Vaéra: La vérité nous toque à la porte, on lui dit va t’en! Je suis occupé à chercher la vérité!
par: Akiva Zyzekpublié le 14 Janvier 2021
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I. Introduction :
Nous sommes samedi matin, à la shoule, bien assis à notre place, le ‘Houmach ouvert devant nous à la page de la Paracha Vaéra. Dans un silence de synagogue (c’est-à-dire avec la rumeur des personnes qui discutent de tout ce qui leur est arrivé ou pas durant la semaine) nous essayons d’écouter la mélodie avec laquelle l’officiant accompagne le passage de Torah de la Paracha de la semaine.
On écoute, on essaie de comprendre et en fait on ne comprend rien…
C’est là qu’on se dit qu’on aurait mieux fait de préparer un peu la Paracha avant.
Qu’est-ce que ça veut dire ? On passe chaque année devant ces mots du début de la Parachat Vaéra. On se dit qu’on n’y comprend rien et on fait confiance aux versets. Il y a ce genre de Passage dans la Torah, pas évident du tout à comprendre et on préfère parfois faire confiance les yeux fermés.
De quoi s’agit-il ?
La Paracha commence par les mots suivants :
וידבר אלוקים אל משה ויאמר אליו אני השם. וארא אל אברהם אל יצחק ואל יעקב באל שד-י ושמי השם לא נודעתי להם (שמות ו’, ב’-ג’)
‘’Et D. a parlé à Moshé et lui a dit je suis l’Eternel. Je suis apparu à Avraham, à Its’hak et à Yaakov comme Divinité souveraine, mais comme D. Eternel et provident, je ne me suis pas fait connaître à eux.’’ (Shemot 6 ;2-3)
D. parle à Moshé. Il lui dit qu’il est le D. Eternel. Il lui dit d’ailleurs que cet attribut, Il ne l’a jamais fait connaître ni à Avraham, ni à Itshak et ni à Yaakov puisqu’à eux Il s’est fait connaître par l’attribut de D. souverain.
Je repose ma question : mais de quoi est-ce qu’il s’agit ?
Pourquoi est-ce qu’Hashem dit tout ça à Moshé ? Quels sont ces différents attributs ? Pourquoi ne s’est-il pas présenté aux patriarches sous cet aspect et pourquoi se présente-t-il ainsi à Moshé ?
On pourrait en réalité poser sur ces versets une série de questions auxquelles nous tenterons de répondre.
Pourquoi notre Paracha commence par un enseignement au sujet des attributs de D. ? Quel lien y a-t-il avec le passage qui précède et le passage qui suit ? Moshé avait-il besoin d’une leçon sur bases de la foi ? N’est-il pas déjà au courant de tout ça ? D. dit à Moshé qu’il ne s’est pas révélé aux patriarches sous l’attribut de Divinité souveraine. Comment peut-Il affirmer cela à Moshé alors que l’on voit explicitement dans les versets du livre de Béreshit qu’Il s’est révélé à eux sous la forme de D. éternel et provident ?
II. La différence entre l’attribut de D. souverain et celui de D. éternel et provident :
Le Rav Naftali Tsvi Berline[Le Rav Naftali Tzvi Berline (1816-1893) connu sous le nom de Netsiv est le troisième dirigeant et maître de la célèbre Yéshiva de courant lituanien de Wolozyn. Il était marié avec la petite-fille de son fondateur le Grand maître Rav ‘Haïm de Wolozyn. Il a écrit de nombreux commentaires que nous apprécions particulièrement. Le plus connu est le commentaire Emek Davar sur les cinq livres de la Torah. ] dans son commentaire sur la Torah Emek Davar[ Voir le Netsiv dans le Emek Davar sur Bereshit au chapitre 17 verset 1] définit ces deux attributs.
a)D. souverain :
»ש-די – שאמרתי לעולמי די »
‘’La traduction littérale du mot Sha-Day c’est que j’ai dit à mon monde ça suffit’’
Le Emek Davar explique que la souveraineté de D. sur le monde se dévoile par le fait qu’Il a imposé des lois qui régissent le monde. Il a fixé des limites au monde. Lors de la création du monde, Il a dit à son monde ça suffit comme ça. En quoi est-ce que cela dévoile une souveraineté du monde ? Par le fait qu’Hashem a défini le monde, qu’il l’a limité avec des lois, cela démontre qu’Il avait un but dans la création du monde. Les limites sont adaptées au but et sont donc le dévoilement de la royauté de D. sur le monde. C’est pourquoi les limites du monde sont l’expression de la souveraineté de D. sur ce monde.
