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Auprès de mon arbre… Etude au sujet des bénédictions des fruits de l’arbre, par Mr Sébastien Berger.

par: Sebastien Berger

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Auprès de mon arbre… Etude au sujet des bénédictions des fruits de l’arbre, par Mr Sébastien Berger.

Le retour des beaux jours est souvent synonyme de promenades en famille loin de la grisaille urbaine.

Pour les parents dont l’ambition pédagogique ne cède en rien à la volonté de transmettre un judaïsme vécu, ces escapades sont une occasion privilégiée de faire découvrir et apprécier le caractère extraordinaire de la création d’Hashem à travers ses multiples manifestations.

Un chant d’oiseaux, le bruissement du vent dans les branches d’arbres centenaires, l’improbable harmonie de couleurs des pétales d’une fleur…La diversité de la vie animale et végétale nous charme, nous déconcerte, nous bouleverse.  Il naît de ce type d’expérience un immense sentiment de gratitude qui nous submerge et nous exalte, à tel point que nous brûlons de le partager avec ceux qui nous entourent.

Il arrive néanmoins que ces derniers soient plus intéressés par une impitoyable chasse aux têtards ou une séance de tirs au but que par la contemplation d’un cerisier en fleur.

Le père de famille soucieux de capter l’attention de son jeune auditoire sait alors qu’il lui faut trouver des arguments de poids. Ne pouvant généralement compter que sur la flore environnante, il ne dispose que de peu d’atouts. Son regard à la fois inquiet et perçant scrute alors les alentours à la recherche d’un argument qui, s’il est chanceux, lui permettra de pousser ce cri de ralliement : « Regardez les enfants, des mûres ! »

Les yeux s’écarquillent, la surprise laisse vite la place à une expression de bonheur intense. La famille se regroupe autour de la plante épineuse et de petites mains saisissent les baies ignorantes du sort qui leur est réservé. L’observateur attentif note, toutefois, qu’un voile d’inquiétude s’est posé sur le visage du papa jusqu’ici si enthousiaste.

La question fuse alors, révélant la source de l’embarras du chef de famille :

« Papa, c’est quoi la bénédiction sur les mûres ? »

« C’est évident, c’est ha-adama, Béni es-tu qui a créé le fruit de la terre ! » répond un des dégustateurs impatients.

« Un instant les enfants, j’ai un doute. Je crois que ce n’est pas évident… »

« On n’a qu’à faire shéhakol, que toute chose existe par Sa parole ! » rétorque un aspirant hala’histe désireux de passer à l’action.

Mais cette option ne satisfait pas le chef de famille soucieux de témoigner de la nécessité d’être toujours aussi précis que possible dans la formulation des bénédictions.

Il lui faut donc impérativement convoquer ses connaissances en espérant qu’elles le mèneront rapidement jusqu’à la résolution de l’énigme. Accompagnons-le dans cette courageuse entreprise.

 

La première Mishna du sixième chapitre du traité Berachot (35a) traite de la bénédiction qui doit être prononcée sur les fruits.

 

De quelle manière doit-on formuler la bénédiction sur les fruits ? Sur le fruit de l’arbre, on dit « בורא פרי העץ » (qui crée le fruit de l’arbre) (…). Sur le fruit de la terre, on dit « בורא פרי האדמא» (qui crée le fruit de la terre) (…). Sur les légumes, on dit « בורא פרי האדמא » (qui crée le fruit de la terre) (…).

 

Le choix des différents termes utilisés dans ce texte pour qualifier l’arbre et la terre mériterait une analyse approfondie. La lecture superficielle de la Mishna nous apporte néanmoins une première information : il existe des fruits de l’arbre mais aussi des fruits de la terre et ces derniers ne se confondent pas avec les légumes.

Une question se pose donc : quels sont les critères qui permettent de distinguer entre ces deux types de fruits ?

On trouve la réponse à cette question quelques pages plus loin (40a et 40b) :

 

Quand prononce-t-on la bénédiction « qui a créé le fruit de l’arbre »? Quand, lorsque l’on a cueilli le fruit, la גוזה (guavza) reste et fera à nouveau sortir [un fruit].

