Voila des siècles que nous nous lamentons sur la destruction du beth hamikdach (le Temple de Jérusalem), mais pourquoi ne sommes-nous pas consolés après tout ce temps ? Les commentaires expliquent que les persécutions de l’exil ont pour but de nous faire ressentir le manque du beth hamikdach et de renforcer notre aspiration à le voir reconstruit.
Voila des siècles que nous nous lamentons sur la destruction du beth hamikdach (le Temple de Jérusalem), mais pourquoi ne sommes-nous pas consolés après tout ce temps ? Les commentaires expliquent que les persécutions de l’exil ont pour but de nous faire ressentir le manque du beth hamikdach et de renforcer notre aspiration à le voir reconstruit. Mais quelle est donc la définition de ce manque, au point de devoir subir des persécutions pour le ressentir ?
Dans notre paracha nous recevons l’ordre divin de construire un michkan[[Chemot, chapitre 25, verset 2]], un sanctuaire portatif qui devait nous accompagner dans le désert : « vous ferez pour Moi un sanctuaire et Je résiderai parmi vous ». Maïmonide[[Hilkhot Beth Habe’hira, 1]] considère cet ordre comme un commandement positif valable pour toutes les générations.
Or le verset est clair à propos du but de ce sanctuaire : « afin que je réside parmi vous ». La présence de la che’hina (manifestation divine) parmi nous n’est pas une chose banale, imaginons que la che’hina se manifeste parmi nous aujourd’hui, est-ce que l’aspect du monde n’aurait pas changé ! Pour autant, est il possible que simplement grâce aux matériaux et aux ustensiles du michkan, la che’hina réside parmi nous, est-ce magique ?
La réponse se trouve dans parachat Be’houkotaï[[Vayikra, chapitre 26, verset 11]], la Torah nous dit que si nous observons tous ses commandements alors « Je placerai ma résidence parmi vous », et si ce n’est pas le cas alors « Je détruirai votre beth hamikdach ». De même, lorsque le roi Salomon a construit le beth hamikdach, D. lui dit à plusieurs reprises[[Rois I, chapitre 6 verset 12, voir aussi chapitre 9]] qu’Il y résidera seulement le peuple observe la Torah. Plus tard, lorsque le prophète Jérémie réprimande son peuple, il proclame [[Jérémie, chapitre 7]] « D. n’a pas fait une alliance avec vous en sortant d’Egypte, de lui faire des sacrifices mais de suivre ses lois, si vous suivez ses lois le beth hamikdach peut se perpétuer, et sinon ce sera sa destruction ». Nous lisons également à la fin de Bemidbar[[Bemidbar, chapitre 35, verset 34]] « ne rendez pas impure la terre sur laquelle vous résidez et dans laquelle Je réside, car Je suis l’Eternel qui réside parmi les enfants d’Israël ».
Tous ces versets nous montrent bien que D. réside au sein des Bné Israël, mais si nous fautons, nous éloignons la che’hina et le beth hamikdach n’a plus de sens : en effet, ce n’est pas D. qui a besoin d’une résidence sur terre, c’est nous qui avons besoin de réaliser la présence de D. parmi nous. Il ne s’agit pas de cloîtrer Hakadosh Baroukh Hou dans un bâtiment, mais de vivre intensément qu’Il se trouve parmi nous.
La Torah appelle également le sanctuaire[[Chemot, chapitre 38, verset 21]] « tabernacle du témoignage » Et Rachi explique, c’est un témoignage que D. nous a pardonné la faute du veau d’or car il fit résider sa che’hina parmi nous. Le fait d’avoir un mikdach, un sanctuaire, matérialise que nous sommes en harmonie avec D., car il contient des ustensiles qui nous rapprochent de D., depuis le aron (l’arche) en passant par la menorah (le luminaire), le choul’han (la table) et le mizbea’h (l’autel), jusqu’aux moindre détails des composants de ces derniers. Par exemple, la Torah[[Chemot, chapitre 20, verset 22]] interdit de tailler les pierres du mizbea’h avec du fer, car ce matériau est destiné à fabriquer des épées, or le mizbea’h sert à prolonger la vie (en expiant nos fautes). Donc en recevant l’ordre de construire un mikdach, nous sommes tenus de nous élever et de nous rapprocher de D. au point qu’Il désirera résider parmi nous, et le mikdach n’est la que pour concrétiser cette élévation et ce rapprochement.
Voila pourquoi nous ne sommes pas consolés depuis des siècles, car nous savons pertinemment que[[Talmud Yerouchalmi Yoma, chapitre 1, halakha 1]] toute génération où le beth hamikdach n’a pas été reconstruit est considérée comme si elle avait vécu sa destruction. En effet, puisque nous n’avons pas réussi à nous élever et à être ce que nous devrions être, nous nous lamentons que par nos fautes, la che’hina ne peut pas résider parmi nous, et prions que très bientôt D. nous envoie un souffle de teshouva afin que Sa présence revienne parmi nous éternellement.
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