C’est d’ailleurs ce qu’Avraham Avinou faisait, il dévoilait l’existence de D. au monde. Il concrétisait donc la souveraineté de D. par son dévoilement aux yeux du monde.
L’attribut de D. comme étant souverain s’exprime justement par le fait qu’il ne se manifeste pas dans le monde. Il a créé le monde avec des lois et ces lois sont l’expression de Sa souveraineté[].
b)D. Eternel et provident
L’attribut de D. comme étant Eternel et provident est l’inverse de l’attribut de souveraineté. D. intervient dans le monde. Il change le cours du monde. Il n’est pas réduit aux règles qu’Il a lui-même décrétées sur le monde. Il a été, il est et il sera. Il est lié à chaque instant du monde. Et chaque instant du monde est lié à Son existence.
Par le fait même qu’Il ‘’EST’’, le monde existe.
III.La perception nouvelle qui apparait dans l’expression des attributs divins
a)Cet aspect de l’expression de D. est-il vraiment si nouveau dans la Torah ?
Dans le début de la Parasha, on dirait qu’Hashem nous enseigne pour la première fois cet aspect de D. Eternel et provident. Comme il est écrit dans le verset, D. n’est pas apparu aux patriarches sous cet aspect et il enseigne à Moshé Rabbénou : ‘’ Et D. a parlé à Moshé et lui a dit je suis l’Eternel’’. Cela laisse évidemment entendre que Moshé ne connaissait pas D. sous cet aspect-là.
Or, Moshé a déjà reçu le dévoilement sous cet aspect justement. En effet, lorsqu’Hashem est apparu à lui dans le buisson ardent et qu’Il lui a donné comme mission d’aller parler aux enfants d’Israël, il s’est présenté ainsi :
»ויאמר עוד אלוקים אל משה כה תאמר אל בני ישראל השם אלקי אבתיכם אלקי אברהם אלקי יצחק ואלקי יעקב שלחני אליכים זה שמי לעולם וזה זכרי לדר דר » (שמות ג’, ט »ו)
‘’Et D. a dit encore à Moshé, ainsi tu diras aux enfants d’Israël, l’Eternel, le D. de vos ancêtres, le D. d’Avraham, le D. d’Its’hak et le D. de Yaakov m’a envoyé vers vous, ceci est mon nom éternellement et c’est mon expression pour toutes les générations’’ (Shemot 3 ;15)
Moshé a donc déjà appris cet aspect de l’expression de D.. Que nous enseigne alors notre verset ? il n’y a rien de nouveau pour Moshé !
Approfondissons notre question.
Le verset enseigne que D. n’est pas apparu aux patriarches sous cet aspect de ses attributs. Pourtant, nous voyons explicitement le contraire.
Comme le relève Abravanel[ Dans son commentaire sur Shemoth, chapitre 6 verset 2] dans son commentaire sur la Torah, D. est apparu à Avraham au Brith Ben Habétarim comme étant l’Eternel :
»ויאמר אליו אני השם אשר הוצאתיך מאור כשדים לתת לך את הארץ הזאת לרשתה » (בראשית ט »ו, ז’)
‘’Il lui a dit, je suis l’Eternel qui t’a fait sortir de Ur Kasdim pour te donner cette terre là en héritage’’ (Bereshit 15 ;7)
Pourquoi alors notre verset nous enseigne que D. ne s’est pas présenté aux patriarches comme étant l’Eternel ?