Mais si, lorsque l’on a cueilli le fruit, la גוזה (guavza) ne reste pas pour que sorte à nouveau [un fruit], on ne prononce pas « qui a créé le fruit de l’arbre » mais « qui a créé le fruit de la terre ».

 

Nous apprenons donc que l’appartenance d’une plante à la catégorie des arbres est dépendante de la persistance d’une de ses parties appelée guavza.

Les informations apportées par ces quelques lignes nécessitent, néanmoins, de nouvelles explications. Qu’est-ce que la guavza ? Et quels sont les critères de sa persistance ?

 

La réponse apportée à ces questions donne lieu à des démarches sensiblement différentes parmi les Rishonim.

Au-delà des difficultés qu’elles sont susceptibles de poser, l’identification précise des espèces mentionnées par les commentateurs, généralement en yiddish, est parfois incertaine. Notre présentation des avis des principaux décisionnaires repose, par conséquent, sur une compréhension des textes et des termes qui pourra être sujette à discussion.

 

Rashi propose sur place une traduction restrictive du mot guavza qu’il assimile à la branche. Seul le fruit provenant d’un arbre conservant ses branches en hiver requerrait par conséquent la bénédiction, fruit de l’arbre,  בפה »ע. A l’inverse, le produit des espèces qui les perdent requerrait, fruit de la terre, בפה »א.

Le Mordechi rapporte la Teshouvat Haguéonim qui semble préciser le propos de la Guemara conformément à la lecture de Rashi :

Le fruit d’un arbre qui se dessèche en automne, dont les guouvzei s’étiolent et tombent complètement en hiver, et qui repousse depuis ses racines, nécessite בפה »א, fruit de la terre. Si, lorsque l’on prend le fruit, la branche gouvza persiste et produit à nouveau un fruit, on dit, fruit de l’arbre, בפה »ע.

C’est, d’après ce commentaire, la raison pour laquelle Rav Yossef et le Raavi considèrent que l’on doit dire, fruit de la terre, בפה »א sur les différents types de baies.

Nous pouvons remarquer que le texte de la Teshouvat Haguéonim ne semble pas envisager d’option entre la disparition des branches et la repousse depuis la racine. La persistance du tronc et la reprise d’un nouveau cycle de fructification à partir de ce dernier ne sont, en effet, pas mentionnées. Il nous semble, compte tenu de leurs conclusions, que Rav Yossef et le Raavi en déduisent que ce texte assimile le tronc dénudé à la partie « émergée » de la racine. La reprise du cycle de croissance et de fructification à partir de ce dernier ne suffirait donc pas à ranger cette espèce parmi les arbres.

Le Mordechi cite, par ailleurs, une seconde source corroborant les conclusions de la Teshouvat Hagueonim. Il indique, en effet, que Rabbi Manoach Eliahou prouve que l’on dit, fruit de la terre, בפה »א sur les fruits de tous les types de ronces, à partir du Talmud Yerushalmi, traité Kilaïm.

La Guemara s’y demande si les buissons épineux et les ronces sont à ranger parmi les arbres ou parmi les herbes afin de savoir si ces plantes sont concernées par l’interdit de Kilaïm Bekerem, mélange de plantations dans une vigne. Elle conclut en indiquant qu’elles sont considérées comme des arbres en ce qui concerne cet interdit mais comme des types d’herbes en ce qui concerne les bénédictions. Leurs fruits nécessitent de ce fait, fruit de la terre, בפה »א.

 

Le Mordechi apporte, quoi qu’il en soit, lui-même un contre-point significatif à ses premières démarches. Il cite, en effet, l’avis de son maître, le Maharam de Rothenburg, qui considère que l’habitude des gens est de prononcer, fruit de l’arbre, בפה »ע sur l’ensemble des plantes mentionnées plus haut.

La première des justifications du Maharam est que les branches de ces espèces persistent longtemps durant l’année et produisent à nouveau un fruit l’année suivante. Si, comme le dit Rashi, la guavza correspond bien à la branche, la Guemara ne demanderait toutefois pas sa permanence d’une année sur l’autre mais sa seule persistance durant une grande partie de l’hiver. Il y aurait donc ici un désaccord entre les décisionnaires au sujet de ce que signifie l’expression « la guavza reste ».

