Nous lisons dans le livre de Bemidbar, chapitre 26, versets 52-56 :
“D. parla à Moshé en disant : c’est entre ceux-là que sera partagée la terre en héritage, selon le compte des noms. Aux plus nombreux tu donneras une plus grande part, aux moins nombreux une part inférieure, à chacun selon son nombre sera donné son héritage. Seulement par le sort sera partagée la terre, selon le nom des tribus de leurs pères ils hériteront. Selon ce que dira le sort sera partagé son héritage, qu’il soit plus important ou qu’il soit moindre.”
Dans la Guemara Baba Bathra 122a est rapportée une Beraïta qui compare le partage de la terre d’Israël à l’époque de Josué et celui qui aura lieu dans les temps futurs.
Le partage à l’époque de Josué et celui des temps futurs
Lors du premier partage, la terre fut divisée en douze parts correspondant aux douze tribus (les fils de Yossef constituant deux tribus), tandis qu’à l’avenir il y aura treize parts, ce qui signifie que Levi aura droit à une part.
A l’époque de Josué, chacune des douze parcelles était de la même valeur pécuniaire, mais les parts restaient inégales de par leur nature. Tandis qu’à l’avenir, chacun aura un patrimoine constitué de manière identique, en partie de montagnes, de plaines, et de vallées.
Enfin, le premier partage avait eu lieu de la manière suivante : Eleazar, le grand prêtre, revêtu des ourim vetoumim, annonçait ce qui allait échoir à chaque tribu en présence de Josué et de tout le peuple. Puis on procédait au tirage au sort et la prédiction d’Eleazar se réalisait. Alors que dans les temps futurs, c’est D.ieu lui-même qui fera le partage.
Pour essayer de comprendre cette Guemara, il faut d’abord définir l’enjeu de l’entrée en Eretz Israël.
Le partage: la première épreuve
Comme nous le dit la Torah (Devarim, chapitre 11, verset 12), c’est un pays que D.ieu contrôle de manière perpétuelle. Si nous ne nous comportons pas comme le prescrit la Torah, la réponse ne se fait pas attendre. La proximité de D.ieu est une faveur et une exigence. C’est à ce prix que nous pouvons nous confronter en tant que serviteurs de D.ieu à la réalité de l’existence humaine. Nous devenons des agriculteurs soumis aux labeurs de l’exploitation des terres et au rythme des saisons. Lorsque le temps des moissons et des récoltes arrive, il faudra faire la preuve de notre capacité à reconnaître que tout ceci nous vient d’en haut. Pour cela, la Torah nous prescrit beaucoup de Mitzvot concernant les produits de la terre : ‘orla, bikourim, teroumot, maasserot, leket, shikhra, et tant d’autres encore…
Mais la première épreuve par laquelle nous devons passer est le partage. Le fait même de l’inégalité entre ma part et celle du voisin est susceptible d’éveiller un sentiment d’injustice. A nous de le surmonter en prenant conscience que c’est le sort que D.ieu nous a réservé dans sa bienveillance. Cette difficulté est évidemment symptomatique de ce qui est notre sort en général. En l’occurrence, l’épreuve du sort était facilitée par l’annonce faite avant le tirage par Eleazar, qui prédisait à chacun quelle part lui reviendrait.
On peut ainsi comprendre pourquoi Levi n’avait pas de part en Eretz Israël. La Torah nous dit que D. est sa part (voir Bemidbar, chapitre 18, verset 20). Levi a en effet déjà fait ses preuves.
Pour illustrer cette idée, il faut rapporter la suite de la Guemara qui nous dit que Josué et Caleb ont reçu leurs parts directement de D.ieu, sans tirage au sort. Comme ils furent les seuls explorateurs à accepter l’épreuve d’Eretz Israël, cette épreuve n’avait plus lieu d’être pour eux.
D’ailleurs, la Guemara enseigne que Josué a choisi volontairement une terre qui semblait mauvaise, et D.ieu lui a donné des fruits extraordinaires.
Dans les temps à venir, lorsque le monde sera “plein de la connaissance de D.ieu” , nous serons tous au-dessus de l’épreuve. Alors le partage sera identique, incluant la tribu de Levi, et c’est D. qui en sera l’acteur.
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