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Peut-on mettre du sucre dans son café avant la prière du matin?

par: A. Medioni

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L’enjeu de cette réflexion halakhique sera de voir à travers les textes de notre tradition comment répondre à cette question qui pose en fait le problème de ce que l’on est autorisé à faire avant la prière du matin. L’enjeu de cette réflexion halakhique sera de voir à travers les textes de notre tradition comment répondre à cette question qui pose en fait le problème de ce que l’on est autorisé à faire avant la prière du matin.
Nous allons réfléchir à la question de savoir ce que l’on peut consommer avant la prière et plus particulièrement à la question suivante : « Peut-on mettre du sucre dans son café ? »
Avant de tenter d’y répondre, nous devons nous interroger sur le sens d’un tel sujet.

1ère partie : l’enjeu de la question

Le lecteur novice peut en effet s’interroger. Voilà une question qui peut lui paraître farfelue. Il pourra dire «Parlez-nous de morale, d’éthique, de grandes idées philosophiques !».
Autrement dit, le lecteur novice des textes de notre tradition est en droit de se demander quel est l’intérêt d’une telle question.
On pourrait formuler celle-ci autrement : pourquoi la halakha, la loi juive s’interroge-t-elle sur les plus petits détails de notre vie quotidienne ? Sur les plus petits détails de mes actions ?

A notre avis, cette question est fondamentale pour celui qui veut comprendre le sens du judaïsme : disons d’emblée qu’on ne peut pas en faire l’économie.
Avant de citer les écrits ou les propos de certains maîtres contemporains, nous pouvons voir dans le texte de la Torah un aspect de cette réflexion au chapitre 18 de la Genèse, verset 4 (Parashat Vayéra). Commentant ce passage dans lequel Abraham aperçoit trois hommes à l’entrée de sa tente et se précipite à leur rencontre, Rachi remarque qu’Abraham prend soin de leur demander de se laver les pieds avant de les accueillir pour la nuit. [[Au verset 2 du même chapitre, Rachi déduit qu’il s’agit en fait de trois anges, rapportant la Guemara (Baba Metzia 86b) et rappelant au nom du midrash qu’un ange ne vient que pour remplir une fonction bien précise (et pas pour deux missions à la fois).]]

Abraham pense, nous dit Rachi, qu’ils habitent dans la nature et qu’ils se prosternent par terre devant leurs idoles. Il veut donc éviter de « faire rentrer l’idolâtrie dans sa maison ».
Dans la même parasha (chapitre 19, verset 2), trois anges rendent visite à Lot à Sdom ; ce dernier leur propose de «passer la nuit» avant de leur demander de se laver les pieds. La nuance est importante.
On pourrait penser que l’essentiel est la Hakhnassat Orkhim, l’accueil de l’étranger (littéralement de l’invité) et donc que Lot et Abraham ont effectué la même mitsva.
En fait, Lot a appris avec Abraham mais il n’est pas aussi « méticuleux » et finalement aussi précis que lui dans les détails de la Avodat Hachem, du service divin.

On apprend déjà ici que la valeur de la mitsva peut « se jouer sur les détails »; d’une manière générale, la valeur d’une mitsva dépend du degré de préparation de cette mitsva ; et le degré de préparation est forcément lié à la connaissance de la mitsva dans tous ses détails. Rachi ne dit pas autre chose dans son tout premier commentaire de Parachat Ekev (Deutéronome, chapitre 7, verset 12): « Si vous écoutez ces lois, si vous les observez et les exécutez, alors en récompense, le Seigneur ton D. te gardera l’alliance et l’affection qu’il a jurées à tes ancêtres ».

« Si vous écoutez ces lois » : Rachi commente « Si les commandements moins importants, qu’on peut fouler du talon (Ekev) vous les écoutez ».

