img-book
Catégorie : Étiquettes : ,

Hochaana Raba

par: Philip Elbez

Rédigé par Mr Philip Elbez
Publié le 23 Aout 2022

0.00

Quantité :
Articles de Philip Elbez
Revenir au début
Print Friendly, PDF & Email

Le 7ième jour de Souccot est appelé Hochaana Raba, parce qu’en ce jour, a lieu ’’les scellés’’ des jugements des retardataires, ceux qui, encore à Kippour, étaient considérés comme Racha, mécréants. C’est pour cela d’ailleurs que nous prenons 5 branches de saules en dehors du bouquet-Loulav, avec lesquelles nous terminerons l’office du matin, par une petite cérémonie. Lorsque la branche de saule (Arava) vit qu’elle n’avait ni odeur ni fruit, comme les autres espèces du Loulav, elle décida de se donner de l’importance par la cérémonie qui clôture l’office d’Hochaana Raba, ‘Havit ‘Havit Véla Bari’h. La Arava symbolise l’homme le plus insignifiant du peuple juif, celui qui reconnait la petitesse de sa condition. C’est lui le retardataire qu’on juge en dernier. C’est aussi celui qu’Amalek touche en premier (Devarim 25,18 voir commentaire de Rashi), or par la cérémonie d’Hochaana justement, ce sont ces juifs qu’on veut réintégrer dans le peuple juif. Il existe deux sortes de ‘Hatima (jugement scellé) : Le premier a lieu à la Néïla de Kippour. Elle concerne ceux qui échappent à la justice du fait de l’équité de leurs actions. Elle est accordée aux hommes pieux. Malheureusement quel est l’homme qui n’a pas fauté sur terre pour être à l’abri des accusateurs. C’est pourquoi il est nécessaire de passer par une deuxième ‘Hatima (un second scellé) celle d’Hochaana Raba, qui contrairement à la première, va laisser une emprunte sur l’homme. Comme le sceau d’un artisan, lorsque le support est dur, il ne laisse pas de trace. En revanche, si le support s’est ramolli, l’empreinte du sceau va pouvoir laisser une trace sur le support. Ainsi, grâce à la Mitsva du Loulav dont les lettres forment : Lou/ à Lui est le cœur/Lev, l’homme va ramollir son cœur durant la fête de Souccot.
Cassant l’orgueil qui l’a empêché de se soumettre à D-ieu, comme le saule qui reconnaît n’avoir ni fruit ni odeur, l’homme est prêt à faire Téchouva. Essayons de comprendre la nature de la ‘Hatima d’Hochaana Raba. Un sceau sert à authentifier un document afin qu’un mécréant ne vienne pas le falsifier. Identiquement, de façon spirituelle, les forces négatives de ce monde peuvent dévoyer les bonnes intentions d’un homme, sans même qu’il s’en aperçoive. Il est tellement envahi par des mauvais schémas et des mauvaises hypothèses concernant les valeurs de la Torah, qu’il croit bien faire même quand il fait mal. L’exemple le plus frappant est la campagne de la Tsédaka. Qu’il faille ramasser de l’argent pour soutenir les pauvres et les institutions, cela me parait tellement évident. Mais, ce sur quoi on doit réfléchir, c’est sur les moyens qui sont utilisés pour arriver à nos fins. Est-ce que la méthode choisie pour ramasser de l’argent est conforme aux lois de la Tsédaka juive. Si nous citons seulement le Rambam sur la question, nous pouvons constater que la méthode est contraire aux principes mêmes de la Torah. En effet, la Torah impose un ordre de priorité dans le don de la Tésdaka : Le père la mère, le fils la fille, le frère la sœur, le pauvre de l’immeuble puis de la rue, du quartier, enfin de la ville. Ici se trouve une différence fondamentale et significative. On doit s’occuper de la misère qui est autour de nous avant de s’occuper de celle de l’extérieur. Le danger d’une campagne de la Tsédaka c’est la déshumanisation du rapport à la souffrance et à la solidarité. Il est tellement facile de soulager sa conscience en donnant à distance et dangereux de couper son lien avec celui qui est proche de nous. Fermons la parenthèse. Tout ceci pour montrer combien l’homme de