Le Maharam ajoute que le corps de la plante, finalement débarrassé de ses branches, persiste, lui, d’année en année. On peut s’interroger sur cette mention du tronc de la plante alors qu’il vient d’être établi que la guavza correspond à ses branches ? Il nous semble que cette précision permet au Maharam de rendre compte de la Teshouvat Hagueonim dont il propose une lecture compatible avec sa propre démarche. Il considère, ainsi, que ce texte évoque la racine au sens strict et que la disparition de la totalité de la partie de l’arbre situé au-dessus du sol est nécessaire pour justifier la bénédiction, fruit de la terre, בפה »א.

Le dernier élément rapporté au nom du Maharam pour justifier sa position est que l’habitude de Rabbeinou Tam au nom de son père était de prononcer, fruit de l’arbre, בפה »ע sur ce genre de fruits. L’usage adopté par ces maîtres illustres constitue incontestablement un argument de poids quant à la bonne façon de procéder. Le fait de recourir à cet argument empirique nous paraît, néanmoins, être un indicateur de la difficulté de trancher dans notre sujet à partir des seuls éléments techniques apportés par le texte de la Guemara.

Le Tashbets Katan constitue, avec le Mordechi, une autre des sources permettant de prendre connaissance des décisions du Maharam de Rothenbourg. Il ajoute que c’est conformément à l’avis de Tossefot que le Maharam considère que l’ensemble des baies nécessite, fruit de l’arbre, בפה »ע.

Le commentaire de Tossefot sur notre Guemara pose un certain nombre de difficultés qu’il ne nous semble pas pertinent d’exposer ici. Le Mordechi associé au Tashbets Katan permettent toutefois d’en proposer une lecture sans équivoque : toutes les baies requièrent la bénédiction, fruit de l’arbre, בפה »ע en ce qu’elles répondent à l’exigence de la Guemara d’une persistance au moins relative de la branche qui a produit le fruit et qui devra, plus tard, le produire à nouveau.

Cette lecture est confirmée par les Piskei Tossefot qui indiquent que la bénédiction correspondant aux baies est, fruit de l’arbre, בפה »ע.

 

Le Rosh se distingue radicalement des démarches que nous venons d’aborder en identifiant la guavza avec la racine même de la plante.

Cela le conduit à adopter une définition extrêmement large de ce qu’est un arbre, à savoir toute plante qui produit spontanément des fruits d’année en année.

A contrario, tout ce qu’il faut replanter chaque année est appelé fruit de la terre.

Les Hagahot ha-Shri précisent l’incidence pratique de cette lecture et indiquent que les baies qui poussent sur les buissons et sur les ronces que l’on trouve dans les champs sont considérées comme provenant des arbres.

Le Tour (סי’ רג, א) reprend la distinction faite par son père entre ce qui repousse à partir de la racine et ce qu’il est nécessaire de planter. Il indique que c’est la raison pour laquelle le Ri pense qu’il faut faire, fruit de l’arbre, בפה »ע sur les baies qui poussent dans les buissons et sur ce type d’espèce et conclut en précisant que son père avait l’habitude de procéder ainsi, contrairement à l’avis de rav Yossef.

 

Ce bref survol des avis antérieurs au Shoulchan Arouch nous permet de constater que, malgré des démarches parfois différentes, la plupart des Rishonim considèrent que l’ensemble des baies requièrent la bénédiction בפה »ע, fruit de l’arbre.

 

La conclusion de Rabbi Yossef Caro apparaît pour autant sans équivoque (ש »ע סי’ רג, א) :

La bénédiction sur les baies qui poussent dans les buissons est, fruit de la terre, בפה »א.

 

Le Bah’ explique ce choix par le caractère discuté de notre sujet parmi les Rishonim.

