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Prendre sur soi le joug d’autrui

par: Chlomo Chekroun

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A la fin de la Paracha Chemot[[Paragraphe 6, Verset 1]], Moché dit : « Depuis que je suis venu chez Pharaon pour parler en ton Nom, le sort de ce Peuple a empiré ».

A la fin de la Paracha Chemot[[Paragraphe 6, Verset 1]], Moché dit : « Depuis que je suis venu chez Pharaon pour parler en ton Nom, le sort de ce Peuple a empiré ».

D-ieu dit à ce moment là : «Maintenant, tu verras ce que Je ferai à Pharaon d’une main puissante… ».
Rachi explique : « ce que je ferai à Pharaon, tu verras, et pas ce qui sera fait aux Rois des sept peuples lorsque Je les amènerai (les enfants d’Israël) dans le pays de Canaan (Sanhédrine 101) ».

On en déduit que Moché ne rentrera pas en Eretz Israël.

Lorsque Moché Rabénou a dit que « le sort de ce Peuple a empiré », ce qui sous-entend que D-ieu a fait souffrir le Peuple, il a été puni.
Et D-ieu lui dit : « Maintenant tu verras ce que Je ferai à Pharaon étant donné que tu as critiqué Mes Midot, c’est pour cela …mais tu ne verras pas ce que Je ferai aux Rois des sept peuples » . Ici, on voit que Moché est puni à cause du jugement qu’il a exprimé.
Pourtant, par ailleurs, nous voyons que la Torah elle-même dit dans la Paracha Houquat qu’il a été décrété sur Moché de ne pas entrer en Eretz Israël car il avait fauté en frappant le rocher, faute connue sous le nom des Eaux de Mériba.

Il semble qu’il est possible de juger favorablement Moché Rabénou lorqu’il dit « le sort de ce Peuple a empiré », car cela sous-entend que son cœur souffre pour les malheurs du Klal Israël. Il exprime donc ce sentiment avec ses propres mots comme Rachi le commente, à partir du verset dans Chemot [[Paragraphe 2, Verset 11]] : « Moché grandit et sortit vers ses frères et il a vu leur souffrance », en disant : « il dirigea ses yeux et son cœur pour avoir de la peine pour eux ».

Le Rav Y. Eivchitz (z »l) explique pourquoi les Egyptiens n’ont pas asservi la tribu de Lévy. D’une part, les astrologues égyptiens ont vus que le sauveur d’Israël sortirait de la tribu de Lévy. D’autre part, les Sages Egyptiens savaient que pour réaliser la Guéoula (Délivrance), le Sauveur devait être asservi. Car il devait être en phase avec les enfants d’Israël et souffrir comme eux pour qu’ils puissent avoir confiance en lui. Ceci explique pourquoi les égyptiens ont décidés de libérer la tribu de Lévy. C’était une bonne stratégie.

Mais, ce qu’ils ne savaient pas, c’est que Moché Rabénou était doté de la Mida (trait de caractère) de porter le Joug du Peuple d’Israël sur lui. Il était capable de donner son cœur et ses yeux pour les malheurs d’Israël. A présent, on peut comprendre pourquoi Moché Rabénou a dit « le sort de ce Peuple a empiré » : il aimait sans condition le Peuple d’Israël. D’ailleurs, il l’aimait tellement qu’il était prêt à effacer son nom pour le sauver, à l’occasion de la faute du veau d’or.

En effet, Moché Rabénou a demandé à D-ieu : « Et maintenant si donc, j’ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi donc connaître Ta voie »[[Paracha Ki Tissa (33,13)]].

Comme l’explique le Rambam dans les « Huit chapitres », après l’acte du veau d’or, Moché Rabénou brisa la distance qui le séparait de D-ieu par sa Téfila. Il montra alors qu’il était prêt à donner sa vie pour le peuple d’Israël lorsqu’il dit : « Efface-moi de ce livre »[[Chémot 32,32]].
C’est pourquoi Moché pensa que le mérite de ses bonnes intentions et de sa Téfila était plus important, si on le compare aux propos qu’il avait formulés. D’ailleurs, il demanda à D-ieu : « Montre-moi que je puisse comprendre l’Attribut de Miséricorde contenue dans la souffrance, alors que l’homme la perçoit comme un malheur » et D-ieu répondit favorablement à sa requête.

Cependant, après ce qui s’est passé avec les eaux de Mériba, que Moché se soit énervé sur le peuple d’Israël et qu’il ait frappé sur le rocher, les Richonim expliquent que cela dénote un défaut dans le don de soi pour le peuple d’Israël et cela va à l’encontre des arguments précédents de Moché Rabénou.

On peut apprendre de l’exemple de Moché Rabénou, l’importance de prendre sur soi le Joug de son ami.

En effet, on voit à la fin de la Méguila [[10,3]]que Mordekhaï demande le Chalom pour toute la descendance. On apprend ainsi du Midrach que, si on demande le Chalom pour une personne, on peut mériter de demander le Chalom pour tout le Peuple d’Israël.

Aussi, celui qui prend sur lui le Joug de son ami, c’est comme s’il prenait sur lui les malheurs de tout le Klal Israël.

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