Pourim approche !
Sur quoi devons-nous travailler en ce jour ?
Un aspect essentiel de notre Avodat Hachem à Pourim réside dans la Tephila.
Nos sages enseignent qu’Esther a invoqué Hachem avant de se présenter devant Achashverosh. Mordéhay a également prié, tout comme l’ensemble du peuple juif qui a imploré Hachem pendant trois jours pour annuler le décret de Haman. À la clôture de la lecture de la Méguila, nous proclamons : « Pour annoncer que tous ceux qui placent leur confiance en Toi ne seront pas déshonorés ni honteux pour l’éternité (להודיע שכל קוויך לא יבושו ולא יכלמו לנצח כל החוסים בך). » Hachem veut que nous placions notre confiance en Lui, que nous nous tournions vers Lui dans la Tephila.
Où en sommes-nous avec la prière ? Nous vient-elle naturellement ? Rencontrons-nous des difficultés dans certaines parties de la Tephila ?
Nous avons peut-être déjà entendu parler de la thérapie familiale, la thérapie de couple, etc. Il existe différentes formes de thérapie pour les défis que nous rencontrons dans notre quotidien. Peut-être que la prière aussi nécessite une forme de thérapie. Lorsque nous cherchons à renforcer notre prière, il est crucial de reconnaître qu’une partie importante de notre travail réside dans le domaine émotionnel. Avant même la pensée et les sentiments, se trouve notre perception interne du monde et de nous-mêmes. C’est-à-dire, comment percevons-nous les choses dans notre conscience. Souvent, cela dépend de la manière dont notre esprit a façonné notre perception du monde dans notre enfance. La façon dont notre âme a initialement rencontré le monde est enracinée dans notre conscience, mais cela ne reflète pas nécessairement la réalité objective. Il est donc utile d’examiner notre perception émotionnelle interne de la prière.
Soyons honnêtes avec nous-mêmes : lorsque nous prions, ressentons-nous vraiment que quelqu’un nous écoute, nous entend ?
La question ne concerne pas l’intellect. Elle ne concerne pas ce que nous savons, croyons ou sommes convaincus. La question se situe au niveau émotionnel, expérientiel, dans notre approche la plus simple et intuitive. Que ressentons-nous ? Lorsque nous récitons la bénédiction « ברוך אתה ה’ … שהכל נהיה בדברו », ressentons-nous émotionnellement que quelqu’un nous écoute ? Quand nous disons « ברוך אתה », nous nous adressons à Lui. Dans quelle mesure cela est-il perceptible dans notre conscience ? Si nous ne ressentons pas vraiment dans notre expérience émotionnelle que quelqu’un nous écoute, la prière sera difficile pour nous.
Demandons-nous : « Que ressentons-nous lorsque nous racontons à Hachem ce qui nous est arrivé aujourd’hui ? » « Sentons-nous que quelqu’un se soucie de ce que nous disons ? Au niveau expérientiel – pas intellectuel – ressentons-nous que ça intéresse quelqu’un ce que je dis, ce que je ressens ou ce qui est difficile pour moi ? »
Est-ce que quelqu’un ressent de la douleur lorsque je souffre ? Lorsque c’est difficile pour moi ?
Est-il clair pour nous dans notre perception interne que lorsque tout va bien pour nous, Hachem est en quelque sorte heureux ? Nos sages enseignent que lorsque quelqu’un souffre, Hachem souffre avec lui (Sanhedrin 6, 5). Et c’est la même chose dans l’autre sens. Lorsqu’une personne est joyeuse, Hachem partage sa joie. Hachem veut notre prière. Il attend notre prière.
Où nous situons-nous face à la prière ?
Comment étaient nos relations avec les figures significatives de notre enfance ? Pouvions-nous leur demander des choses importantes, urgentes et significatives ou seulement des choses mineures ? Israël, a perdu son temps à discuter avec sa Havrouta au lieu d’étudier sérieusement la Torah. En se préparant à prier la prière de Min’ha, il se retrouve incapable de commencer la prière. Une voix intérieure lui dit constamment « Tu devrais avoir honte de toi ! Ne me parle pas ! Comment oses-tu venir prier à Hachem après avoir agi ainsi ! »
Israël consacre chaque jour du temps à l’écoute intérieure, à être avec lui-même. Une fois, il se revoit enfant, alors, surnommé Sroulik, et il entend les mêmes mots. C’était après avoir ramené de mauvaises notes de l’école. Quand il a demandé à son père d’acheter un livre, celui-ci, en colère, lui a dit « Tu devrais avoir honte de toi ! Ne me parle pas ! Comment oses-tu demander des choses après de telles notes ! » Il se demande alors si son approche de la prière est juste ou simplement le résultat de sa perception des relations avec les figures dominantes de sa vie.
