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Retrouver le pouvoir créateur: La prière de Hana le premier jour de Roch Hachana

par: Stéphanie Allali-Klein

Publié le 29 Octobre 2020

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Pendant la période des juges, la voix des prophètes est faible. C’est à partir du livre de Chmouel que la voix des prophètes devient profusion et aboutissement. Chmouel arrive en tant que législateur et dirigeant du peuple juif à la charnière de deux grandes périodes de notre histoire : Choftim et Neviim, les juges et les prophètes. Il met en place la Royauté d’Israël et cela malgré lui.

Un verset conclut le livre des juges et introduit le livre de Chmouel : « En ce temps-là, il n’y avait pas de roi et chacun agissait selon son cœur (faisait ce que bon lui semblait) ». (Choftim, chap.21, v.25). La voie de Dieu n’est plus suivie, le peuple s’est éloigné du sanctuaire de Chilo. Des événements tragiques et cruels émergent au sein du peuple comme celui de la concubine de la colline ou de l’idole de Mikha. Ces deux événements entraînent la chute de la tribu de Binyamin.
C’est avec la présence du prophète et prêtre Chmouel, et grâce à la prière de sa maman la grande prophétesse Hannah, que le monde de la prophétie retrouve sa juste place parmi le peuple d’Israël et permet à ce dernier d’acquérir de nouveau une certaine droiture.

Notre étude tentera de comprendre comment la prière de la prophétesse Hannah, qui fait partie des sept grandes prophétesses retenues dans le Talmud, sera modèle pour retrouver la juste relation à Dieu.
Pour cela, analysons ce que Dieu attend du prophète. Dans la Paracha Ree, Dieu demande de faire la distinction entre un vrai et un faux prophète.
« S’il s’élève au milieu de toi un prophète ou un visionnaire, t’offrant pour caution un signe ou un miracle ; quand même s’accomplirait le signe ou le miracle qu’il t’a annoncé, en disant :
«  Suivons des dieux étrangers (que tu ne connais pas) et adorons-les », tu n’écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce visionnaire ! Car l’Eternel, votre Dieu, vous met à l’épreuve, pour constater si vous l’aimez réellement de tout votre cœur et de toute votre âme. C’est l’Eternel, votre Dieu, qu’il faut suivre, c’est lui que vous devez craindre ; vous n’observerez que ces préceptes, n’obéirez qu’à sa voix ; à lui votre culte, à lui votre attachement !
Quant au prophète ou ce visionnaire, il sera mis à mort, parce qu’il a prêché la révolte contre l’Eternel, votre Dieu, qui vous a tirés du pays d’Egypte et rachetés de la maison de servitude, voulant ainsi t’écarter de la voie que l’Eternel, ton Dieu, t’a ordonné de suivre ; et tu extirperas le mal du milieu de toi. » (Parachat Ree, chap.13, v. 2 à 6)

Comme il est expliqué dans ce passage de la Torah, si la fonction du prophète peut être d’annoncer le miracle, ce qu’il est important d’évaluer avant tout c’est son intention. En effet, s’il le fait au nom de l’idolâtrie, c’est qu’il utilise son don de prophétie pour bénéficier du monde et non le servir. L’idolâtrie, le service étranger, est un rapport d’intérêt à la divinité. Ce dieu est un dieu avec qui il n’est possible ni de communiquer ni d’être en relation. Il est un dieu de projection de notre pouvoir sur le monde. Ce dieu devient image de notre désir de maîtrise sur le monde et le monde devient à son tour le miroir de nos pulsions les plus profondes. Cette mise en abime crée fusion et amalgame.

Prenons l’exemple de Caïn : celui-ci est un être possédé par sa mère Hava : « kaniti ich et Hachem », « j’ai acquis un homme avec Dieu » dit-elle, lors de l’enfantement. Plus tard, Caïn, agriculteur, portera en lui cette idée de l’acquis. Pour lui, le monde est fusion. Pour Caïn, Dieu est un moyen de jouir du monde. Nulle autre adaptation n’est possible. Caïn est sédentaire. A ce titre- là, pourquoi offrirait-il sa plus belle offrande ? S’il n’obtient rien en échange de ce Dieu, à quoi bon ? Mais la fusion amène au crime de l’autre. Ainsi va- t-il tuer Abel, son frère qui ne correspond en rien à l’idée que se fait Caïn du rapport à la divinité. En effet, Abel est libre de par sa profession de berger, il s’adapte à son troupeau et à ses pérégrinations. Abel caractérise le monde du nomadisme et cela, Caïn ne peut le tolérer. Il ne peut admettre qu’un autre univers puisse exister en même temps que le sien, surtout que Dieu accepte l’offrande d’Abel. Dieu accepte le monde de l’adaptation et du mouvement représenté par Abel. La punition de Caïn par Dieu, celle de l’errance dans le monde, lui est dès lors insupportable.

