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FEMME ETRE UNE FEMME

par: Stéphanie Allali-Klein

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Je pourrais commencer ce texte un peu à la Bridget Jones » :

« Cher journal, je me suis disputée avec ma fille de 8 ans et demi qui m’a hurlé qu’elle en avait assez de ma purée, ça m’a super culpabilisée, en plus mon mari quand il a mangé mon couscous shabbat, il m’a souri de son sourire qui veut dire « j’aime pas du tout », je me suis dit que j’étais vraiment bonne à rien et puis ma patronne qui fait taille 36 m’a dit en regardant mon ventre ,Mme Klein, non vous ne m’avez pas fait ça ? Bon ben fini les chips devant la télé …, si seulement j’y arrivais, être celle qui réussit tout, et si et si … ». Voilà la problématique de mon étude est posée : je cogite, tu cogites, nous cogitons … et puis une copine envoie un texto , « y’a un cours top ce soir à Pavée, tu viens ?, », on se dit : « mouais, j’trahis un peu la Yechiva des étudiants là ?…et alors ,après tout j’dois être ouverte d’esprit, j’ai ma liberté de penser »,donc d’autres cogitations internes et puis on y va… Il existe des cours qui apportent des réponses.

Qu’est ce que la joie,la simha ? Si pour le Gaon de Vilna ,elle est la mitsva la plus difficile à accomplir,pour rav Dessler,elle se caractérise par un sentiment d’être rassasié,c’est-à-dire que la simha se ressent lorsque nos manques sont comblés. Mais alors,pourquoi, l’homme ressent-il sans cesse des manques ? Rav Dessler rajoute que lorsque l’on ressent un manque, la tristesse s’empare de nous automatiquement. Mais qui donc a créé le manque et ainsi la tristesse ?: Adam Harishon et Hava. Et leur faute que l’on appelle communément le » pêché originel  » réside en cela ,ce n’est pas qu’ils ont installé le mal sur cette terre,celui-ci existait dès la création du monde ,c’est qu’ils l’ont fait entrer en eux. En effet,Adam et Hava savaient que le mal existait, le Gan Eden n’était pas l’incarnation du bien et ses 2 habitants savaient distinguer le mal mais il n’était pas en eux,il y avait une distance entre le mal et eux. Les Haz’al le confirment : le mal,c’était le dehors,et le Zohar confirme que la faute d’Adam et de Hava n’est pas d’avoir mangé du fruit,qui d’ailleurs selon son interprétation serait un etrog ;Alors quelle est leur faute ? Le manque. Ils ont voulu trop bien faire,Adam s’est dit , « tout est bon en moi pour faire avodat Hashem (un service divin) mais cela n’est-il pas trop simple ? Ne devrais je pas lutter contre moi-même pour voir si je le sers de tout mon être ? »Il a ressenti un manque face à son être, il a voulu plus encore, il n’était donc pas rassasié et a consommé le fruit,et le mal, s’est introduit en lui et cela a engendré 2 choses : la tristesse et le manque de discernement entre le bien et le mal, une lutte incessante entre ces 2 entités. Ainsi la réponse d’Hashem est simple : « vous n’avez pas lutté contre votre manque ,vous vous êtes laissé envahir par une tristesse,vous avez voulu plus par rapport à vous-mêmes, alors pour toi, Adam,travaille dans la souffrance, et toi Hava ,enfante dans la souffrance.En quelque sorte ,Hashem les avaient créés pour qu’ils soient en adéquation avec eux-mêmes et qu’ils s’en satisfassent mais ils ont voulu plus .

Hanoucca est la fête appropriée pour parler de la joie,on récite le hallel pendant 8 jours,on allume la hanouccia,on se rattache à notre foyer,notre intérieur ,on cerne dans la joie qu’expriment nos enfants qu’il y a peut être quelque chose de plus profond à observer en eux : le temps de leur joie naturelle et sans calculs,cela ne signifie pas que Hanoucca est leur fête mais que leur joie exprimée à ce moment là est une leçon pour nous.

Je ne m’attarderai pas dans la retransmission de ce cours sur la réparation de la faute d’Adam Harishon mais à celle de Hava.La femme a pour obligation après l’allumage des bougies de Hanoucca ,de ne pas travailler pendant 30 minutes, elle s’arrête de manière obligatoire car ce n’est pas naturel pour elle de s’arrêter,elle ne sait pas se poser des limites, elle donne et elle donne. Avoir l’obligation de s’arrêter ce n’est pas rien,cela signifie qu’Hashem stoppe son élan naturel pour une raison : réparer la faute de Hava et quelle était cette faute comme cela a été dit ? De vouloir en faire plus jusqu’au point de dépasser ses limites pour servir D. Ainsi,ce serait presque comme si un manque d’adéquation avec elle-même s’était créé et que depuis dans son essence,un manque serait toujours à combler ,une tristesse,un manque de satisfaction.S’arrêter, c’est prendre de la distance,trouver la force de dépasser cette course pour retrouver un point essentiel ,celui de la joie,d’un état si difficile à travailler,une satisfaction pleine.La femme c’est la maison, intégrer cela c’est aller dans ses pensées vers l’essentiel,c’est mesurer l’importance de ce que nous avons crée,et puis aussi s’en remettre a D ;se reposer sur lui,s’en remettre au hasard comme à l’image de la toupie qui dans son tourbillon ,soudain tombe sur l’un de ses côtés, sans calcul,puis retombe sur un autre côté et ainsi de suite.

Yehouda est un modèle de ce travail à faire sur soi : celui qui a vendu son frère Yosseph,et qui pour cela a été écarté, mis en herem,, au plus profond de sa détresse ,de sa tristesse a pourtant reçu la royauté et l’on dit que de lui, viendra le mashiah (anagramme de simha). Parce qu’au fond de sa tristesse, quand il a compris qu’il avait eu une relation malgré lui avec sa belle fille Tamar ( qui voulait accomplir la mitsva de yiboum, du lévirat),il est sorti de son état, de ses cogitations internes, de sa culpabilité d’avoir vendu son frère,de ce qui s’était figé en lui pour ne plus avancer; il est revenu à sa lucidité pour sauver sa belle fille qui était accusée d’adultère; pour la sauver, il est sorti de sa tristesse et pour cela on l’a nommé roi. C’est cela la véritable joie,t enter de se dépasser même un instant pour apporter quelque chose.

Cet effort lui a donné le statut de roi .

Et bien moi,en sortant de ce cours, je me suis dit si une fois dans l’année pendant 8 jours, à chaque fois 30 minutes, je peux être le tikoun (la réparation) de Hava et revenir à l’essentiel, je fais l’effort !Voilà mesdames ,quand nos maris allumeront les nerot,que nos enfants seront en mode excitation grâce aux pièces en chocolat, aux beignets,aux cadeaux, regardez les toupies tourner et dites : « je tikoune,tu tikounes,elle tikoune,nous tikounons,vous tikounez,elles tikounent « et be ezrat hashem que par notre zehout (mérite) de tikouner Hava, la toupie tombe toujours sur le meilleur côté de notre vie.

HAPPY HANOUCCA, HANOUCCA SAMEAH

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1983
Enseignante

“FEMME ETRE UNE FEMME”

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