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Étude sur la dimension de Kedousha

par: Rav Gerard Zyzek

Publié le 18 Décembre 2023

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I. כל דבר שבקדושה לא יהא פחות מעשרה, ‘Toute chose de Kedousha ne doit pas être à moins de dix’.

La Mishna dans le Traité Méguila (23b) nous enseigne :
אין פורסין על שמע ואין עוברין לפני התיבה ואין נושאין את כפיהם ואין קורין בתורה … פחות מעשרה.
‘On [1] ne dit pas Kadish ni Kedousha, on ne nomme pas un Shalia’h Tsibour, on ne fait pas la bénédiction des Cohanim, on ne fait pas la lecture de la Torah (…) à moins de dix ‘.

Ceci est rapporté dans le Shoul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm chapitre 55,§1 :
אומרים קדיש ואין אומרים אותו בפחות מעשרה זכרים בני חורין גדולים שהביאו שתי שערות, והוא הדין לקדושה וברכו שאין נאמרין בפחות מעשרה.
‘On dit le Kaddish, et on ne le dit pas à moins de dix hommes, libres [2], à plus de treize ans et pubères. Et de même on ne dit pas la Kedousha ni Barekhou à moins de dix.’

Le Mishna Beroura (55,§2) synthétise la Guemara afférente dans Méguila 23b (et aussi Berakhot 21b) :
‘Il faut un quorum de dix pour pouvoir dire le Kaddish car toute chose de Kedousha nécessite dix, comme Kadish, Kedousha, Barekhou, la lecture de la Torah, la bénédiction des Cohanim, comme dit le verset « Je suis sanctifié du sein des enfants d’Israël » et l’on apprend par une Guezéra Shava [3] de תוך תוך , ‘du sein’ et ‘du sein’ que cette notion signifie dix.’

En effet la Guemara dans le Traité Méguila nous enseigne :
מה »מ אמר רבי חייא בר אבא אמר רבי יוחנן דאמר קרא ונקדשתי בתוך בני ישראל.
‘D’où savons-nous qu’il n’y a pas de chose de Kedousha, de sainteté, à moins de dix ? Comme dit le verset : « Je suis sanctifié au sein des enfants d’Israël »’.

Nous trouvons dans ces sources qu’il y a une dimension complémentaire à celle de donner sa vie pour promulguer la fidélité au D. Un. Il ressort que lorsque l’on répond au Kadish, à la Kedousha, lorsque nous lisons dans la Torah en présence d’un quorum de dix hommes juifs, lorsque les Cohanim bénissent la communauté, on accomplit le commandement de sanctifier le Nom de D. .

Nous pouvons nous étonner que Rambam ne mentionne d’aucune manière cette dimension lorsqu’il nous enseigne le commandement de sanctifier le Nom de D. .

Le Ran, Rabbénou Nissim de Gérone, dans son commentaire sur le Rif sur la Guemara de Méguila 23b (Daf 13b des pages du Rif) propose une démarche étonnante : ‘Bien que l’on apprenne des versets de la Torah, néanmoins il faut dire que ce que la Mishna de Méguila exige dix ce n’est qu’une obligation rabbinique et que les versets sont à comprendre dans le sens d’une Asmakhta [4], car tout le Séder, la mise en place de la prière, est une institution rabbinique et non une institution de la Torah.’ Et d’ailleurs Rambam lui-même dans les Hilkhot Avadim (chapitre 9, Halakha 6) dit clairement que prier à dix dans le Beth HaKnesset est une obligation rabbinique et non une obligation de la Torah.

Par contre Rav ‘Haïm Vital, dans le Shaaré Kedousha (première partie, Shaar 4), cite le Zohar (Parashat Emor Daf 93a) pour qui sanctifier le Nom de D. dans la Kedousha correspond à une Mitsva de la Torah, comme il est dit ונקדשתי בתוך בני ישראל « Je suis sanctifié au sein des enfants d’Israël ».

II. Accomplit-on le commandement de sanctifier le Nom de D. en répondant au Kaddish ou à la Kedousha ? 

La base de ce sujet se trouve dans le Traité Berakhot 47b.

מעשה ברבי אליעזר שנכנס לבית הכנסת ולא מצא עשרה ושחרר עבדו והשלימו לעשרה. והאמר רב יהודה כל המשחחר עבדו עובר בעשה שנאמר לעולם בהם תעבודו. לדבר מצוה שאני. מצוה הבאה בעבירה היא. מצוה דרבים שאני.

‘Une fois, Rabbi Eliézer est entré dans un Beth HaKnesset et il n’y a pas trouvé dix hommes. Il affranchit son esclave et compléta le quorum.
Mais comment est-ce possible, Rav Yéhouda nous a enseigné que toute personne qui affranchi son esclave transgresse une injonction positive de la Torah, comme dit le verset (Vayikra 25,46) « Toujours vous maintiendrez votre esclavage en eux » ?
Notre cas diffère car c’est un cas de Mitsva !
Mais c’est une Mitsva qui s’accomplit au prix d’une transgression (ce qui est prohibé) !
Notre cas est différent car c’est une Mitsva qui touche la communauté.’