Ainsi le faux prophète ne s’en remet pas à Dieu, il prend en quelque sorte la place de Dieu, se fond en Lui, agit selon son cœur. Sa vision est pulsion car jamais assouvie, elle est en perpétuelle attente d’un signe, d’un miracle, d’un mensonge.

Pour le Rambam, le prophète est confirmé non par le miracle mais par la Torah. Le miracle est éphémère, c’est une vision du monde, une illusion. L a Torah est pérenne car elle va au-delà du miracle, elle est visionnaire, elle est réalité du monde car elle est mouvement. Le vrai prophète est dès lors l’anti Caïn, en cela qu’il est nomade. Il ajuste sa vision et sa parole en fonction de ce qui se présente à lui et au nom de Dieu. C’est ce qui est écrit au verset 5 de notre passage :
« C’est l’Éternel, votre Dieu qu’il faut suivre, c’est Lui que vous devez craindre ; vous n’observerez que ses préceptes, n’obéirez qu’à sa voix ; à Lui votre culte, à Lui votre attachement ! ».

Rachi explique : Et ses Mitsvot vous garderez : la Torah de Moché. Et sa voix vous écouterez : la voix des prophètes, et Lui, vous Le servirez : dans son sanctuaire. Et à Lui vous vous attacherez : attache-toi à sa manière de manifester de la bonté, enterre les morts, rends visite aux malades ainsi que l’a fait le Saint Béni soit-il. ( Sota 14a).

Le vrai prophète ne rêve pas, il agit. S’il parle, c’est pour l’acte, s’il dit, c’est pour transmettre ce que Dieu attend de nous dans le monde en tant qu’être créateur comme Lui. Dieu a crée le monde avec bonté. Pour s’attacher à Lui, il est intéressant de comprendre l’idée de sa création.

Pour cela, tentons d’avoir une lecture des différentes occurrences qui existent de l’expression Berechit de la création du monde.

Nous pouvons Séparer le Be du Rechit.
La lettre Beth a pour valeur numérique deux, elle est dualité. Le monde est crée par opposition et séparation chaque jour de la création. Mais le Beth est aussi bénédiction. Le Maharal de Prague explique : « Le monde n’aurait pu légitimement être crée par une autre lettre que le Beth où réside la bénédiction, car la Création est multiplicité des espèces par définition. C’est pourquoi la Création commence par le Beth qui est la multiplicité et la bénédiction. La Torah par contre est une, toutes ses paroles et ses commandements sont tous intrinsèquement unis. La Torah est la science « une » absolument. » (Nétsa’h Israël, chap.45. Passage trouvé dans le livre Le Monde commence de Rav Gérard Zyzek).

Le Rechit de la deuxième partie du terme existe dans un autre passage de la Torah où il est question des prémices de la terre.
« Le début des prémices (Rechit) de ton sol, tu l’apporteras dans la maison de l’Eternel ton Dieu. » (Michpatim, chap.23, v.19)
Les lois liées aux prémices de la terre mettent en exergue l’idée que la terre ne nous appartient pas, et que ce qui est premier dans la création c’est Dieu. Dieu est le premier dans la création du monde, Il est le Un de la création, le Aleph en quelque sorte. Ainsi, Dieu détient le pouvoir créateur premier. Dieu est entre nous et le monde. Nous avons un pouvoir créateur, celui de la créativité, de l’invention, du don, mais la création appartient avant tout à Dieu. Ce terme de Rechit définit la Torah elle-même, il n’est pas anodin que la fête de Chavouot soit la fête des prémices mais aussi don de la Torah. Le Maharal précise bien que la Torah est “ Une” car union de ses paroles et de ses commandements. Ainsi, Berechit unit le Un et le Deux : La Torah et la bénédiction. L’idée majeure de la Torah étant celle du pouvoir créateur premier de Dieu, la bénédiction étant l’idée de la profusion et de la dualité.

Dans le terme Berechit, il y a également le mot chit, qui représente les chitim du monde, ces failles qui séparent les rakiot, les voûtes célestes et terrestres entre elles. Ces chitim sont l’émergence de la Chehina, la présence divine. Ainsi, séparer les éléments de la création, c’est donner avant tout la possibilité à Dieu d’émerger dans le monde.