Le Gour Arié (commentaire du Maharal sur Rachi) explique que ce sont les commandements auxquels on ne fait pas attention. « Nous n’avons pas à peser chaque commandement séparément dans nos esprits, écrit Rav Chimchon Refael Hirsch [[Leader de la « néo-orthodoxie » allemande au XIXème siècle. Il a vécu à Francfort, a été le principal opposant à la Réforme en Allemagne et a promu la fameuse devise Torah im Derekh Eretz]], de considérer qu’un d’entre eux apporte une plus grande récompense que d’autres et que l’on doit lui accorder une importance prioritaire. Nous ne pouvons prévoir les résultats liés au fait d’observer une mitsva quelle qu’elle soit »

Deux maîtres de notre tradition ont apporté un éclairage particulier à ce sujet. Dans un texte paru il y a plus de dix ans dans la revue Kountrass et consacré à la mémoire du Rav Rottenberg (Zts’l), le Dr Elie Temstet (Zts’l) rapportait des propos que ce dernier avait tenu lors d’un cours. En s’exprimant devant des « intellectuels », il leur avait affirmé que c’est dans l’analyse de la halakha qu’ils construiraient leur personnalité. Et le Dr Temstet cite ces propos pour nous si éclairants :

« Comment dites-vous les médecins ? C’est dans les gênes que se passent les métabolismes les plus complexes ; finalement c’est dans l’infiniment petit que se passent les transformations les plus profondes ; et bien c’est dans l’infiniment petit de l’analyse de la halakha, de l’analyse de la Guemara telles que transmises par nos Sages que se produisent les transformations les plus intimes dans l’homme. Certainement pas dans les grandes et hautes considérations philosophiques ! » [[Kountrass n°25, novembre-décembre 1990 (c’est nous qui soulignons).]]

Ainsi, d’après cet enseignement, c’est dans l’étude et dans l’étude des « détails » parfois microscopiques que se construit la yirat shamayim, la crainte de D. ainsi que la emouna, c’est-à-dire que se construit toute la relation du Juif avec son Créateur.

Dans un texte très différent quant à la forme et au contenu, un des plus grands maîtres du judaïsme américain, le Rav Yossef Dov Soloveichik (Zts’l) aborde ce même thème dans son livre L’homme de la halakha. Dans la relation de l’homme de la halakha à la réalité, écrit-il, il n’y a de prime abord aucun rapport à la transcendance [[Yossef Dov Soloveichik, L’homme de la halakha, traduction française de Benjamin Gross, publié par l’Organisation Sioniste Mondiale, page 28 (c’est nous qui soulignons). Le Rav Soloveichik était le petit-fils de Rabbi Haïm de Brisk, un des plus grands maîtres de Lituanie au XIXème siècle. Il a vécu essentiellement aux Etats-Unis où il a eu plusieurs centaines d’élèves.]] Les quelques lignes qui définissent « l’homme de la halakha » sont à cet égard éloquentes :

« Lorsque l’homme de la halakha s’approche de la réalité, il se présente avec la Torah qui lui a été transmise du Mont Sinaï. Il se rattache au monde par des lois fixes et des principes fermes. Une somme de règles et de préceptes lui indique la voie qui le conduit vers l’univers. L’homme de la halakha s’approche du monde, armé de son bâton et de son sac, de ses lois, règles, principes et préceptes, dans un rapport a priori. Son approche est une approche qui débute par une création idéale et aboutit à une création réaliste (…) Lorsque l’homme de la halakha rencontre une montagne, il s’en sert comme mesure pour délimiter les limites d’un domaine privé ; considération de la hauteur par rapport à la surface. Lorsqu’il aperçoit des arbres, la flore et la faune, il les groupe selon les genres et les espèces. Beaucoup de commandements dépendent du classement des espèces. Lorsqu’un fruit pousse, l’homme de la halakha l’évalue suivant des mesures de grandeur et de germination dont il dispose : bourgeon, fruit non mûr, maturation, maturation au tiers. Il observe les couleurs et distingue le vert du verdâtre, le bleu du blanc etc. il sait différencier les sortes de plaies et les différentes espèces de sang (…) Il n’y a pas de phénomènes dans la nature auxquels l’homme de la halakha ne porte pas son attention à travers un rapport a priori, parfait et explicite »
[[Yossef Dov Soloveichik, op.cit. pp 31-32]]