Ce passage complexe soulève de multiples questions.
Redisons cette Guemara en d’autres mots. Il ressort que pour faire la Tefila, la prière, en communauté, il faut un quorum de dix hommes libres. Rabbi Eliézer n’a pas trouvé dix hommes. Il a affranchi son esclave [5] pour pouvoir faire la Tefila avec dix hommes juifs. La Guemara rétorque qu’il est interdit d’affranchir un esclave. La Guemara répond que si c’est pour accomplir une Mitsva c’est permis. La Guemara rétorque qu’il est prohibé d’accomplir une Mitsva au prix d’une transgression. La Guemara répond que cette Mitsva est différente car elle concerne la communauté, en l’occurrence faire la Tefila avec un quorum de dix hommes [6].

Quelques soient les explications de cette Guemara il ressort que faire la prière avec un quorum de dix, c’est-à-dire répondre au Kadish et à la Kedousha à titre de ‘chose de sainteté’, est appelé Mitsva. Cette Mitsva est indubitablement le commandement de VeNikdashti, « Je suis sanctifié ».
Or lorsque Rambam analyse le commandement de sanctifier le Nom de D. (Séfer HaMistvot et Mishné Torah, chapitre 5 de Yéssodé HaTorah) il n’aborde d’aucune manière cet aspect relativement quotidien de la Mitsva et ne rapporte que donner sa vie pour la sanctification du Nom en public.
Et d’ailleurs Rambam dans le Mishné Torah (Hilkhot Avadim, chapitre 9, Halakha 6) rapporte notre Guemara dans les termes suivants :
‘’Il est interdit d’affranchir un esclave, toute personne qui affranchit son esclave transgresse la Mitsva positive « Toujours vous maintiendrez votre esclavage en eux ». (…) Il est permis par contre d’affranchir son esclave pour pouvoir accomplir une Mitsva, et même une Mitsva d’ordre rabbinique, comme par exemple le cas où il n’y aurait pas le quorum de dix dans un Beth HaKnesset et qu’il affranchirait son esclave pour compléter le Minyan, le compte.’

Nous voyons donc que pour Rambam, compléter le Minyan, faire la prière avec le quorum de dix, est une obligation d’ordre rabbinique. Mais pourquoi puisque nous l’apprenons indubitablement du verset ונקדשתי בתוך בני ישראל « Je suis sanctifié au sein des enfants d’Israël » ? Et d’autant plus que la lecture simple de notre Guemara de Berakhot 47b (ainsi que de Guittin 38b) a l’air que ce serait une Mitsva comme une autre Mitsva, c’est-à-dire de la Torah.

III. Commentaire du Rosh et du Tiféret Shemouel.

Le Rosh dans Piské HaRosh sur le septième chapitre de Berakhot (§20) va explicitement mettre le paradoxe de notre problématique en relief : ‘Mais comment Rabbi Eliézer a-t-il pu affranchir son esclave, mais Rav Yéhouda nous a enseigné que toute personne qui affranchit son esclave transgresse la Mitsva de « Toujours vous maintiendrez votre esclavage en eux » ? Une Mitsva qui concerne la communauté prime. C’est-à-dire qu’un commandement de la communauté au sujet duquel il est dit « Je suis sanctifié au sein des enfants d’Israël », c’est-à-dire la Mitsva positive que nous accomplissons en sanctifiant le Nom de D. avec un quorum de dix, en communauté, quand bien même ne serait-ce qu’une notion rabbinique car cela n’a aucune source dans la Torah, néanmoins cela repousse une Mitsva, même toraïque qui ne concernerait qu’un individu.’

Il y a une contradiction interne dans le commentaire du Rosh. D’un côté il dit que l’on accomplit le commandement de la Torah de VeNikdashti, « Je suis sanctifié », et d’un autre côté il dit que faire la Kedousha et dire Kadish cela n’a aucune source dans la Torah !

Rav Shemouel Kaidenover, dans le Tiféret Shemouel, notes sur le Rosh, §12, résoud la contradiction en disant que la Mitsva de sanctifier le Nom de D. est en présence de dix personnes, en public, et non dans l’intimité. Maintenant Kadish et Kedousha sont des institutions rabbiniques car toute la structure de la Tefila, de la prière, est entièrement d’ordre rabbinique.

