Le début de parashat Vayigash est marqué par la confrontation de Yossef avec ses frères qui l’ont vendu en Egypte.
A cette occasion, nous publions une étude talmudique produite à partir d’un cours quotidien qui a lieu à l’heure du déjeuner à la Yechiva : « le midi, j’étudie ! »
Au détour d’un passage de la Guemara Horayot se dessine une vision nouvelle de la fraternité.
d’après une suite de cours du Rav Zyzek
Tehilim, chapitre 133 :
שיר המעלות לדוד הנה מה טוב ומה נעים שבת אחים גם יחד כשמן הטוב על הראש ירד על הזקן זקן אהרן שירד על פי מדותיו כטל חרמון שירד על הררי ציון כי שם צוה ה׳ את הברכה חיים עד העולם
« Cantique des degrés, de David. Comme il est bon et comme il est agréable d’être assis ensemble entre frères. Comme la bonne huile sur la tête, qui descend sur la barbe, la barbe d’Aharon qui descend sur ses vêtements. Comme la rosée du ‘Hermon qui descend sur les monts de Sion. Car là-bas Hashem a ordonné la bénédiction, vie sur le monde. »
Hiné ma tov ouma na’im shevet a’him gam ya’had, « comme il est bon et comme il est agréable d’être assis ensemble entre frères. » Cette chanson évoque bien sûr des souvenirs, elle faisait partie des incontournables dans toutes les colonies de vacances et mouvements de jeunesse… mais on ignore souvent que les paroles proviennent du livre de Tehilim.
A ce titre, leur sens ne peut se réduire à un simple éloge de la convivialité fraternelle. Surtout que la suite est pour le moins énigmatique : quel est donc le rapport entre le bonheur que ressentent des frères assis ensemble, et de l’huile qui coule sur la barbe ? Qui plus est la barbe d’Aharon ! Et que vient faire la rosée du mont ‘Hermon se déversant sur le mont Sion ?
Non seulement le sens n’est pas clair, mais l’enchaînement des versets ne semble pas très logique.
La tradition juive considère que chaque texte est porteur d’un sens qui dépasse notre appréhension première. Le Tanakh n’est pas un recueil de poèmes, ni de récits historiques, ni d’anecdotes moralisantes… Ce que nous pourrions voir comme une envolée lyrique du Roi David est donc à analyser de manière serrée. C’est ce que va faire la Guemara dans le traité Horayot 12a.
ת׳׳ר כשמן הטוב ]וגו׳[ יורד על הזקן זקן אהרן וגו׳ כמין שני טפי מרגליות היו תלויות לאהרן בזקנו
« Les Sages ont enseigné : comme la bonne huile (…) descend sur la barbe, la barbe d’Aharon etc. – Il y avait comme deux perles suspendues à la barbe d’Aharon. »
אמר רב פפא תנא כשהוא מספר עולות ויושבות לו בעיקר זקנו
« Rav Papa dit : quand il parlait1, elles montaient et descendaient sur sa barbe. »
ועל דבר זה היה משה דואג אמר שמא חס ושלום מעלתי בשמן המשחה
« Et sur cela Moshé s’inquiétait, il se disait : peut-être ai-je fauté2par rapport à l’huile d’onction ? »
יצתה בת קול ואמרה כשמן הטוב וגו׳ כטל חרמון מה טל חרמון אין בו מעילה אף שמן המשחה שבזקן אהרן אין בו מעילה
« Un voix céleste est sortie et a dit : comme la bonne huile (…) comme la rosée du ‘Hermon – de même qu’il n’y pas de faute par rapport à la rosée du ‘Hermon, il n’y a pas de faute par rapport à l’huile d’onction qui est sur la barbe d’Aharon. »
ועדיין היה אהרן דואג אמר שמא משה לא מעל אבל אני מעלתי
« Encore Aharon s’inquiétait et disait : peut-être que Moshé n’a pas fauté mais que moi j’ai fauté ? »
יצתה בת קול ואמרה לו הנה מה טוב ומה נעים שבת אחים גם יחד מה משה לא מעל אף אתה לא מעלת
« Un voix céleste est sortie et a dit : comme il est bon et comme il est agréable d’être assis ensemble entre frères – de même que Moshé n’a pas fauté, toi aussi tu n’as pas fauté. »
A ce stade, nous ne sommes pas bien avancés ! Reprenons le contexte.
