« Les années de persécution, l’Allemagne nazie et les juifs 1933-1939 » de Saul Friedländer, éditions du Seuil

Toute personne de notre communauté devrait lire ce livre fondamental. A partir de documents, et la plupart inédits, Friedländer, remarquable historien, nous décortique comment les nazis, en accédant au pouvoir en 1933, mirent toute leur ingéniosité pour évincer toute une énorme communauté de la vie active du pays dans lequel elle était complètement et remarquablement intégrée, et ensuite de la vie tout court.Toute personne de notre communauté devrait lire ce livre fondamental. A partir de documents, et la plupart inédits, Friedländer, remarquable historien, nous décortique comment les nazis, en accédant au pouvoir en 1933, mirent toute leur ingéniosité pour évincer toute une énorme communauté de la vie active du pays dans lequel elle était complètement et remarquablement intégrée, et ensuite de la vie tout court.

Les Ha’hamim nous disent (Bera’hot 5a) : « que l’homme mette en colère sans relâche son bon penchant contre son mauvais penchant. S’il réussit, tant mieux ! Sinon qu’il dise le Chema Israël. S’il réussit à vaincre ainsi son mauvais penchant, tant mieux ! Sinon, qu’il se représente le jour de sa mort ! »

Et bien ce livre, c’est ce degré minimal de la lutte contre le Yétser Harah, le mauvais penchant ! C’est réaliser que nous nous percevons comme étant bien tranquilles, des bons français, comme les juifs allemands se percevaient comme les meilleurs Allemands qui soient. Et tout a changé ! Les Allemands n’eurent de cesse de crier : pars, juif ! Somme toute, nonobstant la propagande sioniste, nous sommes très bien appréciés, présents dans tous les corps de métier. Mais nous n’arriverons jamais à l’intégration des juifs allemands dans le début des années trente :

« Dans la plupart des journaux de grande audience, les rédacteurs en chef et principaux éditorialistes étaient juifs. » (page 111)

« La visibilité globale des juifs d’Allemagne se trouvait renforcée du fait de leur importance relative dans les secteurs sensibles : le commerce et la finance, le journalisme et le domaine culturel, la médecine et le droit. » (page 108)

Nous, juifs français, nous sommes tranquilles ; servir D. c’est au fond de notre cœur finalement assez optionnel. Nos enfants, nés finalement sans contact avec ce qui s’est passé il y a soixante dix ans, se la coulent douce. Les préoccupations : les fringues, les I.Pods, être beau ! Choses saines en fait, mais encore ?
Lisez ce livre ! Et découvrons la grandeur de l’homme ! Je vais prendre un exemple qui synthétise l’ensemble (page 26-27) :

« Quant à Max Liebermann, le peintre allemand le plus célèbre de l’époque, il s’estimait, à quatre-vingt-six ans, trop âgé pour émigrer lorsque Hitler arriva au pouvoir. Ancien président de l’Académie des arts de Prusse, président honoraire de celle-ci en 1933, décoré de la plus prestigieuse médaille, « pour le mérite », il démissionna le 7 mai de l’Académie. Comme le peintre Oskar Kokoschka le souligne de Paris dans une lettre ouverte au rédacteur en chef de la Frankfurter Zeitung, pas un confrère de Liebermann ne crut bon d’émettre le moindre témoignage d’admiration ou de sympathie. Isolé et mis au ban de la société, Liebermann mourut en 1935. Seuls trois artistes « aryens » assistèrent à son enterrement. Sa veuve lui survécut. La police vint la chercher avec une civière, en mars 1943, grabataire et âgée de quatre-vingt-cinq ans, pour la déporter à l’Est. »

Profitons de ces trois semaines entre le 17 Tamouz et le 9 Av pour faire Techouva même au niveau le plus basique.
Beaucoup d’entre nous se demandent : mais c’est quoi ces trois semaines qui nous cassent les pieds avec toutes sortes de restrictions, ne pas écouter de musique, ne pas faire de fêtes, de mariages !

Profitons de ces trois semaines pour nous éveiller à ce que nous avons à faire dans notre vie !