Toujours la même question ! Mais de quoi est ce qu’il s’agit ? Nous n’y comprenons plus rien !
b)Commentaire du Nestiv de Volozhin
Le Netsiv[ Commentaire Emek Davar Shemoth Chapitre 6 verset 3] explique qu’il faut resituer le contexte de ces versets. Pour cela, il faut retourner voir les trois derniers versets de la Paracha précédente, à la fin de la Paracha Shémoth :
»וישב משה אל השם ויאמר השם למה הרעתה לעם הזה למה זה שלחתני. ומאז באתי אל פרעה לדבר בשמך הרע לעם הזה והצל לא הצלת את עמך. ויאמר השם אל משה עתה תראה אשר אעשה לפרעה כי ביד חזקה ישלחם וביד חזקה יגרשם מארצו » ( שמות פרק ה’ פסוק כ »ב-כ »ג – פרק ו’ פסוק א’)
‘’Moshé est retourné vers l’Eternel et lui a dit « Maître pourquoi à tu fais du mal à ce peuple, pourquoi m’as-tu envoyé ? Et depuis que je suis venu auprès de Pharaon pour parler en Ton nom il n’est arrivé que du mal à ce peuple, sauvé tu n’as pas sauvé ton peuple. » L’Eternel a dit à Moshé « Désormais tu verras ce que je ferai à Pharaon car d’une main forte je vais les envoyer et d’une main forte je vais les renvoyer de son pays. »’’ (Shemoth Chapitre 5 versets 22-23 et chapitre 6 verset 1)
Moshé Rabbénou était en terre de Midiane, loin de ce qui se passait en Egypte, loin de l’asservissement de ses frères. Il menait le troupeau de son beau-père Yitro. Hashem se révèle alors à lui dans le buisson ardent et lui donne une mission, aller sauver les enfants d’Israël. Moshe prend sa femme et ses enfants, retourne dans le ghetto, va voir Pharaon et lui demande de libérer ses frères. Cela ne marche pas. Il a essayé, il est revenu, il leur a parlé, il s’est présenté à Pharaon. Et non seulement cela ne fonctionne pas et Pharaon n’accepte pas mais en plus il alourdit encore la peine et les tâches des enfants d’Israël.
Moshé se retourne dans une prière à Hashem et lui fait part de sa confusion et de son incompréhension quant à la quête qui lui a été désigné d’accomplir. Pourquoi ? Pourquoi l’avoir envoyé pour faire du mal aux enfants d’Israël ? Aller voir Pharaon ne pouvait qu’empirer les choses. Alors Pourquoi Hashem l’envoie-t-il, lui, Moshé, si c’est pour envenimer la situation ?
C’est sur ces paroles de Moshé Rabbénou que prend fin la Paracha précédente, celle de Shemoth, et que débute notre Paracha avec la réponse d’Hashem et la leçon sur les attributs de D..
Quel était donc la question de Moshé et comment le début de notre Paracha répond à la question de Moshé ?
Pour cela il faut analyser la personnalité et le caractère de Moshé :
c)Description de Moshé dans le commentaire du Nestiv
Le Netsiv a une ligne directrice dans son analyse des différents incidents du livre de Bamidbar mais aussi dans différentes anecdotes à propos de Moshé Rabbénou.
Dans son introduction au livre de Bamidbar[ Emek Davar, introduction au livre de Bambidbar. (Avant chaque livre de la Torah, le Netsiv fait une introduction sur ce livre.], il explique que tout ce qui se passe dans ce quatrième livre de la Torah c’est la transition entre la façon de Moshé Rabbénou de diriger les enfants d’Israël et celle de Yehoshua Bin Noun. Le fait d’avoir envoyé des explorateurs visiter la terre de Canaan est un sujet énorme dans le livre de Bamidbar alors que Yehoshua Bin Noun en enverra pour visiter Jéricho[ Livre de Yehoshua Chapitre 2 verset 1 : Josué, fils de Noun, envoya secrètement, de Chittîm, deux explorateurs, en leur disant : « Allez, examinez le pays, notamment Jéricho. » Ils s’en allèrent, et arrivèrent dans la maison d’une courtisane, appelée Rahab, où ils prirent leur gîte.] et cela passe presque inaperçu. Il y a donc une différence de taille entre la façon qu’a Moshé Rabbénou de diriger et celle de Yehoshua.