Mais les paroles du Tiféret Shemouel sont très concises et il nous est difficile d’entrer dans la profondeur de ses dires.
Rav Moshé Feinstein dans le second tome de Ora’h ‘Haïm du Iguéret Moshé (Siman 98) explique les paroles du Tiféret Shemouel et les met en situation par rapport à la problématique de la Guemara. Nous sommes en face de deux problématiques antagoniques. D’un côté la Torah nous indique une dimension positive à respecter : garder ses esclaves et de ce fait ne pas les affranchir. D’un autre côté nous avons une notion rabbinique de dire Kadish et Kedousha avec un quorum de dix. Kadish et Kedousha sont des notions d’ordre rabbinique comme toute la structure de la Tefila. Bien évidemment on ne peut pas affranchir l’esclave selon ces données. Par contre le Rosh innove (et le Tiféret Shemouel nous aide à le comprendre) en disant que comme le Kaddish et la Kedousha sont des choses de Kedousha, on apprend du verset que ce qui est de l’ordre de la Kedousha ne peut se dire qu’en public, qu’en présence a minima de dix juifs. Et ceci est une notion de la Torah. Et effectivement lorsque l’on dit le Kaddish et la Kedousha on accomplit la Mitsva de sanctifier le Nom de D., mais ce sont les hommes, les Sages, qui sont à l’origine de ces institutions. Cette sanctification en public nous permet donc de repousser l’injonction de ne pas affranchir nos esclaves. Nous comprenons dès lors l’explication du Zohar qui sera reprise par le Aroukh HaShoul’han (Ora’h ‘Haïm chapitre 125,§4) :
וצריך לכוין בקדושה לקדש שמו יתברך שישרה עליו קדושה מלמעלה ויכוין לקיים מצות עשה של ונקדשתי בתוך בני ישראל.
‘Il faut avoir l’intention lorsque l’on dit la Kedousha de sanctifier le Nom en cela que D. fasse résider Sa Sainteté depuis en haut sur lui, et qu’il ait l’intention d’accomplir le commandement positif de « Je suis sanctifié au sein des enfants d’Israël ».’

En résumé, il n’y a pas une obligation expresse de la Torah de dire Kaddish ou la Kedousha. La Mitsva quant à son acceptation précise est de donner sa vie pour exprimer sa fidélité au D. Un en public. Néanmoins, les Sages ont institué plusieurs éléments où les enfants d’Israël vont exprimer des choses de Kedousha dans leur quotidien. Comme ces choses sont de Kedousha, elles ne peuvent s’exprimer qu’en public, en présence d’un quorum de dix enfants d’Israël. Nous avons cité le Ran au paragraphe 12 dans son commentaire sur le Rif sur Méguila 23b. Il dit que cette notion d’exiger dix pour toute chose de sainteté est une Asmakhta rabbinique. Le Rosh, selon l’explication du Tiféret Shemouel, nuancerait que concrètement, bien que le Kaddish et la Kedousha ne soient qu’institués par les Sages, on accomplirait le commandement de sanctifier le Nom de D. en les disant. [Nous ne rendons pas compte ici de Rambam qui dit que tout commandement rabbinique pourrait repousser la nécessité de la Torah de ne pas affranchir ses esclaves. Voir le Ran sur le Rif dans Guittin 38b דה »מ כל המשחרר עבדו עובר בעשה]

IV. Réflexion sur la notion de Kedousha.

Interrogeons-nous sur ce que nous venons d’étudier. Nous voulons sanctifier D. en disant la Kedousha mais nous sommes huit par exemple. Rav Feinstein nous enseigne dans la Techouva citée plus haut que nous apprenons des versets de la Torah qu’il est interdit de le faire. Mais pourquoi ? Je dis des louanges de D. ! De même le Kaddish. Il y a huit personnes, pourquoi ne pourrais-je pas dire le Kaddish ? Nos Maîtres nous enseignent qu’en vertu des versets de la Torah nous apprenons qu’il faut un quorum de dix hommes au minimum pour dire des choses de Kedousha. Pourquoi ?
Essayons de comprendre.

La Guemara dans le Traité Sotha 10b nous enseigne :
אמר רב חנין בר ביזנא אמר רבי שמעון חסידא יוסף שקדש שם שמים בסתר זכה והוסיפו לו אות אחת משמו של הקב »ה דכתיב ביהוסף שמו, יהודה שקדש שם שמים בפרהסיא זכה ונקרא כולו על שמו של הקדוש ברוך הוא.
‘Rav ‘Hanin bar Bizna dit au nom de Rabbi Shimon ‘Hassida : Yossef qui a sanctifié le Nom de D. en cachette a mérité que lui soit ajouté une lettre du Nom de D., comme dit le verset (Téhilim 81,6) « Un témoignage dans Yéhossef Il a placé ». Yéhouda qui a sanctifié le Nom de D. en public a mérité d’être appelé entièrement au Nom de D. .‘

