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Pérennité de la fête de Pourim

par: David Guinard

Publié le 10 Mars 2017

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1. Dans le neuvième chapitre de la Meguilat Esther, est relatée la façon dont la fête de Pourim s’est transmise de génération en génération. Les hakhamim font sonner une harmonique supplémentaire : ces versets ne concernent pas seulement les événements de Pourim, mais font référence à une nouvelle acceptation de la Torah par le peuple juif (Chapitre 9 verset 27 – TB Chabat 78a). Puis, au verset 28 : « Ces jours sont remémorés et observés à chaque génération, dans toute famille , toute province, toute ville ».

« mishpa’ha ou-mishpa’ha ». Rav Itshak Hutner (Kountres Reshimot Pourim 17) affirme que ce verset est encore porteur de la drasha du verset précédent. Ainsi, concernant cette seconde acceptation de la Torah à l’époque d’Esther, la structure du peuple juif est exprimée comme un ensemble de « familles » (contrairement au don de la Torah sur le Sinaï, où les versets insistent sur l’idée d’un ensemble d’âmes réunies comme un seul homme).

 

2. Lorsque les enfants d’Israël sont dénombrés par Moshé et Elazar dans parashat Pin’has, ils sont catégorisés ainsi : Mishpah’at Ha’hetsroni (la famille du ‘Hestronite), Mishpe’hot Hareuveni(les familles du Rubenite)… Cette formulation particulière fait apparaître autour de chaque nom propre les lettres Hé et Youd, qui constituent l’un des noms de D.ieu (que l’on notera « YH » dans la suite). Rashi (Bemidbar 26:5) commente, suivant un midrash Tehilim : D.ieu lui-même témoigne (de par cette « signature » qui apparaît autour des noms des familles des enfants d’Israël) de la généalogie des familles juives, ainsi que dit le verset dans le psaume 122: « Les tribus de YH, témoignage pour Israël ».

 

3. A la fin de parashat Beshala’h (Chemot 18:16):

« Il (Moshé) dit : « Main sur le trône d’Hashem (YH) ! C’est une guerre pour Hashem, pour D.  contre Amalek à travers les générations » »

 

Rashi explique là que le nom YH est le tétragramme incomplet, voilé par la présence d’Amalek dans le Monde.  Autrement dit YH est par excellence le nom de D.ieu en guerre contre Amalek.

 

4. Pourquoi est-ce ce même Nom qui se porte garant de la généalogie des enfants d’Israël ?

La réponse n’est certainement pas limitée, mais proposons une réponse partielle :

Une des caractéristiques d’Amalek est la leitsanout, le cynisme (voir Mishlei 19:25 et Chemot Rabba 26:5). Une des expressions de ce cynisme se porte sur la valeur, formulons-le ainsi, de l’identité juive, autrement dit le rapport du juif avec son ascendance (et ultimement à D.ieu, idée développée dans le Sfat Emet Parashat Bamidbar תרל׳׳א).

 

5. Haman veut exterminer ce peuple dispersé, sans structure apparente, qui ne suit pas les lois et coutumes locales. De cette accusation, apparaît finalement, après le retournement miraculeux, la structure cachée : mishpa’ha ou mishpa’ha. Ces juifs sont tournés vers D.ieu, de par leur identité consciente, leur yi’hous, leurs liens familiaux, leurs ascendants et leurs descendants. Ceci les sauve du relativisme, et confère la dynamique particulière « du bas vers le haut » qui permit une ré-acquisition de la Torah à l’époque d’Esther.

« Kimou vekiblou hayehoudim… Mshpah’a oumishpah’a »

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“Pérennité de la fête de Pourim”

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