Netanel, lorsqu’il prie une prière personnelle à Hachem, cela sera pour son grand-père qui est à l’hôpital, pour sa sœur qui n’a pas encore trouvé son conjoint et pour son cousin afin qu’il mérite d’avoir des enfants. Mais il n’a pas l’habitude de prier pour qu’il n’y ait pas de queue à la caisse quand il fait ses courses, pour que les enfants dorment bien la nuit et pour qu’il puisse payer la facture d’eau. Ce sont des choses trop mineures. Quand il était petit, il a appris que s’il avait quelque chose de très sérieux, il pouvait « déranger » son père, mais si c’était pour parler d’un enfant qui l’embêtait en classe, ou qu’il n’aimait pas les nouveaux pantalons qu’on lui avait achetés, alors il devait savoir qu’il y avait des choses plus sérieuses dans la vie. Et toutes les futilités ne devraient pas être mentionnées à son père.
Pour Eitan, c’est l’inverse. Il prie pour des choses qu’il rencontre dans sa vie quotidienne : que la réunion soit réussie, que l’ambiance soit bonne à la maison, que le bus arrive rapidement, etc. Mais prier pour acheter une maison, trouver un emploi avec un salaire plus élevé ou encore prier pour le peuple juif, cela ne lui vient pas à l’esprit. « Qui es-tu après tout ? Qu’est-ce qui te fait penser que tu es digne de prier pour de telles grandes choses ! » C’est son approche intuitive. Et il ne se demande même pas si la vérité est différente face à Hachem.
Quand Chlomi veut remercier Hachem lorsque les résultats de ses tests médicaux étaient bons, il se sent bloqué. « Pourquoi Hachem aurait-il besoin de ta gratitude ? Après tout, toute ta vie et tout ce que tu as vient de Lui. Alors tu viens dire merci pour quelque chose de spécifique, comme si c’était tout ! »
Ouriel, quand il veut remercier Hachem pour tout le bien qu’Il lui a donné, il entend une voix intérieure lui dire « Allez, raccourcis avec tes remerciements et dis rapidement ce que tu veux réellement. » Comme s’il n’était pas naturel et simple de remercier. Comme si tout remerciement est forcément dans le but de pouvoir demander quelque chose après. Quand Ouriel a réalisé qu’ainsi était son approche intuitive, il s’est demandé d’où venait cette démarche ? Où a-t-il appris que tout est technique et manipulations et que cela n’existe pas de s’exprimer de manière simple et authentique ?
Yossef, en se promenant dans la forêt était pris d’admiration face à la beauté de la nature qui l’entoure. Il savait très bien que tout cela est la main de Hachem. Mais il n’a pas pensé qu’il pourrait louer Hachem pour Ses créatures. Il a ressenti une sorte de refus face aux louanges qu’il aurait peut-être exprimées. « Qui es-tu après tout ? Je n’ai pas besoin de louanges de quelqu’un comme toi. »
(Précision importante : Lorsque nous abordons les comportements des parents envers leurs enfants, il est primordial de souligner qu’il ne s’agit en aucun cas de blâmer ou de susciter des sentiments de culpabilité, que D. nous en préserve ! Les parents agissent pour le bien de leurs enfants, animés par un profond souci et un désir de faire de leur mieux pour eux. Cependant, il est essentiel de reconnaître que les parents ne sont pas des êtres parfaits, et qu’il leur arrive parfois de commettre des erreurs, comme tout un chacun. Ces erreurs peuvent parfois avoir des répercussions sur leurs enfants, ce qui est tout à fait normal. En réalité, un parent qui n’a jamais commis d’erreur n’est pas nécessairement bénéfique pour le développement de l’enfant.
De plus, dans notre sujet, on parle de ce qui s’inscrit dans la conscience de l’enfant. La conscience de l’enfant peut parfois s’attarder sur un détail spécifique, malgré de nombreuses interactions positives avec ses parents. De plus, la perception de l’enfant peut parfois diverger de la réalité des faits.
Il est essentiel de comprendre que ce que l’enfant reçoit et intègre dans sa conscience est précisément ce que Hachem a prévu pour lui, et c’est ce qui est idéal. Bien que cela puisse représenter une difficulté pour lui aujourd’hui, il est important de réaliser que c’est ce que Hachem lui a destiné. Ainsi, il incombe à l’enfant de déployer les efforts nécessaires pour surmonter les obstacles qui peuvent surgir dans sa vie et en lui-même, afin de vivre en harmonie et de servir Hachem avec tout son être dans la joie.)
Nous aspirons à une relation significative avec Hachem. Dans la Tephila, il y a la louange, la demande et la gratitude. Examinons en nous, à quel niveau il nous est facile de prier et où cela devient difficile. Combien je crois que Hachem veut de moi, qu’Il se soucie de moi ? Car ainsi est la vérité réellement, Hachem se soucie de toi, Il te veut et désire t’entendre.
Sachons que notre perception interne concernant la prière, ainsi que notre perception interne concernant les figures qui ont façonné notre conscience, ne reflètent pas nécessairement la réelle relation que nous avons avec Hachem. » Tous ceux qui mettent leur confiance en Toi ne seront pas humiliés ». Hachem veut toujours notre prière. Il veut que nous lui parlions. S’il y a des choses que nous devons changer dans notre comportement, alors nous devrions certainement nous arrêter, changer et progresser. Mais toujours, nous avons un lien direct avec Hachem. Il veut que nous déversions notre cœur tel quel devant Lui. Il veut écouter tous les murmures de nos cœurs, aussi bien les louanges, les demandes de toutes sortes et la gratitude.
Pourim Saméa’h !
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