Ce passage de Aggada (c’est-à-dire non législatif), s’insère dans une Guemara qui expose les règles relatives à l’onction du Roi et du Cohen Gadol.
Ces deux fonctions se transmettent de manière héréditaire, de père en fils, à l’exception du cas où le fils ne répond pas aux critères attendus en termes de yir’at shamayim, de crainte du Ciel. Une préparation spéciale, l’huile d’onction, était versée dans des conditions bien précises sur la tête du nouveau Roi ou du nouveau Cohen Gadol, pour consacrer l’accession à ses nouvelles responsabilités.
Seuls les Rois de la maison de David étaient oints ainsi ; pour les Rois issus d’autres lignées, une onction était également prévue, mais avec une huile différente. L’onction ne concernait pas un Roi fils de Roi, sauf s’il y avait contestation sur la succession (à la différence du Cohen Gadol, qui était systématiquement oint). Enfin, cette cérémonie se déroulait près d’une source, dans l’espoir que la royauté se perpétue de même que la source coule continuellement.
A travers ce bref rappel, nous voyons que verser de l’huile sur la tête renvoie à la notion de continuité, de pérennité.
Un magnifique commentaire du Maharsha (Rav Shmouel Eidels, XVIème siècle) va nous aider à mieux saisir le sens de notre Guemara.
Aharon avait donc deux gouttes d’huile d’onction qui étaient restées sur sa barbe depuis le jour où il avait été consacré Cohen Gadol dans le désert. Ces deux gouttes, ces deux perles d’huile, symbolisaient le fait que la prêtrise se perpétuerait dans sa descendance, comme il en avait reçu la promesse.
N’est-ce pas magnifique ? D. lui a promis que sa descendance serait dépositaire de la prêtrise pour toujours, et comme si cela ne suffisait pas, Il lui donne un signe qu’il en sera bien ainsi : l’huile d’onction perle sur sa barbe, elle monte et descend quand il parle3. Aux yeux de tous, c’est le témoignage vivant que la promesse divine s’accomplit et reste d’actualité.
Les deux perles ont chacune leur fonction : l’une symbolise le Cohen Gadol, qui préside au service du Mishkan puis du Temple, et l’autre le Mashoua’h Mil’hama, qui joue le rôle d’aumônier militaire. Les dimensions multiples de la prêtrise se réaliseront toutes à travers la descendance d’Aharon.
Le voilà donc rassuré. Ses fils et ses descendants reprendront le flambeau.
Pendant ce temps, Moshé Rabbenou s’inquiète : mon frère est connu pour aimer la paix, poursuivre la paix, rétablir la paix entre les hommes et au sein même des couples… Il est populaire, adulé ! Deux gouttes d’huile consacrée sont suspendues à sa barbe, D. lui garantit que sa descendance suivra ses traces. Tandis que moi, je ne bénéficie pas d’un tel miracle ! Que va-t-il advenir de moi ? Que vont devenir mes descendants ?
Moshé Rabbenou est désigné dans la Torah comme Ish HaElokim, l’homme de D. Cette appellation est unique dans toute l’Histoire !
Rambam établit qu’il n’est comparable à nul autre prophète d’Israël, lui seul avait un contact direct, permanent avec Hakadosh Baroukh Hou, en état de veille et non dans des visions ou des rêves. Il parlait à D. quand il le souhaitait ! Au point que Rambam, lorsqu’il énonce les différents niveaux de la révélation prophétique, exclut Moshé Rabbenou de son classement : il n’est pas un prophète au niveau le plus élevé, il est tout simplement à part. En dehors de l’échelle permettant de classer un niveau par rapport à un autre.