Hannah dans sa prière à Dieu met en avant cette idée. Hannah est stérile. Stérile se dit en hébreu akara, ce terme a pour même racine ikar, qui signifie principal. En effet, la femme stérile est dans la Bible, la femme principale, la femme aimée.
Mais, akara a aussi pour racine akar qui signifie un déracinement. La femme stérile est déracinée, elle est comme une terre stérile sans racines, sans possibilités de fructifier. A l’image d’Adam Harichon, qui au sixième jour de la création, prie afin que la pluie tombe pour mettre le monde en marche, Hannah va prier pour que son monde, sa nature profonde, se mette en marche.
Hannah est en colère, et c’est cette colère qui va porter sa prière. Cette colère n’est pas impulsive, le terme employé, elle prie al liba, sur son cœur, montre une prière maîtrisée. En effet, sur son cœur signifie pour les tsadikim qu’ils prient en maîtrisant leurs pulsions. C’est parce qu’elle se maîtrise qu’elle appelle Dieu, Hachem Tsevakot, Dieu des armées. Selon le commentaire de Rachi, elle s’est exclamée : «  Maître de l’Univers, tu as crée deux armées dans ton monde. Celle d’en haut ni ne se reproduit, ni ne se multiplie, et elle est immortelle. Celle d’en bas, se reproduit, se multiplie et finit par mourir. Si j’appartiens à celle d’en bas, que je ne me reproduise et ne me multiplie, puisque je meure ! Si je fais partie de celle d’en haut que je sois immortelle ! » Les sages du Talmud rajoutent : « Maître de l’Univers ! Parmi toutes les légions que tu as crées dans ton monde, te serait-il difficile de m’offrir un fils ? ». Rabbi Eleazar a dit à propos de son cœur : « Maître du monde, parmi tout ce que tu as crée chez la femme, tu n’as rien crée en vain : Les yeux pour voir, les oreilles pour entendre, le nez pour respirer, la bouche pour parler, les mains pour agir, et travailler, les jambes et les pieds pour marcher, et ces seins, pourquoi me les as-tu donnés, si ce n’est pour allaiter un bébé ? Donne- moi un fils afin que j’allaite ». (Traité Berakhot).
Elle exprime de manière logique que Dieu a crée le monde d’une certaine manière, selon un certain ordre.
Elle appelle également Dieu tsour, mon rocher. Ce terme vient de la même racine que tsayar, un artisan. Rachi explique ici, que de la même manière que Dieu a crée les étoiles (armées d’en haut), chacune avec sa spécificité, Il a aussi le pouvoir de transformer son corps (armées d’en bas) en lui donnant un enfant.
Hannah fait bien appel ici, au pouvoir créateur premier de Dieu.
Elle se fait appeler trois fois « ta servante » en rapport avec les trois commandements spécifiques de la femme. Talmud Berakhot 24 amoud ? : « J’ai scrupuleusement observé ces commandements comme une servante obéit à sa maîtresse, il est donc inutile de maintenir ma stérilité ».
Elle montre ici son attachement à Dieu puisqu’elle garde ses mitsvot. (cf : Rachi sur le passage du vrai prophète, plus haut).
Hanna prie sur Dieu et non devant Dieu ou vers Dieu : Al Hachem. Rabbi Hayim de Volojine explique qu’elle ne se fait pas de souci pour elle-même, elle ne pense pas à elle, mais s’inquiète de Dieu. Elle veut sanctifier le nom de Dieu sur terre. Prier sur Dieu signifie prier à propos de Dieu.
A l’époque des juges, il y a une désacralisation du nom de Dieu. Le travail qu’opèrent Elkana, (le mari de Hannah) et Hannah est de ramener le peuple à une sanctification de Dieu au sanctuaire de Chilo.
C’est en éprouvant cette douleur, qu’Hannah prie : « Et tu donneras à ta servante une descendance et je le vouerai à Dieu toute sa vie. (Sam 1, ch1, v11). Elle ne réclame pas un enfant pour elle, mais pour le bien du peuple puisque Chmouel sera nazir, (entièrement consacré à Dieu) et prêtre au sanctuaire de Chilo.

De ses propres souffrances, Hannah a pu s’élever et assumer la situation. Si elle prie à propos de Dieu, c’est qu’elle exprime que pour prier il faut connaître celui à qui on s’adresse. C’est montrer à Dieu quels sont ses attributs. Elle demande donc à Dieu d’être ce Hachem Tsevakot, ce Dieu qui a le pouvoir créateur premier.
Lorsque Dieu a créé le monde, il a demandé à Adam Harichon, une fois placé dans le gan Eden, de ne pas manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, peri ets hadaat tov vera. Dans cet arbre, il n’y a pas de différenciation entre le tov et le ra, le bon et le mauvais. Comme si l’arbre était chaos, comme au moment de la création du monde. L’injonction est donc donnée à l’homme de ne pas aller vers l’amalgame, la fusion, puisqu’ici le bien et le mal se mélangent.
L’arbre de vie, le ets hahaïm, est le Berechit du monde, il est la pédagogie par laquelle le monde va pouvoir sortir du chaos, du tohou va vohou, du Tov veRa. Là où il y aurait du « et », y mettre du « ou ». Cette pédagogie permettra à l’homme, à son tour d’appréhender son pouvoir créateur qui est à l’image de Dieu.