bonne volonté peut se laisser embarquer dans une action dont il croit qu’elle est validée par la Torah, alors qu’elle va finalement à l’encontre des lois de la Tsédaka. Combien de nos prières ont été abimées par l’égo de ceux qui la récitent. On croit faire bien et c’est pour cela qu’on a du mal à croire qu’on se trompe. A l’issu de Souccot, nous devons tous se sentir comme la Arava dénué de Mitsvots et de lois, dénué de bonne volonté. Le Naot Déché (livre de ‘Hassidout rédigé par un des fils du Mé Hashiloa’h) avait expliqué pourquoi un des noms du Yetser Harah (mauvais penchant) est Tsafoun (enfoui). C’est celui qui est le plus enfoui dans la personnalité de l’homme. L’invité de la Soucah qui est venu réparer ce type de Yetser Harah est David Hamélé’h, le 7ième jour de Souccot et ce n’est pas par hasard. En effet, David est l’homme qui a vécu toute sa vie avec la peur d’être un fauteur aux yeux de D-ieu. Il est même mort sans avoir la certitude que D-ieu ait accepté sa Téchouva. Parce que la seule manière de lutter contre ce type de Yétser Harah est de toujours se sentir comme la Arava sans fruits/Mitsvots ni Odeur/Torah. Rien n’est plus dangereux pour un homme qui croit être arrivé à un aboutissement. Dès que l’homme pense qu’il est bien, parce qu’il pratique davantage ou parce qu’il étudie plus de Torah, il se met à dormir sur ses lauriers (le laurier sent bon !) et ne remet plus en question ses attitudes. Il se sent religieux et n’a plus rien à changer dans sa vie. L’attitude du roi David en est le Tikoun, la réparation : toujours se sentir en infraction vis-à-vis de la volonté divine. On doit toujours se dire : est-ce bien cela ce que la Torah nous demande ? Toujours sur le qui-vive, ne suis-je pas en train d’introduire un intérêt personnel ? La fête d’Hochaana Raba met en avant le saule, la Arava qui ressemble aux lèvres de l’homme. D-ieu créa l’homme à Roch Hachana, il lui insuffla le souffle de la vie, le souffle de tous les renouvellements possibles. Selon le Maharal, la faculté de parler, qui est le propre de l’homme, est cette capacité à relier le monde spirituel de la Néchama avec le monde matériel du corps. C’est le 7ième jour de Souccot, le 21ième jour du mois de Tichri, à Hochaana Raba, que le pouvoir de la parole atteint sa perfection. C’est pourquoi, on a l’habitude d’ajouter des prières et des supplications volontaires, en ce jour, contrairement à Roch Hachana et à Kippour où ces prières sont obligatoires, pour témoigner de l’élévation de notre parole grâce à ces 21 Jours. La ‘Hatima de ce jour vient confirmer et sceller la volonté de l’homme, conscient de ses manques, de faire sincèrement Téchouva. Par la ‘Hatima, D-ieu approuve le chemin emprunté par l’homme pour arriver à la Téchouva.

Nous allons à présent étudier les 7 formes de Yetser Hara, de mauvais penchant, afin de nous préparer à cette ‘Hatima. Le SOD YECHARIM (livre de ‘Hassidout, de Rabbi Guershon Heinikh Leiner, petit fils du Mé HaShiloa’h) nous explique les sept noms du Yetser Hara que l’on peut trouver dans la Torah : Le Saint béni soit- il l’a qualifié de « Mauvais-Ra », parce que les pensées du cœur sont mauvaises dés sa jeunesse. (Gen 8, 21). Moshé le nomme