Moshé, qui a reçu la Torah et l’a enseignée à tout Israël, est inquiet : peut-être ai-je fauté ? Mes enfants vont-ils être au niveau ? Une interrogation somme toute banale. Nous n’imaginions pas que le plus grand des hommes puisse avoir les mêmes soucis que nous !
- lui répond : ne t’inquiète pas, c’est toi qui est à la source, c’est ta Torah qui va se réaliser à travers les fils d’Aharon. A l’image du mont ‘Hermon, le point culminant d’Eretz Israël, qui alimente Sion en eau, tu es la source de la bénédiction accordée à Aharon, qui lui-même apporte l’harmonie à tout le peuple. C’est vrai, tes fils ne sont pas des grands de la Torah. Mais il n’y a pas lieu de s’en préoccuper : la Torah n’est pas héréditaire. Certes, toute la Torah que tu as acquise ne se transmettra pas à tes fils. Mais ta gloire réside précisément dans le fait que ta Torah se réalise à travers les fils d’Aharon.
Moshé Rabbenou est donc la source, le noten, qui donne. Aharon, de par les vêtements dont il est paré, c’est-à-dire ses qualités4, est le réceptacle de la bénédiction, le mekabel. Nous voyons se dessiner une relation d’équilibre entre Moshé et Aharon.
Rambam enseigne dans les Hilkhot Talmoud Torah (début du troisième chapitre) :
בשלושה כתרים נכתרו ישראל כתר תורה וכתר כהונה וכתר מלכות כתר כהונה זכה בו אהרון שנאמר והיתה לו ולזרעו אחריו ברית כהונת עולם כתר מלכות זכה בו דוד שנאמר זרעו לעולם יהיה וכיסאו כשמש נגדי כתר תורה הרי הוא מונח ועומד ומוכן לכול שנאמר מורשה קהילת יעקב כל מי שירצה יבוא ויטול
« Israël a été paré de trois couronnes : la couronne de la Torah, la couronne de la prêtrise et la couronne de la royauté.
La couronne de la prêtrise, c’est Aharon qui l’a méritée, comme il est dit (Bemidbar, 25, 13) : ‘et ce sera pour lui et pour sa descendance après lui une alliance de prêtrise pour toujours.’
La couronne de la royauté, c’est David qui l’a méritée, comme il est dit (Tehilim, 89, 37) : ‘sa descendance sera pour toujours et son trône comme le soleil devant Moi.’
La couronne de la Torah est disponible, et se tient prête pour que chacun vienne la prendre, comme il est dit (Devarim, 33, 4) : ‘héritage pour l’assemblée de Ya’akov’, quiconque la veut peut venir la prendre. »
Rambam poursuit :
שמא תאמר שאותן הכתרים גדולים מכתר תורה הרי הוא אומר בי מלכים ימלוכו ורוזנים יחוקקו צדק בי שרים ישורו הא למדת שכתר התורה גדול מכתר כהונה וכתר מלכות
« Peut-être vas-tu dire que ces couronnes sont plus élevées que la couronne de la Torah. Mais il est dit (Mishlé, 8, 15-16) : ‘par moi règneront les rois, et les princes ordonneront ce qui est juste. Par moi gouverneront les chefs.’ D’où tu apprends que la couronne de la Torah est plus élevée que la couronne de la prêtrise et la couronne de la royauté5. »
Plus encore :
אמרו חכמים ממזר תלמיד חכמים קודם לכהן גדול עם הארץ שנאמר יקרה היא מפנינים יקרה היא מכהן גדול שנכנס לפני לפנים
« Les Sages ont dit : un mamzer disciple des Sages a la préséance sur un Cohen Gadol ignorant, comme il est dit (Mishlé, 3, 15) : ‘elle est plus précieuse que les perles’, la Torah est plus précieuse que le Cohen Gadol qui entre dans le Saint des Saints6. »
Nous pourrions croire que la Torah vaut moins que la prêtrise ou la royauté, puisqu’elle est accessible à tous. Mais c’est précisément là sa grandeur !