A cause de la faute originelle, l’amalgame entre le bien et le mal s’est joué en nous. Pour sortir de l’amalgame du tohou va vohou du monde, Dieu y a mis une lumière originelle dès le premier jour.
Au moment de l’interdit de manger du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, Dieu constate qu’il n’est pas bon que l’homme soit solitaire. L’invention du couple fidèle, appelé ich ve icha, est la lumière originelle portée au Gan Eden. Cette lumière permet de sortir de amalgame et place l’idée du pouvoir créateur comme juste distance au monde. Le couple devient l’éclairant d’un monde qui doit sortir du chaos et de la fusion.

Mais comment trouver la lumière originelle en soi. En ayant mangé du fruit de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, le chaos est en nous. Qui parle en nous ? Le vrai, le faux (selon les termes employés par Rambam) du monde d’avant la faute, ou le bien, le mal en soi, du monde d’après la faute ? Comment éclairer l’opacité en soi, enlever la boue ?
Lorsque l’on est déraciné, submergé en même temps, quand on vit son tohou va vohou, son tov ve ra, comment trouver la lumière ?

Si le texte de Hannah est lu le premier jour de Roch Hachana, jour du jugement mais aussi jour de notre renouvellement où nous devons trouver les justes mots, les justes sanglots à l’image du son du Shofar, c’est qu’il est question, au début de l’année, de reconsidérer le potentiel de notre pouvoir créateur. A l’instar de Hannah, nous devons nous demander qui est Dieu et que peut-il pour nous. Notre prière doit bouleverser l’ordre des choses car Dieu a le potentiel de transformer le monde, en cela il est notre rocher. Se demander aussi qui sommes- nous face à lui, admettre que le lien à Dieu est là depuis nos origines et qu’il n’est jamais absent. Retrouver le juste potentiel du pouvoir créateur de Dieu car Il crée et sort du chaos. Retrouver sa lumière originelle et oser le mettre face à ses responsabilités. S’obliger à rencontrer Dieu et lui parler. Sortir de l’image imposée par le monde idolâtre, le monde de la peur et du mensonge.

Renouveler l’année, en lumière, et savoir s’enraciner de nouveau. Revenir à son propre pouvoir créateur.
L’arbre de vie, est la vie. La vie n’est pas la Torah mais la Torah est la vie car elle est choix de vie.

Comme il est écrit : « Du moins, si tu écoutes la voix du seigneur ton Dieu en observant ses commandements et ses décrets, inscrits dans le livre de cette loi, si tu reviens au Seigneur ton Dieu de tout ton cœur et de toute ton âme. Car cette loi que je te prescrits aujourd’hui n’est pas trop élevée pour toi ni trop lointaine. Elle n’est pas au ciel pour que tu dises : “Qui montera pour nous au ciel nous la chercher, pour nous la faire entendre, que nous la mettions en pratique !” Et elle n’est pas au-delà des mers pour que tu dises : “ Qui ira pour nous au-delà des mers nous la chercher, nous la faire entendre que nous l’accomplissions !” Elle est au contraire très proche de toi : dans ta bouche et dans ton cœur, pour être accomplie. Regarde, je mets aujourd’hui devant toi la vie et le bien, la mort et le mal. En faisant ce que je t’ordonne aujourd’hui, d’aimer le Seigneur ton Dieu et de marcher dans ses voies, d’observer ses commandements, ses lois et ses statuts, tu vivras, tu grandiras, et le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession. Mais si ton cœur se détourne et si tu n’écoutes pas, si tu te laisses entraîner à te prosterner devant des dieux étrangers et à les servir : je vous déclare aujourd’hui que vous périrez, vous ne prolongerez pas vos jours sur la terre où, passant le Jourdain, tu vas pénétrer pour en prendre possession. Je prends à témoin contre vous, en ce jour, le ciel et la terre : j’ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction, tu choisiras la vie afin que tu vives, toi et ta descendance, aimant le Seigneur ton Dieu, écoutant sa voix et t’attachant à lui ; car là est ta vie et ta longévité, c’est ainsi que tu demeureras sur la terre que le Seigneur a juré à tes pères, Abraham , Isaac et Jacob, de leur donner” (Nitsavim, chap.30, v. 10 à 20)

 

 

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1983
Enseignante

“Retrouver le pouvoir créateur: La prière de Hana le premier jour de Roch Hachana”

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