« fermeture du cœur-Arel » : supprimez la fermeture de votre

cœur. (Deut, 10,17). David le nomme « impureté-Tamé » : il est dit en effet O D-ieu ! Crée en moi un cœur pur (ps. 51,12). Ce qui implique que le cœur peut être impur.  Salomon le nomme « Ennemi-Soné » car il est dit Si ton ennemi a faim donne lui du pain à manger. (Pr.25,21) Isaïe le nomme « Obstacle- Mi’hchol » : Frayez, Frayez, préparer le chemin, enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple. (Is.57, 14) Ezékiel le nomme « Pierre-Even » il est dit : j’ôterai de votre corps le cœur de pierre. (Ez. 36,36) Yoël le nomme « ce qui est caché- Tsafoun » : j’éloignerai de vous ce qui est caché (Joël 2,20).

Cette Guémara du Traité Souccah 52a vient nous expliquer comment, au cours du temps, on a su identifier les 7 sortes de Yetser Hara, Et comment à travers ces enseignements, l’homme pouvait clarifier ces 7 catégories de mauvaises tendances. Parfois, on est dévoré par l’une de ses forces, parfois par une autre et parfois par les 7 en même temps. Toutes les combinaisons sont possibles. La Torah va transmettre le savoir nécessaire pour combattre, le temps des 7 jours de Souccot, notre Yetser Hara. Il est donc urgent et impératif d’en connaître les différents visages, afin de rendre effective notre Téchouva-‘Hatima.

Le schéma de la Guémara est simple : 7 personnes ont clairement identifié un des noms du Yester Hara, et 7 bergers l’ont combattu jusqu’à transmette au peuple juif l’antidote, lui permettant de résister activement aux attaques du Yetser Hara. Ces 7 bergers ne sont rien d’autre que les 7 invités de la Souccah, les 7 Ouchpizines, que nous accueillons chaque jour, afin de s’inspirer de leur travail, pour prendre les forces nécessaires pour assurer notre défense, chaque jour de l’année. Ainsi durant les 7 jours de Souccot, et à conditions de vivre pleinement la fête, nous pourrons annuler l’emprise de notre Yetser Hara. La petite prière que nous faisons pour accueillir chaque invité, chaque soir, témoigne d’une prise de conscience du travail qu’ils ont pu faire pour lutter contre le Yetser Hara.