De quoi s’agit-il ? Yossef a été vendu par ses frères en esclave. Amené en Egypte, il devient l’esclave favori d’un haut dignitaire Poutifar. Sa femme le harcèle pour qu’il aille avec elle. Une fois resté seul avec elle, il risque de fauter mais à la dernière minute se reprend et fuit et ne faute pas, ce qui lui vaudra des années de cachot. Nos Maîtres appellent cela ‘sanctifier le Nom de D. en cachette’. Or nous voyons que le verset de Téhilim ajoute la lettre ה, Hé, à son nom Yossef en disant Yéhossef. Yéhouda, fils de Yaakov, était une grande personnalité. Son fils Er avait épousé Tamar la fille de Shem fils de Noa’h. Mais pour des raisons développées dans la Torah (Béréshit 38,7), Er fauta et il mourut. En vertu de la notion de Yiboum, du Lévirat, son frère Onan épouse Tamar mais lui aussi faute et meurt. La veuve attend que le troisième frère Shéla grandisse et l’épouse. Mais les choses tardent. Finalement elle décide de se déguiser et d’attendre que son beau-père Yéhouda passe à la croisée des chemins et la convoite. Avant le don de la Torah, le Lévirat pouvait se concevoir avec le beau-père (voir le commentaire de Ramban sur Béréshit 38,8). Pour des raisons dont l’exposé dépasse le cadre de l’étude présente, Yéhouda ne la reconnait pas et pense que cette femme est une prostituée, et va avec elle [7]. Elle lui demande un gage pour son paiement. Finalement trois mois passent. Elle est enceinte de Yéhouda mais les gens ne le savent pas et pensent qu’elle a enfreint les interdits de Yiboum et qu’elle est enceinte de manière illégitime. En présence de tous elle va être exécutée pour cette faute et livrée au feu. A la dernière minute elle dit : je suis enceinte de celui qui m’a donné ces gages [8]. Yéhouda, le seigneur local, aurait pu se taire et cacher au beau monde ses égarements. Nos Maîtres dit que lorsqu’il surmonta sa propre honte, se mit de côté et dit צדקה ממני, « Elle a raison, c’est de moi », il sanctifia le Nom de D. en public, BéFarassia. Or nous pouvons remarquer que le Nom de D., le Tétragramme, est entièrement écrit dans le Nom Yéhouda, יהודה. Yéhouda est entièrement appelé au Nom de D.  [Pour les ‘Hakhamim, l’attitude de Yéhouda de reconnaître qu’elle est enceinte de lui et aussi de reconnaître qu’il est responsable de ce qui s’est passé car il n’a pas encouragé son fils Shéla à épouser Tamar est véritablement incroyable. Nous nous étonnons car l’enjeu était de laisser cette femme aller à la mort avec l’enfant, en l’occurence les jumeaux qu’elle portait en elle. Il faut apprendre de là qu’instinctivement un homme est prêt à envoyer à la mort trois personnes mais surtout garder sa respectabilité, sa sainte respectabilité !]

Que veulent nous dire les ‘Hakhamim en disant qu’une lettre du Nom de D. a été ajoutée au nom Yossef ou bien en disant que Yéhouda a mérité que le Nom de D. soit écrit intégralement dans son nom ? Quel est ce mérite ?

Nous proposons la démarche suivante. Sanctifier le Nom de D. c’est créer une réalité. Lorsque Yéhouda a reconnu contre ses intérêts apparents que c’est de lui qu’elle est enceinte et que c’est de sa faute qu’elle a dû en arriver à ces extrémités il a exprimé en public que ce monde prosaïque a un sens et qu’il n’y a pas que la loi du plus fort. Il a inscrit le Nom complet de D. dans la réalité de ce monde. Le Nom, c’est inscrire dans la réalité de ce monde un écho de l’infini de la volonté de D.. Il nous semble pouvoir apprendre de cette Guemara du Traité Sotha une certaine définition de ce qu’est le Kiddush HaShem. Le Kiddush HaShem, la sanctification du Nom, c’est créer une réalité, un espace où est vécue une dimension nouvelle, inédite, une dimension de Kedousha.