Le Shoulchan Arouch adopterait donc une attitude prudente permettant de limiter les risques d’erreurs, le fait de prononcer, fruit de la terre, בפה »א sur un fruit qui aurait nécessité, fruit de l’arbre,  בפה »ע permettant, en effet, de s’acquitter de sa bénédiction mais pas l’inverse.

Le Rama ajoute sur place deux éléments d’explication allant dans le sens de la décision de Rabbi Yossef Caro :

Car n’est appelé arbre que ce qui sort à partir [du corps même de l’arbre] mais ce qui sort [directement] à partir des racines n’est pas appelé arbre, et étant donné [en ce qui concerne les baies] que leur corps disparait totalement en hiver puis revient et fleurit depuis leur racine, on récite sur elles, fruit de la terre,  בפה »א.

 

Le Béer Hagola considère que cette glose n’est pas à sa place mais s’applique au paragraphe suivant du Shoulchan Arouch qui traite d’une espèce apparentée à la banane.

Elle suscite, quoi qu’il en soit, une objection du Maguen Avraham qui s’applique directement à notre sujet. Celui-ci fait remarquer que l’incidence pratique des arguments du Rama serait de réciter בפה »א, fruit de la terre, sur les fruits apparentés aux baies. Il affirme toutefois que tel n’est pas le cas, conformément à l’avis du Agouda et des Piskei Tossfot, et que l’avis qu’il convient de suivre est bien de réciter, fruit de l’arbre, בפה »ע sur ce type d’espèce !

 

Le désaccord se poursuit donc parmi les décisionnaires et trouve un écho jusque dans des synthèses halachiques bien plus récentes.

Le Mishna Beroura illustre la persistance de cette discussion parmi les Acharonim, Maîtres postérieurs au Shouchan Arouch.

S’il semble se ranger derrière l’avis du Shoulchan Arouch en indiquant la différence de bénédiction entre deux fruits d’espèce semblable selon qu’ils poussent sur un buisson ou sur un arbre (ס »ק א), il n’en rapporte pas moins quelques lignes plus loin l’avis du Maguen Avraham au sujet des espèces mentionnées par ce dernier (ס »ק ג).

 

Le Piskei Teshouvot  (סימן רג הגדרת מין עץ ומין אדמה) propose une synthèse qui permet d’éclaircir les incidences pratiques issues des problématiques et des désaccords propres à notre sujet.

 

– Comme nous l’avons vu, il n’existe pas de discussion au sujet d’une espèce dont le tronc et les racines disparaîtraient totalement en hiver et qu’il serait nécessaire de replanter chaque année. Ces dernières nécessitent בפה »א, fruit de la terre, d’après tous les avis.

 

– Si l’ensemble de l’arbre disparaît à l’exception de la racine située sous la terre à partir de laquelle repousseront tronc, branche, feuille et fruits, la bénédiction est, fruit de la terre, בפה »א.

La définition de la guavza adoptée par le Tour et le Rosh n’est donc pas retenue, à tel point qu’en cas d’erreur on ne sera pas quitte, même à posteriori, d’après la plupart des décisionnaires.

 

– Si les racines subsistent, cette fois, à l’extérieur du sol, la bénédiction reste, fruit de la terre, בפה »א.

C’est, par exemple, le cas de l’ananas, de la fraise, de la fraise des bois, du sésame.

Il est, toutefois, à noter qu’en cas d’erreur, on sera, cette fois, quitte de la bénédiction בפה »ע à posteriori. Cette éventualité nous semble rendre des paramètres de la discussion opposant Rav Yossef et les baalei Tossefot.

 

– Si le tronc lui-même subsiste et que seules les branches de la plante disparaissent en hiver, la bénédiction sera encore fruit de la terre, בפה »א, ce conformément à la définition restrictive de guavza proposée de Rashi.

Etant donné les conclusions du cas précédent, on sera ici, à plus forte raison, quitte à posteriori si la bénédiction , fruit de l’arbre, בפה »ע a été prononcée par erreur.

C’est le cas pour des espèces telles que l’aubergine ou la papaye.