La Torah n’est pas une fonction, un titre qui se transmet de père en fils. Elle résulte d’un investissement personnel : chacun peut faire sienne la Torah en déployant les efforts nécessaires. En tant que distinctions héréditaires, la prêtrise ou la royauté sont inaccessibles, nous pourrions y voir comme des titres de noblesse, réservés à des privilégiés, et donc d’un niveau supérieur. Au contraire, nous dit Rambam, avec des preuves à l’appui.
Les fils de Moshé sont des Juifs observants, voire érudits, mais ils ne seront pas les maillons qui vont assurer la transmission de la Torah. Celle-ci se réalisera à travers les fils d’Aharon, et Moshé en tirera plus de gloire encore, c’est ce que lui dit la voix céleste. L’essentiel est que Moshé soit mashpia’, qu’il déverse son enseignement comme le mont ‘Hermon apporte de l’eau à tout Israël. L’interrogation de Moshé n’a donc pas lieu d’être.
Aharon aussi est inquiet. En effet, lors de l’inauguration du Mishkan, le sanctuaire portatif érigé dans le désert, ses deux fils Nadav et Avihou sont foudroyés par un feu divin, car ils ont pris l’initiative d’offrir de l’encens sans en avoir reçu l’ordre. Aharon voit de ses yeux que la promesse divine ne se réalise pas : ses fils aînés, qui sont a priori ses successeurs, sont consumés le jour même de leur prise de fonction ! Peut-être ai-je fauté, se dit-il. Comment comprendre autrement cette tragédie, qui vient contredire la continuité que D. m’a annoncée ?
Et cette fois, la question est justifiée : la prêtrise est héréditaire, donc Aharon attend légitimement que ses fils prennent sa suite.
- lui répond (Vayikra, 10, 3) : bikerovaï akadesh, « Je serai sanctifié par ceux qui Me sont proches. » Non seulement tes fils étaient au niveau, mais ils sont proches de Moi. C’est exceptionnel. Plus encore : c’est parce qu’ils sont proches qu’ils ont été foudroyés7!
Nous voyons ici que les événements auxquels nous sommes confrontés n’entrent pas toujours dans le cadre classique récompense / châtiment. C’est précisément parce que les fils d’Aharon sont proches de D. qu’ils meurent.
Le Maharsha poursuit : c’est ainsi qu’il faut comprendre notre verset de Tehilim. Hiné ma tov, « comme il est bon », ce sont les midot tovot, les bonnes qualités d’Aharon. Ouma na’im, « et comme il est agréable », c’est la Torah de Moshé.
Shevet a’him gam ya’had, alors les frères peuvent vivre ensemble.
C’est une forme nouvelle de fraternité : tout au long du livre de Bereshit, la relation entre frères est conflictuelle, pour ne pas dire traumatique. Caïn tue Abel, Yishma’ël n’est pas tendre avec Yitz’hak, et ne parlons pas de la rivalité entre Ya’akov et ‘Essav, qui se déclare avant même leur naissance. Pour couronner le tout, Yossef est vendu comme esclave par ses frères… pourtant dépeints comme des tzadikim ! Et la confrontation entre Yossef et Yehouda va traverser l’Histoire, elle aboutit au schisme et même la délivrance sera marquée par cette bipolarité (Mashia’h ben Yossef, puis Mashia’h ben David).
Moshé et Aharon parviennent à une harmonie qui correspond au couple noten / mekabel. Moshé donne, mais doit assumer de ne pas voir sa descendance prendre sa suite. Aharon, réceptacle de la Torah de son frère, la traduit en imré no’am, dit le Maharsha, en paroles de douceur qui profitent au peuple tout entier et apportent le shalom.
L’enchaînement des versets dans Tehilim est maintenant compréhensible.