V. Développement sur ‘Toute chose de Kedousha ne doit pas être à moins de dix’.

Nous avons vu plus haut que le Kiddush HaShem BéFarassia, en public, doit se passer en présence d’un quorum de dix hommes d’Israël, en vertu du verset ונקדשתי בתוך בני ישראל, « Je suis sanctifié au sein des enfants d’Israël ». Mais comment voit-on de ce verset la notion de dix ? La Guemara pose cette question au Traité Méguila 23b et Berakhot 21b. (Nous rapportons la version du Traité Méguila)
מני הני מילי. אמר רבי חייא בר אבא אמר רבי יוחנן דאמר קרא ונקדשתי בתוך בני ישראל, כל דבר שבקדושה לא יהיא פחות מעשרה. מא משמע דתני רבי חייא אתיא תוך תוך. כתיב הכא ונקדשתי בתוך בני ישראל וכתיב התם הבדלו מתוך העדה. והתיא עדה עדה. דכתיב התם עד מתי לעדה הרעה הזאת מה להלן עשרה אף כאן עשרה.
‘D’où savons-nous cela (qu’il faut dix personnes pour Kadish et Kedousha) ? Rabbi ‘Hiya bar Aba dit au nom de Rabbi Yo’hanan : par ce que le verset dit « Je suis sanctifié au sein des enfants d’Israël ».
D’accord, mais d’où voyons-nous qu’il faille dix hommes ? Rabbi ‘Hiya rapporte l’enseignement suivant : on fait le rapprochement entre le terme תוך et le terme תוך. Nous trouvons le terme תוך, « au sein de », dans notre sujet et nous trouvons le même terme au sujet de l’assemblée de Kora’h (Bamidbar 16,21) lorsque Moshé dit « séparez-vous du sein de cette assemblée ». Et nous faisons un rapprochement entre le terme עדה et le terme עדה, « assemblée ». En effet nous trouvons le terme « assemblée », Eda, au sujet de l’assemblée de Kora’h, comme nous venons de le voir. Et nous trouvons ce même terme Eda, עדה, au sujet des Explorateurs, lorsque Moshé les interpelle (Bamidbar 14,27) « Jusqu’à quand cette assemblée perverse ! » [or des explorateurs il n’y avait que dix pervers, puisque Yéhoshoua et Calev s’étaient détachés du complot des explorateurs].’ Nous déduisons de cet enseignement que pour que cela se passe au sein de, il faut que ce soit au sein d’une assemblée, et pour que ce soit une assemblée, il faut que ce soit a minima comme l’assemblée des explorateurs qui formaient un groupe de dix.

Nous pouvons prouver de cet enseignement que la nécessité qu’un Kiddush HaShem se passe en présence de dix hommes juifs ne vient pas du fait qu’il faille enseigner à ces personnes, faire un exemple, puisque cette nécessité de dix hommes est la même que la notion de chose de Kedousha, comme Kadish, Kedousha, lecture de la Torah, bénédiction des Cohanim. Lorsqu’il y a un quorum de dix hommes juifs, il y a un potentiel de sainteté. Le Kiddush HaShem est concrétiser ce potentiel. Ce n’est pas du prosélytisme, c’est créer une réalité de Kedousha.

VI. Question importante et ses incidences légales.

Nous venons de voir que les ‘Hakhamim apprennent la nécessité d’une présence de dix hommes de deux Guezéra Shava, de deux mises en relation. De la mise en relation de « au sein de » avec « au sein de », et de « assemblée » avec « assemblée ». Or ces mises en relation ne concernent précisément que des assemblées rebelles et impies, l’assemblée séditieuse de Kora’h et l’assemblée perverse des explorateurs. Comment donc nos Maîtres nous enseignent-ils que l’on apprend le quorum nécessaire pour דבר שבקדושה, pour toute chose de Kedousha, d’assemblées les pires qu’il y ait eu durant les quarante ans dans le désert ? La question dépassera de toute façon toutes les réponses que l’on pourrait donner.
Rav Moshé Feinstein, dans le premier tome des Iguérot Moshé (Ora’h ‘Haïm Siman 23) tire de cette remarque une incidence légale (nous en apportons la traduction du premier paragraphe) : ‘On m’a posé la question s’il est légalement autorisé d’associer des juifs non-pieux au quorum de dix. J’ai répondu que notre usage est de dire Kadish et Kedousha ne serait-ce que pour une personne qui n’a pas encore été quitte de la Tefila (voir plus de détails sur la notion de פורסים עח שמע) comme l’opinion des élèves de Rashi au nom de Rashi (Tossefot Méguila 23b  דה »מ אין) qui est rapportée en conclusion dans le Shoul’han Aroukh Ora’h ‘Haïm chapitre 69. La preuve à cette démarche de dire Kadish et Kedusha (פורסים על שמע) ne serait ce que pour une personne qui n’a pas été quitte de la Tefila vient du fait que l’on apprend la notion de Kiddush HaShem et la notion de דבר שבקדושה, qu’il n’y a pas de chose de Kedousha à moins de dix, du même verset de Venikdashti. Dans le sujet de Kiddush HaShem une personne devra donner sa vie plutôt que de transgresser en public, BéFarassia, même si le quorum n’est composé que de juifs impies puisque nous apprenons cette nécessité de dix d’assemblées de renégats, Moumarim, l’accent n’étant mis que sur le fait qu’ils soient des enfants d’Israël, בתוך בני ישראל. Si c’est ainsi, nous sommes bien obligés de dire que pour toute chose de Kedousha des juifs qui ne sont pas pieux pourront été considérés comme s’associant au quorum de dix puisque ne pas être observant peut être considéré moins pire que les renégats de l’assemblée de Kora’h ou les explorateurs [9].’