2ème partie : la halakha et son cheminement à travers un exemple

Comprendre une halakha à travers tous ses détails requiert une analyse très approfondie qui part de la Guemara (qui elle-même s’appuie en général sur des versets bibliques) pour aboutir dans les textes des grands décisionnaires classiques (Rif, Rambam, Rosh, Rabbi Yossef Karo, Rabbi Moshe Isserles, Magen Avraham, Ketzot Hakhochen, Hayé Adam, Aroukh HaChoulkhan, Mishna Broura pour ne citer que les plus connus) jusqu’aux responsa des décisionnaires rabbiniques contemporains. [[Le lecteur intéressé à ce type d’approche ira se référer au livre fondamental du Rav Ernest Gugenheim (Zts’l) intitulé Les portes de la loi mais récemment réédité sous le titre Le judaïsme dans la vie quotidienne, études et responsa, Albin Michel,
collection Présences du judaïsme. En anglais existe le remarquable Journal on halacha and contemporary society, revue publiée aux Etats-Unis et dont certains articles peuvent se retrouver sur Internet.]]
Le texte de base pour traiter notre sujet se trouve dans le traité Berakhot, à la page 10b.

Rabbi Yitzhak dit, Rabbi Yohanan a dit – et Rabbi Yossé fils de Rabbi Hanina dit au nom de Rabbi Eliezer Ben Yaacov : Que [signifie] ce qui est écrit « Lo Tokhelou Al haDam » « vous ne mangerez rien sur le sang » (Lévitique 19, 26) ? « Ne mangez pas avant d’avoir prié pour votre sang » [c’est-à-dire pour votre vie]. Certains disent Rabbi Yitzhak dit Rabbi Yohanan dit Rabbi Yossé fils de Rabbi Hanina dit au nom de Rabbi Eliezer Ben Yaacov : Quiconque mange, boit et après quoi il prie – l’Ecriture dit à son sujet « Tu m’as rejeté derrière ton dos » (Rois I (14,9)) VeOti Hichlakhta Aharei Guevikha – Ne lis pas « ton dos » (Gavikha) mais « ton orgueil » (Gaavikha). Le Saint Béni soit-il dit : après que celui-ci s’est gonflé d’orgueil, il a pris sur lui la Royauté du ciel ! [[Nous reprenons ici la traduction littérale de l’édition Steinsaltz (Berakhot I)]]

L’idée centrale de ce texte est de dire que manger ou boire avant d’accepter «Ol Malkhout Chamaïm» (l’acceptation du « joug du royaume divin » est en fait un des sens de la prière du matin) constitue une forme de Gaava, d’orgueil. Accepter ce joug au contraire constitue une forme de soumission.

C’est ce même mot qu’utilise Rachi pour définir la notion de Koved Rosh (« tête lourde ») pour dire la façon d’aborder la prière (Première michna du 5ème chapitre de Berakhot, à la page 30b). En mangeant, on fait passer le matériel avant le spirituel ce qui constitue une forme d’orgueil d’après nos maîtres, plus encore que d’insoumission : c’est cette notion qui va être la clé de notre sujet. Quelle « nourriture » et, en fait, plutôt quelle boisson constitue une forme d’orgueil ?

Les Rishonim

Les décisionnaires vont prendre appui sur ce texte pour interdire de « consommer » avant la prière (nous ne rentrerons pas dans la catégorie des autres interdits avant la prière comme celui de saluer).
Voyons en premier lieu ce que disent les Rishonim (décisionnaires antérieurs au Choul’han Aroukh qui sont de façon générale les décisionnaires médiévaux : les plus importants d’entre eux sont le Rif, le Rosh et le Rambam). Le Rif [[Rabbi Yitzhak Alfassi (1013-1103) : il a vécu à Fès puis en Espagne. Il a joué un rôle majeur dans le transfert du centre de l’érudition juive de Babylonie (Orient) vers l’Espagne (Occident).]] précise que cet interdit ne concerne que la prière du matin et qu’il faut faire attention à l’heure de l’aube (Amoud Acha’har). Le Rambam (Maïmonide) écrit dans son code de jurisprudence, le Mishné Torah :

« Il est interdit à l’homme de goûter quelque chose ou de faire un travail après l’aube jusqu’à ce qu’il ait fait la prière du matin (…) mais il peut goûter ou faire un travail avant la prière du moussaf et avant min’ha. Mais il ne se rassasiera pas juste avant min’ha »
(Halakhot Tefila, chapitre 6, halakha 4)