Bien entendu, il sera profitable de se reporter au commentaire du Maharsha pour l’étudier in extenso.
En guise de conclusion, rappelons les trois enseignements majeurs qu’il nous semble possible de dégager de ce passage :
- La Torah n’est pas héréditaire. Si l’on peut dire, Hashem veut que la transmission de la Torah ne soit pas un simple passage de relais du père au fils, et fait en sorte qu’elle emprunte des chemins inattendus : on voit ainsi que les plus grands maîtres de la tradition juive descendent de convertis, tandis que d’autres n’ont pas d’enfants. Et dans bien des cas, ils n’occupent aucune fonction communautaire officielle.La Torah est הטבע מין למעלה ,au-delà de l’ordre naturel. Ce n’est pas une composante du monde. C’est pourquoi la Torah ne se transmet pas forcément comme on l’attend. Elle ne s’exprime pas dans un cadre formel, à la différence de la prêtrise ou de la royauté.Donner une éducation à ses enfants est bien entendu primordial, mais s’ils ne deviennent pas des grands de la Torah, ce n’est pas révélateur d’un manquement. Le niveau atteint ne dépend que de l’effort personnel de chacun8.
- Le jugement divin échappe à notre entendement. Au point que les souffrances résultent parfois d’une grande proximité avec Hakadosh Baroukh Hou ! L’homme ne peut appréhender sa relation avec la transcendance à l’aide des outils conceptuels dont il dispose (principe d’action / réaction ou récompense / châtiment). D. est libre vis-à-vis de Sa création9.
- Tout au long de ce passage, nous voyons Moshé et Aharon inquiets. Ce qu’ils constatent de leurs yeux fait vaciller le fondement de leur relation avec Hashem. C’est un enseignement très important : non seulement les plus grands sont confrontés à des épreuves, mais eux aussi sont ébranlés dans leur emouna, dans leur confiance en D.
Un dernier clin d’œil peut-être : il est certes possible que la relation entre frères soit harmonieuse, mais il semble bien qu’une intervention céleste soit nécessaire pour y parvenir !
1 Autre version : quand il se taillait la barbe (מסתפר au lieu de מספר ,(les perles montaient puis redescendaient.
2 La Guemara parle de מעילה ,la faute consistant à détourner un objet consacré de son usage. Le Maharsha (à la différence de Rashi) considère qu’il ne s’agit pas de מעילה en tant que telle, mais d’une faute liée à l’huile d’onction. Comme la suite du texte va développer la démarche du Maharsha, nous avons directement traduit la Guemara en suivant son opinion.
3 Et l’on sait que la parole d’Aharon produit des effets remarquables. Aharon « aime la paix, poursuit la paix, aime les créatures et les rapproche de la Torah », nous dit la Mishna dans le traité Avot.
4 Le mot midot (מידות (désigne à la fois les vêtements et les qualités humaines.
5 C’est en effet la sagesse (c’est-à-dire la Torah) qui parle dans ce passage de Mishlé. Donc les versets nous enseignent que c’est la Torah qui permet aux prêtres et aux rois d’exercer leur fonction. 6 Le Cohen Gadol étant assimilé aux perles.
7 Et les deux autres fils d’Aharon, El’azar et Itamar, prendront effectivement sa succession.
8 Le verset dit (Devarim, 33, 4) : « Moshé nous a ordonné la Torah, héritage [pour l’assemblée de Ya’akov] », Rambam y voit la preuve que la Torah est accessible à tous, comme on l’a vu. Dans la Guemara Pessa’him 49b, Rabbi ‘Hiya enseigne : ne lis pas « héritage » (מורשה (mais « fiancée » (מאורסה .(La Torah nous est certes réservée, mais il reste à la prendre, à la conquérir, à la manière d’une fiancée que l’on doit épouser pour en faire sa femme à part entière. Ce n’est pas un héritage acquis sans effort, un patrimoine qui serait partie intégrante de notre identité.
9 C’est tout le sens du livre de Iyov.
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