Nous allons expliquer chacun de ces noms à travers l’enseignement du Sefer « NAOTE DECHE ».
-1-  Hachem  l’a appelé « Ra » : Mauvais, ainsi qu’il est écrit dans le verset. La nature même de l’homme, dès son plus jeune âge est d’être démuni de bon sens. C’est pourquoi à cet âge l’enfant est attiré par le mal et fuit le bien. C’est quasi naturel de ne pas être intéressé par le bien et plutôt courir après les mauvaises tentations. Face à cette tendance naturelle de l’homme, s’est levé Avraham Avinou, monothéiste contre un monde entièrement idolâtre. Il est le premier à combattre l’ignorance de l’homme. Le Midrash nous rapporte qu’à trois ans il avait commencé à rechercher son créateur. Le premier travail de l’homme consiste à combattre l’ignorance qui est en lui. Il doit aller à la « Pêche aux informations » afin de connaître et d’identifier clairement, les valeurs du judaïsme. Combien de juifs transgressent la Torah parce qu’ils ignoraient son contenu. -2- Moshé l’a appelé « Arel » : incirconcis, ainsi qu’il est écrit dans le verset. Le cœur est recouvert, voire bouché, empêchant toute ouverture possible aux paroles de la Torah. Cela signifie qu’une parole de Torah peut paraître insignifiante, non pas parce qu’elle serait vide de sens, mais parce que, l’homme lui-même serait vide de sens. Il déconsidère les paroles des Hahamim, des Sages, son cœur étant rempli d’impureté, il ne lui est plus possible d’être sensibilisé par la chose. Combien de juifs se sont retrouvés devant le Kotel, sans ressentir la moindre émotion. Ils se sont même mis à pleurer parce qu’ils avaient réalisé l’opacité de leur émotion face au Kotel. Est-ce que pour autant le Kotel n’avait pas de valeur ? Où est-ce l’individu qui a tellement fermé son cœur que la chose ne lui parle plus. Face à ce type de Yetser Hara s’élève Yits’hak Avinou, le premier homme à avoir été circoncis, à huit jours. En faisant la circoncision, le juif se dote du bon lecteur, celui qui lui permettra de décoder les paroles de la Torah, il ne devrait plus être insensible à ses enseignements, faut-il encore qu’il accepte de garder le contact avec la Torah. Yits’hak a donc été le premier homme à consacrer la totalité de ses émotions à la découverte de la Parole Divine. -3- Isaïe l’a appelé « Mi’hchol » : obstacle ainsi qu’il est écrit dans le verset. Yaacov est le patriarche qui a passé sa vie à déjouer les pièges tendus par le Yetser Hara. Il a empêché Essav de tromper leur père, en récupérant les bénédictions. Il a déjoué toutes les malices de son beau-père Lavan. Il arrive souvent que le juif soit pris d’un bon sentiment, qu’il décide de faire une Mitsva, et au moment où il se lance, un empêchement de dernière minute lui fait barrage. On décide d’aller au Mikvé la veille de Kippour, et manque de chance, lorsqu’on arrive il vient de fermer. Essav a qualifié son frère Yaacov de rusé : en effet, il faut beaucoup de sagesses et de malices pour contourner les obstacles de la vie. Il faut donc apprendre à se méfier de ce type de mauvais penchant, qui fait foirer nos Mitsvots au tout dernier moment. -4- David l’a appelé « Tamé » : impur, ainsi qu’il est écrit dans le verset. L’impureté découle de l’intéressement que l’homme a dans l’accomplissement d’une Mitsva. Beaucoup d’hommes accomplissent des actions communautaires, des Mitsvots au nom du Klall, au nom du bien de la communauté, mais combien d’entre eux se servent de ces opportunités pour se mettre en avant, pour récupérer du Kavod, des honneurs, du pouvoir, ou pour des raisons nostalgiques. Ce type de Yetser hara existe bien et celui qui l’a combattu n’est rien d’autre que Moshé notre Maître, l’homme le plus humble que la terre n’ait jamais porté. Il a passé sa vie à défendre, à se soucier des intérêts de la communauté, et au moment où D-ieu lui propose de créer un nouveau peuple juif à partir de lui, (Faute du veau d’or), Moshé refuse de tirer le moindre intérêt de sa mission. Combien de gens à la tête d’actions humanitaires ne recherchent que l’aura de leur campagne humanitaire. Combien d’entre eux se moquent éperdument des gens qu’ils sont censés protéger. -5- Chlomo l’a appelé « Soné » : l’ennemi, ainsi qu’il est écrit dans le verset. Cela correspond à l’attitude opiniâtre du juif qui reste cramponné à ses principes quelques soient les circonstances. Ce sont ces hommes qui vous disent : « Moi, ça ne me dérange pas …, mais par principe je refuse. » Ou alors, on a toujours fait comme ça… Ils sont têtus dans leur choix et sont rarement prêts à reconnaître qu’ils ont eu tort. L’antidote nous vient d’Haaron le Cohen, celui qui courait pour faire la paix entre les hommes. Cela consiste à rechercher dans tout conflit, les éléments de la réconciliation au lieu d’accentuer les parties de discordes. -6- Yéhezkiel l’a appelé « Even » : dur comme de la pierre, ainsi qu’il est écrit dans le verset. C’est celui qui entend des paroles de Torah, perçoit la pertinence de ces paroles, et est prêt à s’engager à faire du bien, mais malheureusement, son cœur est profondément attaché à ses pulsions, à ses désirs, et par faiblesse, il cède aux tentations et finit par ne pas faire la bonne action. L’aspiration aux plaisirs de ce monde est plus forte que sa raison. Yossef Hatsadik est celui qui a su combattre ce Yetser Hara. Lui qui rêvait de grandeur, il aurait très bien pu accéder au pouvoir en cédant aux charmes de la femme de Potiphar. Mais sa raison l’emporta sur ses désirs, il domina sa

