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Célébrations dans la reconnaissance, Hallel et Hodaa, introduction à la fête de Hanouka.

par: David Gerst

Publié le 8 Décembre 2018

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Toutes les fêtes juives, sont en général caractérisées par ce que l’on appelle la « Avodat Hayom », le service du jour, en d’autres termes le contenu spécifique de la fête qui caractérise la journée et qu’un Homme se doit de vivre pleinement en ce jour.
Par ailleurs, hormis le contenu même du jour, on retrouve pour la plupart des fêtes une ou plusieurs Mitsvots, gestes à accomplir en ce jour, et rapprochant souvent l’homme  par son accomplissement  du contenu du jour.
On peut citer Pessah , où l’on célèbre l’affranchissement du peuple d’Israël et la Mitsva de Matsa ,
Soukot, fête ou l’on célèbre la joie d’être sous la protection de D’, et par ailleurs marquée par l’obligation de prendre un Loulav.
A Hanouka, les esprits sont souvent marqués  par ce que l’on appelle la fête des lumières , jours ou l’on allume des lumières, comme souvenir et célébration du Miracle… Mais est-ce suffisant pour définir la fête de Hanouka ?
Il est vrai que la fête de Hanouka est très fortement marquée par la présence de ces lumières allumées aux fenêtres ou à l’entrée des maisons. Mais un individu ayant exclusivement à l’esprit l’obligation de l’allumage comme représentative de la fête de Hanouka est susceptible de passer à côté du contenu des jours de cette fête.
Nous ne minimisons pas ici la valeur de cette Mitsva ô combien importante de l’allumage des lumières de Hanouka. La raison principale du maintien de la fête de Hanouka dans le calendrier Juif malgré la destruction du Second Temple (Beth Hamikdash) est bien étroitement liée à la présence de la Mitsva du Ner Hanouka et de la propagation du Miracle, redoublée par l’attachement du Peuple Juif à cette Mitsva des Sages…(voir traité Rosh Hashana 18b)
Mais, la seule pratique de cette Mitsva (ô combien importante!) pourrait ne pas suffire à vivre la « Avodat Hayom », et intégrer en son être le contenu particulier des jours de Hanouka : le risque d’une pratique désincarnée subsiste…
Mais alors, si nous connaissons notre Histoire et savons ce que l’on célèbre,
il y a lieu par ailleurs de s’interroger sur la nature des jours de Hanouka. Comment ces jours doivent être ils vécus ? Quelle est précisément la Avoda, le travail spécifique inhérent à ces jours?
Étonnamment, le passage dans le Talmud traité Shabbat (21b) extrait de la Meguilat Taanit relatant l’histoire de Hanouka et des Halakhots le concernant ne mentionne pas l’obligation et la Mitsva d’allumer les lumières.
La Mitsva, obligation d’allumer des lumières à Hanouka, est énoncée par ailleurs un peu plus haut, dans ce que l’on désigne comme « Mitsvat Hanouka ». Mais pas dans cet extrait du Talmud s’interrogeant sur la nature des jours de Hanouka. Citons-le dans le texte (traduction adaptée du Rabbinat): » Le 25 Kislev, on commence à compter les 8 jours de Hanouka, durant lesquels il est interdit de dire des oraisons funèbres et de jeûner. Car les Grecs avaient pénétré dans le Temple, et on ne retrouva qu’une fiole d’huile cachée, qui portait le sceau du Cohen Gadol. La quantité d’huile n’était suffisante que pour l’allumage d’un seul jour. Cette huile fait l’objet d’un miracle et on a pu l’utiliser pour l’allumage pendant 8 jours. L’année suivante, l’on fixa et l’on décida de faire de cette période des jours de fête, Yamim Tovim, consacrés à la Louange et aux Remerciements (actions de grâce), Hallel et Hodaa ».
Il est fait mention de l’allumage des lumières de la Menora au Beth Hamikdash, au Temple, permettant le renouvellement du Service des Cohanim en ces lieux rendus impurs par les Grecs. Mais pas de trace de l’obligation Rabbinique de l’allumage  des Lumières concernant les générations futures…