Le Tour apporte un élément important en rapportant que son père, le Rosh[[Rabbi Asher ben Yehiel (1250 environ – 1327) : il a vécu en Allemagne puis s’est établi en Espagne. On peut le considérer comme la plus haute autorité rabbinique de son temps de même que son fils, le Baal Hatourim, auteur du Tour (l’ancêtre du Choul’han Aroukh quant à sa structure en quatre « ordres » : Ora’h Haïm, Yore Dea, Hochen Michpat et Even HaEzer) et du Sefer Baal Hatourim.]], avait l’habitude de boire de l’eau avant la Tefila (ce qui peut s’expliquer aussi par le fait que l’eau n’est pas un élément « nourrissant ») et qu’il n’y a aucun « orgueil » lié au fait de boire de l’eau. Voyons maintenant comment le Choul’han Aroukh va effectuer la synthèse entre ces avis.

Les Aharonim

Le Choul’han Aroukh (Ora’h Haïm, chapitre 89, 3ème paragraphe) tranche ainsi la halakha :

« Il est interdit de s’occuper de ses affaires ou de se promener avant d’avoir fait la prière du matin, ni de manger, ni de boire mais il est permis de boire de l’eau avant la prière du matin, que ce soit en semaine, le chabbat ou le yom tov ; les nourritures et les boissons pour la guérison sont permises. »

D’une part, le Choul’han Aroukh tranche comme le Rosh qu’on peut boire de l’eau (ce qui est une évolution par rapport au Rambam).
D’autre part, il introduit la notion de « guérison » (refoua) qui va amener à poser le problème de celui qui doit manger pour se sentir mieux pour prier. Dans ce cas de figure, les décisionnaires postérieurs au Choul’han Aroukh sont de l’avis de permettre.
Même celui qui est « faible » (Holchat HaLev) peut manger car cela s’appelle refoua (Magen Avraham [[Commentaire du Choul’han Aroukh par Rabbi Abraham Gumbiner (Pologne, 17ème siècle)]] cité par le Aroukh HaChoul’han[[Rabbi Ye’hiel Michael Epstein (1829-1908) : c’est le père du Torah Temima)]].

Dans un long développement, le Mishna Broura [[C’est l’œuvre la plus connue du Hafets Haïm : c’est un commentaire de la section Ora’h Haïm du Choul’han Aroukh. Le Hafets Haïm, de son vrai nom Rabbi Israel HaMeir Cohen Kagan (1838-1933) a vécu en Lituanie puis en Pologne à Radin. Il est aussi extrêmement connu pour son œuvre concernant le lachon hara. C’est une des plus grandes figures rabbiniques du XIXème et du XXème siècles.]] va apporter des précisions quant aux différents cas.

Boire de l’eau est permis, explique-t-il (chapitre 89, paragraphe 22), puisqu’il n’y a aucun « orgueil ».
Mais sans sucre. On peut boire du thé ou du café pour « avoir toute sa tête » (Lekaven Daato) et prier, mais sans sucre ni lait. (Même si les gens, précise le Hafets Haïm, ont l’habitude de ne pas être rigoureux et de boire avec du sucre). D’après cette prise de position, il ressort qu’il est interdit de mettre du sucre « pour le confort » ce qui s’appelle Derekh Gaava (« attitude orgueilleuse »); cependant il montre que certains (et notamment le Radbaz) [[Rabbi David Ben Zimra (16ème siècle ; expulsé d’Espagne en 1492, il a vécu essentiellement en Egypte).]] permettent si la personne a besoin d’un café ou d’un thé et qu’elle ne peut pas se passer de sucre : cela ne s’appelle pas Gaava Guedola (« grand orgueil »). S’il doit mettre du sucre dans la bouche pour arriver à boire son thé, il n’y a aucune Gaava. Le Hafets Haïm ne tranche donc pas vers l’allègement en ce qui concerne le fait de rajouter du sucre.