VII. Développement sur la notion de Kedousha. Traité Méguila 23a. 

Pour nous familiariser un peu avec la dimension de Kedousha, nous proposons un petit développement sur le fait que la Mishna (Méguila 23b) exige un quorum de dix hommes pour la lecture de la Torah ainsi que pour la Birkat Cohanim, la bénédiction des Cohanim.
Le Mishna Beroura, aux chapitres 128,§1 et 143,§1, explique la nécessité de cette présence de dix hommes car ce sont דברים שבקדושה, des sujets de sainteté, de Kedousha [10], et ‘toute chose de Kedousha ne doit pas être à moins de dix’.

La première Mishna du troisième chapitre du Traité Méguila (21a) nous enseigne que lorsque l’on fait la lecture de la Torah dans la communauté on convoque plusieurs personnes à la lire. En semaine on convoque trois personnes, les jours de Yom Tov, de fête, on convoque cinq personnes, le Shabbat on convoque sept personnes. Le Guemara, dans la suite de la Guemara (Méguila 23a) demande :
הני שלשה חמשה שבעה כנגד מי. חד אמר כנגד ברכת כהנים וחד אמר כנגד שלשה שומרי הסף חמשה מרואי פני המלך שבעה רואי פני המלך.
‘Ces trois, cinq, sept, correspondent à qui (indubitablement lorsque nos Maîtres ont institué ce protocole, ils se sont inspirés d’un certain exemple)? L’un dit que cela correspond aux trois bénédictions de la bénédiction des Cohanim. L’un dit que les trois correspondent aux gardiens du perron, les cinq correspondent à ceux qui font partie de ceux qui voient le visage du roi, les sept correspondent à ceux qui voient le visage du roi.’

Le premier avis explique que cette gradation de trois, cinq et sept correspond aux trois niveaux de la bénédiction des Cohanim, comme il est dit (Bamidbar 6,23 à 26) :
דבר אל אהרן ואל בניו לאמר כה תברכו את בני ישראל אמור להם. יברכך ה’ וישמרך. יאר ה’ פניו אליך ויחונך. ישא ה’ פניו אליך וישם לך שלום.
‘Parle à Aaron et à ses fils en disant : ainsi vous bénirez les enfants d’Israël, vous leur direz : Que D. te bénisse et te protège ! Que D. illumine Son visage vers toi et donne de la grâce ! Que D. lève Son visage vers toi et mette sur toi la paix !’ En hébreu la première bénédiction comporte trois mots, la seconde cinq mots, la troisième sept mots.

Le second avis explique que cette gradation correspond à des catégories de dignitaires que nous trouvons mentionnés dans des versets des prophètes, des gardiens du palais du roi d’Israël ou du palais du roi Assuérus. On en mentionne parfois trois, parfois cinq, parfois sept (voir commentaires de Rashi et Tossefot). Ce étant posé nous pouvons nous demander finalement qu’est-ce que la lecture de la Torah dans un quorum de dix a à voir avec la bénédiction des Cohanim ainsi qu’avec les gardiens du perron de tel ou tel roi ?

Rav Its’hak Minkowski dans son livre Kérèn Orah sur le Traité Sotha 39b donne une lecture sublime de ce passage du Traité Méguila. Nous en donnons notre traduction. Il nous semble que ce passage va nous éclairer sur ce que l’on appelle ‘chose de Kedousha’. ‘Le sujet s’éclaire si l’on fait référence à la splendeur des niveaux d’Israël dans leur capacité de recevoir la lumière et le rayonnement de la présence divine dans ce monde-ci. Le premier niveau est que de manière générale les enfants d’Israël sont considérés comme étant Avdé HaShem, Serviteurs de D.. Ils déambulent sous la protection de D. et Le servent par l’étude de la Torah et la pratique des Mitsvot, mais pas tous ont mérité de voir le sublime de D. et de se délecter du rayonnement de la gloire de D. par la vision de l’intellect. En effet ce monde-ci est le monde du caché et pas tout un chacun arrive à enlever des yeux de son intellect tous les écrans qui interfèrent. Ce niveau est appelé les gardiens du perron car ils déambulent dans l’environnement du roi, mais ne pénètrent pas dans le cabinet du roi pour voir et se délecter de la lumière du visage du roi.
Un niveau supérieur à celui que nous venons de définir correspond aux ‘Hakhamim, aux savants de la Torah, qui s’investissent dans l’étude de la Torah, diminuent les activités habituelles de la vie de ce monde-ci. Ils ressemblent aux princes de la cour d’ici-bas qui parfois, à des occasions exceptionnelles, voient le visage de leur roi dans ses cabinets privés, et jouissent alors de la vision de sa gloire. Ainsi peuvent être comparés les ‘Hakhamim parfaits, qui se séparent des activités communes du monde. Ils perçoivent parfois des appréhensions sublimes lorsqu’éclaire sur eux la lumière de la Sainteté supérieure lorsqu’ils sont investis et que leurs âmes se collent à leur Créateur, voient et jouissent de la Gloire de leur Créateur. Ceux-ci sont appelés de ceux qui voient le visage du roi car effectivement ils sont de ceux qui voient la lumière de Sa gloire mais pas de manière constante car de temps en temps reviennent sur eux les charges de ce monde et son obscurité et se cache alors la lumière supérieure. Le niveau le plus haut correspond à des individus d’élite qui ont retiré d’eux tous les habits (qui font écrans) et qui se sont affinés par leurs actes bons de manière à ce que ne cachent pas d’eux toute nuée et toute obscurité. Leurs âmes se délectent alors toujours du rayonnement supérieur, ils sont assis devant D. et voient et jouissent de la lumière du visage du Roi vivant. Ils voient le visage du roi [11]. Les différents aspects de ceux qui lisent dans la Torah correspondent à ces trois catégories.
En effet le but dans le fait de lire la Torah est que les âmes d’Israël s’approchent et se collent dans la lumière de la Torah. Et la Torah et D. ne forment qu’un, אורייתא וקב »ה כולא חד. La réception de cette lumière les jours de semaine, jours d’activité, ressemble aux gardiens du perron, les cinq qui lisent la Torah les jours de Yom Tov, les jours de fêtes, ressemblent à ceux qui font partie de ceux qui voient le visage du roi car ils sont convoqués à des moments précis à recevoir la Kedousha supérieure, de la même manière que l’on appelle les jours de fête : מקראי קודש, convocations saintes. Les sept qui lisent la Torah le Shabbat correspondent à ceux qui voient le visage du roi car la sainteté du Shabbat est la sainteté supérieure, et c’est de l’éclat de cette sainteté qu’ils se délectent tous les jours de la semaine. En effet les ‘Hakhamim véritables sont appelés Shabbat.