En effet, le Netsiv explique que Moshé Rabbénou dirigeait le peuple avec une manière surnaturelle, sans cesse au contact dévoilé de D. et avec l’usage des miracles. Tandis que Yehoshua passe à un autre mode de fonctionnement, la manière naturelle, dans l’ordre des choses perceptibles par l’humain. Pour Moshé Rabbénou, il était inconcevable d’envoyer des explorateurs, mais pour Yehoshua Bin Noun, c’est la manière normale de procéder.
D’ailleurs, le tournant qui engendrera l’interdiction faite à Moshé Rabbénou d’entrer en terre d’Israël est l’incident du rocher. Les Bnei Israël voulaient de l’eau. Moshé Rabbénou s’est tourné vers Hashem qui lui a dit de parler au rocher. A la place de parler, Moshé s’est mis en colère et a frappé le rocher[ Bamidbar chapitre 20 versets 1 à 12].
Nous avons l’habitude d’expliquer qu’il devait parler au rocher, c’est-à-dire parler en direction du rocher. Le Netsiv explique[ Commentaire Emek Davar Bamidbar chapitre 20 verset 8] qu’Hashem lui a demandé de parler à l’endroit où se trouvait le rocher mais en direction des enfants d’Israël. Il devait faire un grand discours pour inciter les enfants d’Israël à faire Téshouva afin que l’eau arrive de manière naturelle. Qu’il puisse trouver une source d’eau. Mais Moshé Rabbénou s’est mis en colère et a fini par frapper le rocher. Il a amené l’eau de manière surnaturelle, par le moyen du miracle.
d)Relation entre la particularité de Moshé Rabbénou et notre Paracha
Nous pourrions continuer à analyser de nombreux passages de la Torah qui évoquent Moshé Rabbénou avec cette lecture du Netsiv. Mais revenons à Shemoth.
Hashem est apparu à Moshé Rabbénou dans le désert à l’endroit qui s’appelle ‘Horev. C’est à cet endroit qu’Hashem a donné comme mission à Moshé de faire sortir les enfants d’Israël d’Egypte et c’est à cet endroit qu’il donnera à Moshé la Torah
Beaucoup de commentateurs s’interrogent :
»ומשה היה רעה את צאן יתרו חתנו כהן מדין וינהג את הצאן אחר המדבר ויבא אל הר האלקים חורבה » (שמות ג’, א’)
‘’Et Moshé était berger du troupeau de Yitro son beau-père le prêtre de Midiane, il a conduit le troupeau après le désert et il est venu à la montagne de D. à ‘Horev’’ (Shémoth 3 ;1)
Qu’est-ce que Moshé faisait à cet endroit en plein désert loin du monde ? Pourquoi amenait-il le troupeau de son beau-père paître dans le désert ? Ce n’est pas l’endroit idéal pour faire brouter des moutons !
Le Netsiv commente[ Commentaire Emek Davar Shemoth chapitre 3 verset 1]. Moshé Rabbénou partait là où il pourrait être solitaire. Il ne cherchait pas seulement le désert mais le désert reculé. Là où aucun autre berger ne viendrait. Il cherchait la solitude et ce cadre-là pour s’introspecter et méditer à la divinité. Il aspirait à la divinité. C’est d’ailleurs pour cela qu’il s’est retrouvé à la montagne de D. à ‘Horev. Il avait une recherche de dévoilement de D. et cela l’a amené à l’endroit où il y avait une présence révélée de D.
e)Explication
Moshé Rabbénou avait grandi dans la maison de Pharaon. Mais, il aspirait plus que tout à la quête de D.
Il aspirait à la vérité absolue et ne pouvait pas supporter une vérité diluée. La vérité, la divinité, est au-dessus de tout. Elle nous transcende et plus rien d’autre n’a d’importance.