passion et resta fidèle aux valeurs de son père Yaacov. Yossef incarnera le juif irréductible, celui qui peut traverser tous les exils de l’histoire. -7- Yoël l’a appelé « Tsafouni » caché : ainsi qu’il est écrit dans le verset. Ce Yetser Harah est le plus dangereux car il est enfoui dans le cœur de l’homme. Dans les six cas précédents, l’homme sait qu’il est en train de fauter, il sait qu’il n’est pas sur le chemin de la vérité. Dans ce type de Yetser Hara, l’homme croit qu’il agit selon la droiture et il est persuadé être un bon serviteur de D- ieu. Au point qu’il fasse de son action un véritable service d’Hachem se croyant droit aux Yeux d’Hachem. Au fond, son attitude n’a rien à voir avec la volonté Divine, il se cache derrière une certaine religiosité pour satisfaire son égo. Ne croit pas en toi jusqu’au dernier jour, avant ta mort, nous dit les Pirké Avot. Même si tu crois être un homme intègre, rappelle-toi que se cache en toi un Yetser Hara qui te fera croire que tu es un bon serviteur de D-ieu. Pour déceler ce mauvais penchant, il faut passer par de grandes clarifications. Pour combattre ce Yetser Hara si fin, s’est élevé le Roi David qui, dans ses Téhilim, à chaque fois, a cherché à lire les événements qu’il vivait comme l’expression de la volonté Divine. Il ne se faisait pas confiance et se remettait en question dès qu’il le pouvait. Après les événements de Bat Cheva, il restera toute sa vie avec le sentiment d’être un fauteur, ce qui le garantira de ne pas dormir sur sa piété et l’obligera à rester vigilant, jusqu’au dernier souffle de sa vie. Ce Yetser harah coïncide avec la fête de Hochaana Raba où disent nos sages, tous ceux qui n’ont pas pu être inscrits dans le livre de la vie, à Kippour, ont encore une chance de l’être, à ce moment-là. On comprend pourquoi en ce jour l’invité est David, car il nous a montré le chemin de la Techouva la plus profonde. Après avoir livré bataille aux 7 sortes de Yetser Harah, nous pouvons vivre pleinement ce moment d’intimité entre D-ieu et le peuple juif : Chemini Atseret. Il reste à expliquer le sens de la fête de Sim’hat Tora. La joie de ce jour de fête, en dehors de l’obligation d’être particulièrement joyeux pendant ces derniers Yom Tov, provient de la joie de la Torah, car en ce jour nous allons clôturer la lecture de la Torah. La Guémara Péssahim nous enseigne que durant cette dernière fête, l’homme doit contribuer personnellement à la joie selon le verset « LA’HEM » à vous. Ce principe est connu dans le Talmud sous l’expression « ‘HATSI LACHEM, ’HATSI LA’HEM » ce qui signifie la moitié pour Hachem et l’autre moitié pour l’homme. A Yom Tov, l’homme peut cuisiner, il apporte sa contribution dans la Kédousha du Jour de fête ainsi que nous le disons dans la Amida : « MEKADESH YISRAEL OUZMANIM » Béni soit D.ieu qui sanctifie Yisraël qui à son tour sanctifie le jour. Alors que le Chabbath, c’est « KOULO LACHEM » la Kédousha du Jour ne dépend que de D.ieu et non de l’homme. (Tout travail humain est prohibé). Ces deux formes de Kédousha, cette différence de Sainteté se retrouve dans la différence des tables de la loi où les premières étaient de l’ordre de