Décisionnaires contemporains

En ce qui concerne les communautés ashkénazes (qui déjà s’appuient très largement sur le Mishna Broura qui est un livre de référence dans le monde entier), deux sources nous montrent que la tendance est plutôt à l’allègement. Le livre Halikhot Shlomo qui ramène les coutumes du Rav Chlomo Zalman Auerbach (Zts’l)[[Rav Chlomo Zalman Auerbach (1898 – 1995) a été le Rosh Yeshiva de la Yeshivat Kol Torah, qui se trouve dans le quartier de Bait Vegan à Jérusalem. C’est l’un des plus grands poskim de notre génération.]]précise que celui-ci permettait l’usage du sucre dans le café aussi bien que celui du lait en arguant du fait que c’est « l’habitude » que les gens ont aujourd’hui (que le mode de consommation du café aujourd’hui a changé par rapport à l’époque du Mishna Broura – début du XXème siècle) et que le Rav avait pris cette habitude pour lui-même.
De la même façon, le livre Tefila KeHilkhata (qui est un livre de halakha sur le thème de la prière) du Rav Yitzhak Fouks tranche que l’habitude est de ne pas être rigoureux, et ce même sur le fait d’ajouter du lait, dans le but précise-t-il d’ « avoir toute sa tête » (Kedei Lichev HaDaat)) et « se concentrer convenablement » (Lekhaven Keraouï).

En ce qui concerne les communautés séfarades, il existe différentes options. A la question d’un rabbin qui avait l’habitude de ne rien consommer avant la prière mais qui donnait, d’une part un cours avant celle-ci, et qui servait comme Chaliah Tsibour (officiant) et qui avait du mal à se concentrer (et qui lui demandait son avis sur le sucre dans le café), le Rav Ovadia Yossef répond : on peut boire de l’eau, du thé ou du café, en particulier dans le cas où cela permet de « mieux prier ». Néanmoins, il est d’usage de dire les bénédictions du matin ainsi que le premier paragraphe du Chema avant de boire (on retrouve cette position chez Rav Chlomo Zalman Auerbach (Zts’l) ainsi que dans le Mishna Broura (89:22)). Malgré l’objection du Mishna Broura, il indique lui aussi que la pratique dominante est devenue de sucrer son café (Yabia Omer IV, Orah Hayim 11).

Le Rav Bentsion Abba Chaoul (Zts’l) dans son livre de responsa Or LeTsion développe une argumentation opposée. Sa décision halakhique est de permettre de boire du café/thé sans sucre ni lait mais de permettre la saccharine. Le Rav s’appuie sur deux commentaires classiques du Choul’han Aroukh, le Birkei Yosef[[ Ecrit par le Hida, Rabbi Haïm Yossef David Azoulay, un des plus grands maîtres du monde séfarade (18ème siècle) qui a notamment écrit sur tous les sujets]] et le Peri Hadash [[Rabbi Hizkia Da Silva, 17ème siècle]]qui se montrent rigoureux sur le sujet du sucre.
D’autre part, Rav Bentsion recommande de faire attention à ce sujet puisque d’après le Rambam l’interdit de manger avant la prière est un interdit de la Torah. Il préconise donc la saccharine sur laquelle il n’y a pas de problème de Gaava.

Nous avons essayé de comprendre et de faire le tour de ce sujet (de manière synthétique et finalement assez peu exhaustive) [[D’une part, il existe tous les commentateurs classiques du Choul’han Aroukh que nous n’avons pas cité, d’autre part il existe des minhaguim. A ce sujet, il faut mentionner la coutume bien connue des hassidim (notamment Habad) de manger avant la tefila. Par manque de temps, je n’ai pas pu me procurer toutes les sources halakhiques sur lesquelles cette communauté se base. Pourtant, le Choul’han Aroukh HaRav écrit par Rabbi Chnéour Zalman de Lyady rapporte notre Guemara et reprend le sujet avec des conclusions similaires aux autres poskim (il est interdit de manger avant la tefila sauf pour la refoua, sauf pour « avoir toute sa tête »).]]au travers de ses différents paramètres. Cet article n’a pas pour but et surtout comme prétention d’établir la halakha, bien évidemment.

Il pourra servir peut-être d’outil de réflexion ou d’initiation à la démarche halakhique. Celui qui aura une question (forcément personnelle) par rapport à ce sujet se tournera vers un rabbin compétent.

Je remercie mes amis Emmanuel Ifrah et D. Scetbon dont l’aide a été précieuse notamment sur les références au niveau des décisionnaires contemporains. Je remercie Raphaël Bloch pour ses remarques toujours pertinentes.

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