En fait après approfondissement il ressort que les deux avis coïncident dans leur fond. En effet les trois bénédictions des Cohanim font référence elles-mêmes à ces trois catégories. La première bénédiction (Que D. te bénisse et te protège !) est la bénédiction des gardiens du perron qui reçoivent une contribution de part le roi, reçoivent sa bénédiction et sa protection. La seconde bénédiction (Que D. illumine Son visage vers toi et donne de la grâce !) est d’un niveau supérieur. Ils sont bénis de mériter de percevoir le sublime de D. à des moments particuliers. La troisième bénédiction (Que D. lève Son visage vers toi et mette sur toi la paix !) correspond à la dimension supérieure qui est le dévoilement de la lumière supérieure de manière constante. La personne qui mérite cette bénédiction est béni dans la bénédiction des parfaits. En effet, auprès d’eux il n’y a ni Satan, ni atteinte, seulement ils se délectent du Tov, du bon, tous les jours.’

Ce passage très riche nous apporte plusieurs éléments importants. Tout d’abord le Keren Orah nous aide à comprendre que la lecture de la Torah n’est pas seulement une prise de connaissance de ce qui est écrit dans la Torah. La lecture de la Torah est comme il le dit : donner la possibilité que les âmes d’Israël s’approchent et se collent dans la lumière de la Torah. Nous comprenons maintenant qu’il faille un quorum minimal de dix hommes juifs pour que l’on puisse lire dans la Torah. Lire la Torah au sein de la communauté c’est se rendre réceptif à recevoir la lumière de la Torah, la Kedousha de la Torah au sein de notre vécu [12]. Nous pouvons en déduire que lorsque quelqu’un donne sa vie pour ne pas transgresser un interdit de la Torah en présence d’un quorum de dix hommes juifs, il se crée une réalité de sainteté, de Kedousha, dans le vécu prosaïque de la vie des hommes. Un second point fondamental ressort du commentaire du Keren Orah. Si, comme le prouve le Keren Orah, il y a trois catégories dans les enfants d’Israël, et que la troisième catégorie correspond à l’élite qui voit constamment le visage du roi dans la vision de l’intellect, chaque juif qui respecte et vit la sainteté du Shabbat accède ce jour-là à cette dimension supérieure, symbolisée par les sept personnes convoquées à la lecture de la Torah le jour de Shabbat. En effet tout juif, quel qu’il soit, qui respecte le Shabbat et le vit se trouve dans la proximité la plus intense avec son Créateur et se délecte de l’éclat de Sa présence [13]. Chaque juif, même le plus simple, devient élite, עם סגולה, Am Segoula [14].