Autre passage, énoncé trois fois par jour lors des prières quotidiennes, soit 24 fois durant toute la fête de Hanouka, et inséré à l’intérieur de la prière du Modim, dans lequel on affirme la reconnaissance  envers D’ pour tous les miracles et prodiges accomplis en ces temps, à l’époque de Matityahou fils de Yohanan le Cohen Gadol et des Hasmonéens: … »ils allumerent les lumières… et l’on fixa ces 8 jours  de Hanouka pour t’exprimer notre reconnaissance (à D’) et pour louer ton Grand Nom ».
Là encore, les lumières allumées à l’époque du Temple sont citées, mais aucune trace concernant l’obligation d’allumer des Lumières de nos jours.
De quoi est-il fait mention dans ces deux passages ? De l’institution par les Sages de ces jours de Hanouka en tant que jours de Louanges et de Reconnaissance envers D’.
On comprend alors le contenu particulier de ces jours de Hanouka: il s’agit de marquer par ces jours la reconnaissance et d’exprimer du fond de notre être des louanges envers D’.
A Pourim, plusieurs obligations nous incombent comme la lecture de la Meguila, le partage des mets, les dons aux Pauvres, mais la journée de Pourim se doit d’être vécue comme un jour de Festivité (dans la boisson…) et de Joie. Dans les faits,à Pourim, il faut au minimum organiser à un moment dans la journée un repas joyeux et festif, même si c’est toute la journée qui se doit d’être vécue comme telle…
Durant les jours de Hanouka, il incombe à chaque individu au sein du Peuple d’Israël de vivre pleinement ces journées comme jours de reconnaissance et de louanges.
Dans les faits, il y au minimum l’obligation pour chacun de formuler la prière du Hallel en l’insérant au sein de la prière du matin, ainsi que l’obligation d’exprimer notre reconnaissance trois fois par jour envers D’ pour les miracles accomplis en l’insérant dans  les trois prières quotidiennes. Cette reconnaissance est également formulée au sein du Birkat Hamazon, clôturant les repas.
Mais, selon notre lecture, il ne s’agit pas simplement de s’acquitter d’une obligation de louange et de reconnaissance en les formulant au sein de la Prière.
Il s’agit d’intégrer pleinement en son être les sentiments de louange et de reconnaissance et de vivre la journée comme telle.
Les obligations comme la formulation du Hallel ou l’expression de la reconnaissance envers D’ par la prière permettent à l’individu de l’intégrer pour toute la journée et vivre au plus profond la louange et la reconnaissance. Une concentration pleine lors de la prière du Hallel ou de la formulation du « Al Hanissim » est une condition nécessaire pour parvenir à la réalisation de cette journée comme un Jour de Louange et de Reconnaissance. Il s’agit ici de dire intensément le Hallel prononcé , pour peut être mieux le vivre.
Nous comprenons pourquoi l’obligation d’allumer des Lumières à Hanouka n’est pas citée, ni dans cet extrait du Talmud, ni dans le passage du « Al Hanissim »: on distingue bien la Mitsva du Jour et la caractéristique représentative des jours de Hanouka :
Le contenu de ces jours est ainsi marqué par l’importance des louanges et des remerciements envers D’ et accompagne un individu au sein du Peuple Juif durant toute sa journée, dans sa prière, ses repas.
Certains considèrent qu’il y a même une importance toute particulière au fait d’organiser des repas de fêtes, où sont dites des louanges, chants et paroles de Thorah évoquant notre reconnaissance envers D’ en ces jours…
La Mitsva du Jour ,Mitsva ô combien chérie(voir Rambam fin Hilchots Hanouka), l’allumage de la lumière de Hanouka, vient quand à elle rajouter par la célébration du miracle de la fiole et la joie procurée par ces lumières, une occasion encore plus forte d’exprimer notre reconnaissance et de louer D’ pour la sauvegarde de l’identité d’un peuple Juif le servant…
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“Célébrations dans la reconnaissance, Hallel et Hodaa, introduction à la fête de Hanouka.”

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