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L’investissement dans l’acte

par: Rav Raphaël Bloch

Publié le 31 Mai 2007

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Nous lisons dans la paracha cette semaine (Nombres, chapitre VIII, verset 4) : « ceci est l’œuvre de la Menora, d’une seule pièce d’or, depuis la base jusqu’à ses décorations, d’une seule pièce, selon ce que D. a montré à Moché, ainsi a-t-il fait la Menora. »

Le mot « ceci » est expliqué par Rachi : D. lui a montré du doigt, car Moché avait des difficultés dans sa réalisation, c’est pour cela qu’il est dit « ceci ». Pourtant, Rachi, commentant la fin du verset : « ainsi a-t-il fait la Menora », rapporte le Midrach selon lequel par la volonté de D., la Menora s’est faite d’elle-même.

Pourquoi donc fallait-il montrer à Moché « du doigt » comment faire la Menora si de toutes façons, celle-ci allait être fabriquée par miracle ? Le Maharal appuie davantage la question en ajoutant que dès lors que l’ouvrage des ustensiles est une Mitzva, il devient impensable que du fait d’un miracle, le peuple d’Israël manque une opportunité d’accomplir une Mitzva.

Le Maharal répond de la manière suivante : Moché jeta le kikar d’or dans le feu, et la Menora se faisait d’elle-même lorsque Moché frappait avec la masse. Moché ne savait pas comment la Menora prendrait forme, mais il connaissait la place exacte de chaque élément et frappait en conséquence, et c’est ainsi que la Menora se faisait d’elle-même. Ainsi, tout ce que fait D. doit commencer par une action ici-bas, et alors seulement D. finit.
Cette réponse du Maharal appelle à une réflexion quant au sens des Mitzvot. SI Moché savait que les choses se feraient de manière miraculeuse et qu’on attendait de sa part un acte « déclencheur », pourquoi fallait-il qu’il soit instruit des détails au point que D. lui montre du doigt la Menora ?

Il me semble que la leçon à tirer de cet enseignement est la suivante : les actes qui permettent d’accomplir les Mitzvot ne sont pas symboliques. Ils doivent engager l’homme jusqu’aux limites de sa compétence. L’accomplissement d’une Mitzva vise à servir Hakadosh Baroukh Hou, la Mitzva renvoie donc à une dimension qui nous dépasse, au-delà de notre réalité humaine. Pour autant, cela n’en reste pas moins un acte concret, que nous devons accomplir le mieux possible à notre niveau.

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