 

– Si enfin, la totalité de la plante subsiste d’année en année, elle accède au titre d’arbre d’après tous les avis et la bénédiction indiquée sur son fruit sera, fruit de l’arbre, בפה »ע. L’aspect éventuellement maigre et fragile du tronc n’entre pas ici en ligne de compte.

C’est le cas myrtille et de la groseille.

 

Une question continue toutefois de se poser au sujet des espèces de cette dernière catégorie qui seraient, par ailleurs, caractérisées par leur très petite taille (inférieure à 30 cm environ).

C’est, par exemple, le cas des brimbelles, savoureuses myrtilles caractéristiques du massif vosgien.

Le Mishna Beroura rapporte que l’avis du Maguen Avraham et de plusieurs A’haronim est de prononcer la bénédiction בפה »ע sur leurs fruits…mais il conclut que l’usage est toutefois de prononcer בפה »א. Il suit en cela l’avis de rav Avraham Dantzig dans son Mishnat Adam (כלל נ »א סוף נשמת אדם ז). Ce dernier y écrit que compte tenu des conclusions du Maguen Avraham, il convient (היה ראוי) de prononcer la bénédiction בפה »ע, mais qu’il lui semble (כמדומה) que l’habitude est de prononcer בפה »א sur ces espèces car elles ne sont pas tellement comparables à des arbres.

En d’autres termes, l’usage préconisé serait contraire à la halacha !

Rav Moshé Feinstein (אג »מ א »ח ח »א סי’ פ »ה)  est toutefois en désaccord avec cette démarche.

Il déclare en effet que, contrairement à l’avis du Mishna Beroura et du Hayé Adam, l’usage était (en Lituanie) et continue d’être de prononcer, fruit de l’arbre, בפה »ע sur ces espèces. C’est donc, d’après lui, la bonne façon de faire et il convient de procéder ainsi si l’on n’a pas connaissance d’une autre habitude quant à l’espèce ou si l’on a un doute quant au fait de savoir si le fruit vient d’un arbrisseau de moins de trente centimètres.

 

Qu’en est-il de notre brave père de famille ? Peut-il, après ce bref tour d’horizon, répondre à l’attente de son assistance affamée ? Rien n’est moins sûr.

Car au-delà du désaccord que nous venons d’évoquer, deux espèces sont sujettes à discussion parmi les décisionnaires contemporains : la framboise et…la mûre.

Le rameau du framboisier a la particularité de se détacher après une seule fructification.

Le Maharsham (תשובות א קצג)  et le Arouch Ha-Shoulchan (רג ה) indiquent qu’il conviendrait, à ce titre, de prononcer , fruit de la terre, בפה »א sur la framboise.  Ils concluent néanmoins que la pratique habituelle ne va pas dans ce sens et consiste à réciter, fruit de l’arbre, בפה »ע…

La mûre pousse, quant à elle, sur une ronce qui perdure d’année en année.  Ses tiges ont, toutefois, la particularité de ne produire des fruits qu’une seule fois. Elles s’enfoncent ensuite dans le sol pour s’enraciner et donner naissance à de nouvelles tiges.

Le statut d’une telle plante et la bénédiction requise par son fruit sont, de ce fait, incertains.

Etant donné le caractère discuté de la marche à suivre, certains, dont Rav Binyamin Forst, concluent qu’il est préférable de prononcer, fruit de la terre, בפה »א sur la mûre et la framboise (The laws of b’rachos p. 282)…

 

Si nous avons tenté de rendre compte des problématiques en jeu derrière une pratique qui pourrait sembler aller de soi, nous n’avons pas les compétences pour nous positionner, et a fortiori trancher, dans ces dernières questions.

Nous souhaitons, néanmoins, préciser que l’usage de réciter, fruit de l’arbre, בפה »ע sur les framboises et les mûres nous a été confirmé comme étant l’usage en vigueur, au moins en Europe, par plusieurs décisionnaires.

 

Le gourmand scrupuleux dans sa pratique sera bien avisé de se rapprocher d’une autorité halachique au fait de la chose botanique avant de se lancer dans une promenade en forêt !

 

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“Auprès de mon arbre… Etude au sujet des bénédictions des fruits de l’arbre, par Mr Sébastien Berger.”

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