Je suis tombé sur ce livre par hasard. C’est une sorte d’autobiographie d’un psychiatre français qui s’est occupé pendant des années d’enfants très perturbés ou en rupture dont personne ne voulait s’occuper. Je suis tombé sur ce livre par hasard. C’est une sorte d’autobiographie d’un psychiatre français qui s’est occupé pendant des années d’enfants très perturbés ou en rupture dont personne ne voulait s’occuper. Evidemment vous avez compris que ce Tomkiewiesz est un rescapé du ghetto de Varsovie, mais là n’est pas la question. Le point, pour moi, que ce livre soulève c’est : comment peut-on se construire soi et les autres ?
En d’autres termes : l’âme en hébreu se dit Néchama, qui signifie souffle, mais aussi destruction, de la racine Chemama, qui veut dire destruction. Peut-être que pour se construire faut-il toucher à une dimension de destruction en nous-mêmes. Peut-être que les destructurations du quotidien de la vie sont des possibilités qui nous sont données pour nous éveiller aux richesses de cette vie elle-même que nous aimerions canaliser et réduire.
La Guemara dans le traité Chabbat 89a dit que le lieu où la Torah a été donnée s’appelle Sinaï qui signifie haine, Sinha. Toute la vitalité, les bénédictions de la Torah, ne peuvent venir que si l’on bouscule notre bourgeoisisme. On ne peut se construire nous-mêmes, ainsi que notre relation aux autres, que si l’on est bousculé dans notre quant à soi.
Je conseille vivement ce livre, un peu de fraîcheur, de décontraction. Mais cette fraîcheur, cette décontraction, ne viennent que si l’on n’a plus l’illusion de s’intégrer dans un monde structuré.
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