevila. La Tevila est une immersion de cet ustensile dans le bain rituel ou dans une rivière. On prononce une bénédiction lorsque l’on effectue cette Mitsva. Il faut faire attention que l’objet que l’on trempe ne porte pas d’étiquette ou autre chose qui pourrait faire écran entre l’objet et l’eau dans lequel on le trempe.
Il y a nécessité de tremper au bain rituel un grille-pain ou une bouilloire électrique avant de les utiliser. Ceci pose problème. Soit on les trempe et on attend un temps certain qu’ils sèchent, soit aujourd’hui on trouve en Israël de ces ustensiles fabriqués par des Bené Israël et qui ne nécessitent pas de ce fait de Tevila.
III. Quels aliments sont cachères et lesquels ne le sont pas ?
La viande doit être cachère. C’est-à-dire que l’animal ne doit pas avoir de lésions qui le rendent Tarèf, c’est-à-dire en mauvaise santé.
Un Sho’het a dû effectuer la She’hita.
Il faut aussi enlever certaines graisses que la Torah interdit. La viande doit être aussi cachérisée, c’est-à-dire que la Torah nous interdit de consommer le sang de l’animal. Notre tradition nous dit que si l’on sale selon un certains protocole la viande, si ensuite on cuit la viande elle ne dégorgera plus de sang.
De nos jours toutes ces étapes sont effectuées par les boucheries cachères. En un mot : manger de la viande est un haut privilège. De nombreuses préparations de Mistva accompagnent cette haute activité. Nous comprenons aussi la nécessité de se référer à un rabbinat qui a fait ses preuves dans son sérieux et sa crainte de D. .
Les Sages ont interdit de prendre le lait des non-juifs sans que l’on ait surveillé la traite de manière précise. La base de cette institution vient de la crainte que le non-juif y ait mélangé du lait d’un animal non-cachère. Selon les lois de la Torah, si une espèce n’est pas cachère ce qui en sort ne l’est pas non plus. Le cheval n’est pas un animal cachère, le lait de jument n’est pas cachère. La truie n’est pas cachère, son lait ne l’est pas.
Si l’on est à la campagne il est possible d’assister à la traite, de regarder au préalable que le seau dans lequel le paysan va traire est propre.
De nos jours il est aisé de trouver dans les commerces cachères du lait qui a été surveillé à la traite par un envoyé du rabbinat. Néanmoins un très grand décisionnaire de la génération précédente Rav Moshé Feinstein a enseigné que des personnes qui n’ont pas la possibilité de se procurer du lait dit surveillé peuvent prendre du lait des grandes compagnies nationales, car on peut affirmer que, les législations sur la distribution du lait étant très sévères, ces laiteries n’ont opéré aucun mélange. Mais acheter du lait chez un paysan sans avoir été présent à la traite sera prohibé car il ne serait tenu à aucune législation rigoureuse s’il vend au détail.
Toutefois nous insistons que cette facilitation de Rav Feinstein ne s’applique qu’aux cas où il est difficile de se procurer du lait dit surveillé.
Le fromage doit être effectué sous la surveillance d’un rabbinat.
Le beurre des grandes compagnies nationales ou possédant une AOC est cachère.
Le vin étant une boisson prestigieuse doit avoir été fabriqué par un Ben Israël à chaque étape de sa fabrication.
Les insectes et mollusques sont prohibés par la Torah. Ce qui a comme incidence quotidienne que l’on doit porter une attention particulière à vérifier avec détail lorsque l’on mange de la salade, ou des brocolis, ou des épinards etc.. certains fruits : des dattes, des cerises, mirabelles etc… On trouve aujourd’hui des brochures sur internet qui expliquent très bien comment faire ces vérifications selon les types de fruits ou de légumes.
La Torah permet de manger les poissons qui ont des écailles et qui ont des nageoires. Les autres poissons : anguilles, turbot, esturgeon, toutes espèces de requins, les poissons-chats etc.. ne sont pas permis. Ceci est assez délicats car des fois on vend par exemple du thon en boîte et il se trouve que c’est une sorte de saumonette qui n’est pas cashère. De ce fait il est nécessaire de prendre du thon en boîte sous surveillance rabbinique. Le rabbinat du consistoire de Paris a édité une liste de casherout dans laquelle on trouve certaines marques de thon en boite sans surveillance rabbinique car ils ont vérifié que dans ces usines ils ne traitent que du thon véritable.
Ce petit exposé n’est pas du tout exhaustif. Plusieurs sujets importants n’ont pas été abordés. Nous les verrons dans un second temps.
Toutes ces lois, rigoureuses et exigeantes, n’ont qu’un but : donner aux enfants d’Israël une hauteur et une sainteté à l’intérieur de notre quotidien le plus simple. Nous ne pouvons que remercier Notre Créateur de nous avoir donné Ses commandements merveilleux qui nous élèvent et nous grandissent !
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