A la fin de notre [[parashaChemot, chapitre 17, versets 15 et 16]], Moshé construit un autel qu’il nomme : « D. A la fin de notre [[parashaChemot, chapitre 17, versets 15 et 16]], Moshé construit un autel qu’il nomme : « D.ieu m’a fait un miracle ! ».
Ceci, afin de qualifier la victoire sur Amalek. Puis dans le verset suivant : « Il dit : car une main est sur le trône de D.ieu, il y aura une guerre de D.ieu contre Amalek de génération en génération. »
On remarque dans ce verset que le mot « trône » et le nom de D.ieu sont transcrits de manière partielle. Rashi commente : « La main de D.ieu s’est levée pour prêter serment sur son trône que cette guerre et cette haine qu’Il déclare à Amalek seront éternelles. Et pourquoi le mot ‘trône’ est-il incomplet, ainsi que le nom de D.ieu ? Parce que D.ieu a juré que son nom et son trône ne seraient pas achevés tant que Amalek survivra. »
Nous allons tenter d’avancer une explication à cette opposition clairement définie par Rashi entre le trône et le nom de D.ieu d’une part, et l’existence d’Amalek d’autre part.
Nos Sages enseignent dans le Midrash : les Patriarches sont la « Merkava » (littéralement le char divin). La « Merkava » signifie la réalisation concrète de la Présence Divine. Le travail qu’ils ont accompli a permis de constituer le peuple juif, dont la mission est d’attester l’unité et le règne de D.ieu. Comme nous le savons, il y a trois Patriarches. Ce qui implique que le trône divin n’aurait que trois pieds. Le quatrième pied sera, prochainement nous l’espérons, celui que constituera le roi David en la personne de son descendant le Mashia’h[[Comme le rapporte le Zohar, ainsi que la Guemara Pessa’him 117b (commentaire du Rashbam)]].
C’est donc à ce moment-là que sonnera le glas pour Amalek.
Dans le traité Pessa’him 50a est citée la prophétie de Zacharie : « Et D.ieu sera Roi sur toute la terre, ce jour-là D.ieu sera un et son nom sera un. »
La Guemara demande : aujourd’hui, n’est-Il pas un ? Rabbi A’ha fils de ‘Hanina répond : le monde futur n’est pas comme ce monde-ci. Dans ce monde-ci, pour de bonnes nouvelles on dit la bénédiction suivante : Béni sois-Tu qui est bon et qui fait le bien, et pour les mauvaises nouvelles, on dit : Béni sois-Tu qui est le juge de la vérité. Alors que dans le monde futur, il n’y aura que : Béni sois-Tu qui est bon et qui fait le bien.
« Son nom sera un ». La Guemara demande : aujourd’hui, Son nom n’est-il pas un ? Rav Na’hman fils de Rabbi Yitz’hak répond : aujourd’hui, son nom ne se lit pas comme il s’écrit, alors que dans les temps futurs il se lira comme il s’écrit.
Le nom que nous donnons à D.ieu reflète la perception que nous pouvons avoir de Lui. Grâce aux Patriarches, nous concevons que nous devons bénir D.ieu pour les mauvaises nouvelles comme pour les bonnes. Mais cela demande un effort spirituel et intellectuel qui nous permet d’affirmer : tout ce que fait D.ieu est pour le bien ! Ce décalage est l’espace d’Amalek. Il faut se souvenir qu’avant l’attaque d’Amalek, le monde entier était subjugué par les miracles de la sortie d’Egypte et de la Mer Rouge. C’est Amalek qui va se sacrifier pour semer le doute. Il va, au péril de sa vie, dévaloriser la révélation divine. Mais n’oublions pas que le véritable Amalek se situe en notre propre cœur. Luttons pour mettre fin à ce décalage entre ce que nous savons et ce que nous vivons. Alors le trône sera achevé et son nom sera un.
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