Le début de la Paracha nous parle d’un célèbre sujet, le sujet du fils rebelle et insoumis, Ben Sorer ouMoré. Le début de la Paracha nous parle d’un célèbre sujet, le sujet du fils rebelle et insoumis, Ben Sorer ouMoré.
Pour rapporter les choses succinctement, la Torah nous dit que si un homme a un fils rebelle et réfractaire, qui juste à l’âge de la Bar Mitsva, vole de l’argent de ses parents et va le dépenser pour s’enivrer et ripailler avec des voyous, et qu’après sommation il récidive, la Torah nous dit que ce jeune adolescent est condamnable à mort. La Torah nous dit[[Devarim 21,21]]:
« Tous les gens de sa ville le lapideront et il mourra, et tu détruiras le mal de ton sein. Tout Israël entendra et craindra. »
Evidemment nous sommes interpellés : parce qu’il a volé de l’argent à ses parents pour avoir quelques sensations fortes avec ses amis, la Torah nous dit qu’il est condamnable à mort[[Les condamnations à mort ne s’appliquent qu’à l’époque où il y a le temple de Jérusalem]] !
Et effectivement cette question est posée dans ces termes précis par Rabbi Yossi HaGalili dans la Guemara[[Traité Sanhédrin 72a]]:
« Comment est-ce possible que parce qu’il a mangé un morceau de viande et bu une bouteille de bon vin avec des amis, la Torah ait dit qu’il faille l’amener à l’échafaud ? En fait la Torah a sondé le fond de sa dynamique, car à la fin il dilapidera les biens de son père. Il recherchera la dose de ce dont il a pris l’habitude et ne la trouvera pas. Alors il va attendre les gens à la croisée des chemins et les dévalisera. La Torah dit : qu’il meure quand il est encore propre et qu’il ne meure pas croulant sous les fautes. »
C’est l’enfance d’un délinquant ! Les engrenages infernaux de l’enfant lâché dans ses pulsions. La drogue. Les mauvaises fréquentations. Le sujet est infini, notre prétention n’est que de rapporter un enseignement de nos Maîtres dans le Traité Sanhédrin qui nous semble central dans ce (très beau ?) sujet :
« Rav ‘Hisda nous dit : si tant est qu’un enfant puisse être fécond son fils ne pourrait avoir le statut de fils rebelle et insoumis, car le verset dit si un homme a un fils et non si un fils a un fils. »
Imaginons qu’un enfant de moins de treize ans soit fécond et ait eu un garçon, Rav ‘Hisda nous dit que cet enfant, s’il grandit et se conduit comme un fils rebelle et insoumis, n’en aura pas le statut pour autant. Car la Torah nous dit que le père de ce fils rebelle et insoumis doit être ‘homme’ et non ‘fils’, enfant. Ce statut terrible n’existe que si le père est appelé Ich, ‘un homme’.
Cet enseignement succinct nous éclaire, nous semble-t-il, sur ce sujet redoutable. Un enfant traîne dans la rue, il n’y a pas d’autorité. Il fait des bêtises, et il y a fort à craindre qu’il fasse plus tard des grosses bêtises. Le manque d’autorité. Il faut sévir et que tout le monde tremble !
Ce n’est pas de cela dont la Torah parle. Rav ‘Hisda nous dit que si le père est finalement un gosse, un fils, qui ne s’assume pas comme père, l’enfant rebelle ne sera pas condamnable. Cela ne signifie pas qu’il ne faille rien faire à ce voyou, mais la Torah ne parle pas de cela.
La Torah parle d’un enfant qui a des parents dignes de ce nom, et des parents qui assument d’être des parents, et qui néanmoins est obsédé par le manger, par le boire, par les potes. Qui n’a pas d’autres horizons qui piquer du fric. La Torah nous dit : si cela arrive, il faut que tout Israël apprenne et craigne et sache que le mal est possible. Ce jeune est foutu. C’est possible.
Si un jeune, à l’âge de la puberté où souvent l’adolescent s’éveille à des aspirations spirituelles en même tant qu’il s’éveille à ses pulsions, n’a pas d’autres aspirations que voler pour bouffer, la Torah nous dit : attention c’est grave ! C’est très grave. Mais ce n’est pas l’autorité qui est en question, c’est le phénomène humain, le phénomène intérieur de l’âme humaine qui est en jeu, qui nous interpelle et qui fait peur. Et dont tout Israël doit entendre et craindre.
Une des choses qui nous frappent, c’est qu’aujourd’hui on ne parle que d’autorité, que d’éducation, ou de manquements dans l’éducation, mais on ne touche pas à ce qui se passe au fond de notre être.
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