Lorsque D. lui dit de faire sortir les enfants d’Israël, si Hashem en a décidé ainsi, cela doit être immédiat. Rien ne peut faire obstacle. Les lois de la nature deviennent obsolètes. C’est l’expression de D. dans son attribut éternel et provident. Au-dessus de toutes les lois de la nature.
Or, Moshé Rabbénou ne comprend pas. Il est venu sauver les enfants d’Israël et cela ne marche pas.
Forcément. Si Hashem laisse s’exprimer son attribut de D. souverain, les lois de la nature font qu’un roi est maître de son pays et Pharaon ne pourra qu’aggraver le mal fait au peuple d’Israël.
Pourquoi Hashem ne sauve-t-il pas directement les enfants d’Israël ?
Hashem répond à Moshé que l’on ne peut pas sauver les enfants d’Israël de cette manière. Il faut faire intervenir une expression de D. que personne n’a jamais connu. L’expression de la providence de D. à l’intérieur même des lois de la nature. Pharaon n’a pas accepté de faire sortir les enfants d’Israël parce que Hashem en avait décidé ainsi. Parce que cela était nécessaire pour le bien du peuple d’Israël et sa création en tant qu’entité solide. Avraham, Ist’hak, Yaakov et même Moshé ne connaissaient pas encore cette expression de D. Ils connaissaient son aspect Eternel et provident mais en tant qu’expression qui chamboule les lois de la nature et fait des miracles dévoilés. En revanche, une expression de providence à l’intérieur même des lois de la nature, dans un aspect caché, cela n’était pas encore connu.
C’est ce qui était nécessaire pour passer d’un peuple esclave à un peuple fort dans son entité en très peu de temps.
IV.Conclusion
Il me semble qu’on peut tirer un enseignement majeur de ce commentaire du Rav Naftali Tsvi Berline qui a une portée historique sur le peuple juif.
Le peuple d’Israël était complètement asservi par l’esclavage égyptien.
Il n’avait pas les outils pour être libre et devenir un peuple qui servirait D. pour l’éternité.
Hashem aurait pu les sauver comme Moshé Rabbénou avait pensé qu’Il le ferait. C’est-à-dire en chamboulant l’ordre du monde d’un coup et en les sortant d’Egypte sans aucun délai.
Cela n’aurait rien donné. Il y aurait eu un engouement et une reconnaissance envers Hashem mais cela n’aurait pas donné un peuple avec une identité forte.
Les enfants d’Israël auraient été éblouis par l’éclat de la puissance de D. mais cela aurait été éphémère.
Le refus de Pharaon de libérer les enfants d’Israël avait pour but de créer un réveil au sein même du peuple juif, de voir les dix plaies, mais surtout de se réorganiser, de se repenser en tant que peuple. C’est ce qu’Hashem dit à Moshé dans les versets qui suivront. Le but est d’arriver aux quatre expressions de libération :
»והוצאתי, והצלתי, וגאלתי, ולקחתי »
‘’je vous sortirai, je vous sauverai, je vous libérerai et je vous prendrai’’
Ce sont les quatre étapes pour passer du niveau d’un peuple asservi à celui d’un peuple libre et marchant avec Hashem.
Nous aussi, nous attendons parfois l’expérience spirituelle qui va changer totalement notre vie.
Nous attendons la parole subliminale de D.
Or le vrai travail, la vraie construction, se base sur l’expression de D. dans sa providence et son attachement à nous dans les faits du quotidien, à l’intérieur des lois de la nature. Il y a certes des miracles, il y a certes parfois des expériences spirituelles sublimes. Mais cela ne peut être un travail de fond pour créer une histoire, créer quelque chose fort et qui traverse les époques.
Parfois, la vérité absolue vient toquer à notre porte avec simplicité, on ne sait pas l’accueillir parce qu’elle ne correspond pas à ce qu’on attend d’elle, on veut être éblouit, on cherche le chamboulement par la sublimation. Mais il faut savoir que pour construire une vraie vie basée sur cette vérité, il faut savoir être à son écoute.
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