« KOULO LACHEM » : aussi bien la pierre que l’écriture étaient l’œuvre de D-ieu, alors que les secondes tables de la loi sont de l’ordre « ‘HATSI LACHEM,’HATSI LA’HEM », la pierre est taillée par l’homme tandis que l’écriture est inscrite par D-ieu. Or, c’est le Jour de Yom Kippour que nous avons reçu ces deuxièmes tables, et c’est le jour de Sim’hat Torah que nous nous en réjouissons. Si à Chavouout, Yisraël a peut entendre les dix commandements, c’est

à Sim’hat Torah qu’il leur ait donné l’occasion de graver dans leur cœur « les traces » de ces paroles Divines. Nous apprenons du Roi Salomon l’obligation de faire une Séouda, un festin, le jour où nous terminons la lecture du livre de la Torah, pour marquer que nous avons une part dans l’acceptation et l’imprégnation de la Torah que nous avons reçue l’année précédente. (C’est d’ailleurs en fonction de ce que nous avons su recevoir que D-ieu nous accordera de nouveaux enseignements, des ‘HIDOUCHIM BATORAH pour l’année suivante.) La Torah serait donc les 613 conseils que D-ieu aurait donnés à l’homme pour qu’il puisse intégrer dans son cœur les dix commandements, c’est-à-dire pour qu’il puisse arriver à cette grande vérité, qu’il ne peut exister de création sans un Créateur. Cet

« ANO’HI ACHEM ELOKE’HA » ‘ Je suis l’Eternel ton D.ieu’ qu’Avraham a tant désiré diffuser au monde, est désormais accessible au peuple d’Israël grâce aux deuxièmes tables de la loi que Moché nous a rapportées du Mont Sinaï, à Yom Kippour. D’où sait-on que la Torah, toute entière, n’est rien d’autre que le Nom d’Hachem ? car il est écrit : « Car le nom d’Hachem j’invoque, allons agrandir notre D-ieu. » c’est-à-dire que par la lecture de la Torah, il nous est possible d’accéder à la perception de la Providence Divine. De même, tout celui qui étudie la Torah seul, c’est comme s’il invoquait le nom de D-ieu qui le bénit sur le champ comme il est écrit : « Dans tout lieu où mon nom sera invoqué, j’irai vers toi et je te bénirai. », son nom fait référence ici à l’étude de la Torah. En finissant la lecture du Sepher Torah, à Sim‘Hat Torah, nous exprimons notre souhait d’avoir atteint cette année le maximum de compréhension des enseignements de la Torah.  La Séouda viendrait marquer notre joie d’avoir atteint une

certaine CHLEMOUTE, perfection, dans notre connaissance de D-ieu. Toute cette période de Souccot est une période propice à l’épanchement de la Torah sur le peuple juif. La fête de Souccot symbolise les nuées dans le désert, les nuées du Kodesh Hakodashim, mais aussi, celles du Mont Sinaï, moment d’une très grande révélation. Enfin la joie de Sim’ha Beth Achoeva marquait un grand moment d’inspiration prophétique où les plus grand Maitres de Torah dansaient et chantaient devant le parvis du Temple. Cette Séouda revêt une grande importance. Nous retrouvons sa valeur à des endroits différents : Le Michté est un repas que l’on inonde de vin, alors que la Séouda est un repas de pain. Ainsi, le Chabbath nous devons faire un repas de pain et boire du vin. Dans l’histoire d’Esther, le Michté fut déterminant dans l’accession au pouvoir d’Esther, de même, c’est au cours d’un repas qu’Aman sera confondu. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre ce Passouk de la Torah où il est dit : « Abraham fit un grand festin, le jour où Yits’hak fut sevré. » Hachem fera, dans les temps futurs un grand festin pour les Tsadikim, le jour où il accordera tout Son ‘Hessed aux descendants de Yits’hak.

Voir l'auteur

“Hochaana Raba”

Il n'y a pas encore de commentaire.