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La Torah et le désert

par: Yoël Elgrabli

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Nous commençons cette semaine le livre de Bemidmar, qui traite des péripéties des Bné Israël dans le désert.

Nous commençons cette semaine le livre de Bemidmar, qui traite des péripéties des Bné Israël dans le désert. Nous remarquons dans la Torah un attachement particulier au désert : avant même de sortir d’Egypte, Moché annonça à Pharaon que nous irions trois jours dans le désert pour servir D. Ensuite, une fois sortis, alors que le but était d’entrer en Erets Israël, D. dit [[Chemot, chapitre 13 verset 17]] qu’il ne fallait pas traverser la terre des Philistins qui était le plus court chemin, mais plutôt traverser le désert. La Torah fut donnée dans le désert, comme chacun sait. Et après à faute des explorateurs, les Bné Israël furent contraints de séjourner quarante ans dans le désert.

Il y a certainement une idée à retenir de tout cela, le désert n’a certainement pas été choisi au hasard.
Nos Sages disent[[ Midrach Tanhouma, parachat Houkat chapitre 21]] « une des raisons pour lesquelles la Torah a été donnée dans le désert, c’est que la Torah ne peut se réaliser que chez celui qui se transforme en désert en se libérant de tout. »
Expliquons ce passage. Parfois, lorsque nous nous apprêtons à étudier la Torah ou à prier, nous avons du mal à nous concentrer car notre esprit est rempli par toutes nos préoccupations matérielles, il n’y a plus de place pour qu’il s’imprègne de la Torah. Si l’on veut capter les paroles de D., il est nécessaire de faire de la place en soi-même, comme si l’on vivait dans un désert.

Tel est le sens du compte du ‘omer entre Pessah et Chavouot : nos ancêtres ne pouvaient pas recevoir la Torah au lendemain de la sortie d’Egypte, parce qu’ils n’avaient pas encore fait le vide de l’impureté accumulée en Egypte. Il leur a fallu quarante-neuf jours pour se libérer des quarante-neuf degrés d’impureté où ils étaient descendus, c’est seulement ensuite qu’ils purent écouter les paroles de D. au mont Sinaï. De même pour chacun d’entre nous, pour recevoir la Torah nous devons nous préparer, et cette préparation se fait en se fixant un temps pour se vider de ce qui fait obstacle à la Torah. Chaque jour, nous avons un baromètre qui s’appelle sefirat ha’omer grâce auquel nous réalisons combien de jours se sont déjà écoulés depuis notre prise de conscience qu’il fallait faire le ménage dans nos centre d’intérêts. Tant qu’il est pas trop tard nous pouvons faire ce ménage, et même pour les retardataires, on a prévu la veillée de Chavouot qui nous envoie le message suivant : « il ne faut pas dormir, c’est-à-dire se laisser aller, il faut se réveiller, comprendre la vérité et l’appliquer. »

C’est là le sens du désert où nos ancêtres devaient absolument séjourner, c’est pour cela que depuis le début, lorsque Moché parlait de servir D’, il annonçait que cela se passerait dans le désert, sous-entendu pour se libérer de toute impureté, et comme expliquent nos Sages [[Midrach Tanhouma, début de parachat Bechalah]]il fallait que les Bné Israël fassent un « stage » dans le désert avant d’entrer en Erets Israël. Ce stage aurait été plus court s’ils n’avaient pas fauté, mais en fautant ils démontrèrent qu’ils n’avaient pas encore mûri et qu’il était nécessaire d’allonger le stage jusqu’à une durée de quarante ans.

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