VIII. Importance de la Tefila, prière, dans un quorum de dix. Traité Berakhot 8a.

תניא רבי נתן אומר מנין שאין הקדוש ברוך הוא מואס בתפלתן של רבים שנאמר הן אל כביר ולא ימאס. וכתיב פדה בשלום נפשי מקרב לי כי רבים היו עמדי. מאי פדה בשלום נפשי. אמר הקדוש ברוך הוא כל העוסק בתורה ובגמילות חסדים ומתפלל עם הציבור מעלה עליו הכתוב כאלו פדאני מבין אומות העולם.
‘On enseigne. Rabbi Nathan dit : d’où savons-nous que D. ne dénigre pas la prière de la communauté ? Le verset dit (Yiov 36,5) « Voici D. le nombre Il n’exècre pas ». Il est aussi dit (Téhilim 55,19) « Il m’a racheté par la paix de tous les combats contre moi car beaucoup étaient avec moi ». Que signifie l’expression « Il m’a racheté par la paix » ? D. dit : toute personne qui s’investit dans l’étude de la Torah, dans les actes de générosité, Guemilout ‘Hassadim, et prie avec la communauté, le verset considère comme si cette personne M’avait racheté (de captivité) d’entre les Nations.’

Le Maharal de Prague dans son livre Nétivot Olam (Nétiv Guemilout ‘Hassadim chapitre un) analyse ce passage (nous donnons notre traduction du début de son commentaire) : ‘Nos Maîtres veulent dire que la Présence Divine, la Shekhina, est en exil avec Israël qui se trouve en exil. Etant donné que la Présence Divine, la Shekhina, est avec Israël et qu’Israël se trouve en exil, c’est comme si nous pouvions dire que quelque part D. était en exil, bien qu’au sujet de D. on ne puisse pas concevoir d’asservissement. Et lorsque les enfants d’Israël se rassemblent et que ce rassemblement est pour D. en cela qu’ils prient ensemble à D., cela est considéré une sortie de l’éparpillement d’Israël d’entre les Nations. C’est comme si l’on rachetait D. des affres de l’exil. Pour comprendre l’exil, réalisons que même si mille juifs se trouvent ensemble cela sera encore considéré qu’ils sont éparpillés parmi les Nations. Mais par contre s’ils prient ensemble en communauté, ils se rassemblent et se réunissent pour faire la Tefila à D., ceci est considéré une sortie de sous l’emprise des Nations, et une élévation d’entre eux, car ils sortent de l’emprise des Nations vers D. .

Ce passage prend tout son relief lorsque nous réalisons que la notion de faire la Tefila en quorum revient à sanctifier le Nom de D., c’est-à-dire à créer une dimension réelle de Kedousha au sein de la vie prosaïque humaine, au sein du ‘Hol, du profane de la vie humaine, qui est l’apanage de la vie des Nations du monde.


[1] Chaque élément de cette Mishna nécessiterait un long développement pour définir avec précision de quoi il s’agit. Toutefois tel n’est pas notre propos présentement. Nous recherchons à développer un raisonnement précis.

[2] C’est-à-dire ‘et non esclaves’.

[3] Nous analyserons cette Guezéra Shava, similitude de termes, dans la suite de cette étude.

[4] Asmakhta : allusion dans le verset sur laquelle les Maîtres s’appuient pour fonder leur institution rabbinique.

[5] Il faut savoir que l’esclavage a été aboli en France et dans ses colonies en 1848. Avant, l’esclavage était une réalité quotidienne dans presque toutes les sociétés. Donc l’esclavage est abordé largement dans le droit juif. Un esclave affranchi devient juif d’office selon certaines conditions dont l’exposé dépasse le cadre de cette étude précise.

[6] Cet enseignement de Rabbi Eliézer est aussi rapporté dans le Traité Guittin 38b avec des différences importantes. Les grands commentateurs s’attachent à comprendre les raisons de ces différences.

[7] Rambam, Hilkhot Hishout chapitre 1, Halakha 4 déduit de ce passage que la Zona était permise avant le don de la Torah.

[8] Nos Maîtres mettent en relief la grandeur de Tamar et apprennent de ce passage qu’il est préférable d’assumer de se laisser jeter dans le feu plutôt que de faire honte à son prochain en public (Sotha 11b, Baba Métsia 59a).

[9] Comme chaque chose dans l’étude de la Torah, cette conclusion légale de Rav Feinstein n’est pas valable en tout temps et en tout lieu. Chaque situation peut mettre en relief des aspects qui peuvent changer la donne d’un point de vue juridique.

[10] Il y a des débats sur cette explication, voir le Biour Halakha sur le début du chapitre 128 de Ora’h ‘Haïm.

[11] Il y a une différence entre de ceux et ceux.

[12] Comme indéniablement l’étude de la Torah met en mouvement nos capacités intellectuelles, beaucoup de personnes se trompent et pensent justement que la base de la Torah est cette dimension intellectuelle. Nous voyons ici que la lecture de la Torah est une dimension de transformation de la réalité simple de l’homme en une dimension de Kedousha par le biais de la réception de la lumière de la Torah.

[13] Voir notre ouvrage Le désir des désirs.

[14] Shemot 19,5.

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Directeur de la Yéchiva des Etudiants

“Étude sur la dimension de Kedousha”

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